CINEMA- DRIVE: POLAR SILENCIEUX

3 octobre 2011

"DRIVE" est un film dans le quel les dialogues sont souvent réduits aux bruits de moteur lancé en pleine vitesse avec des personnages qui débordent d'énergie tout en restant silencieux. Pour son premier long métrage l'américain NICOLAS WINDING REFN a optenu le prix de la mise en scène au festival de Cannes.

Afin d'adapter le livre de JAMES SALLIS* au cinéma "grand public" comme il dit, le scénariste HOSSEIN AMINI a du changer plusieurs choses comme le recours fréquents au flash-back qui ramenait le lecteur au passé du héros pour faire comprendre comment il avait pu devenir un tueur après avoir été un chauffeur pour truands lors des casses et en finir avec une enfance cafardeuse (le père tué par la mère, son placement dans une famille d'adoption...)en sachant qu'il va devoir passer le restant de sa vie à regarder derrière lui.

Pour faire ressentir au spectateur ce que ressent cet individu qui passe sa vie dans les voitures (le jour il est cascadeur de cinéma)le réalisateur WINDING REFN a user du système de double voiture (c'est un cascadeur dans la voiture dessus qui conduit). Il filme d'une façon nouvelle les paysages de Los Angeles jusqu'aux confins arides et désertiques en nous faisant passer du désert au bord de mer. Dans son livre SALLIS fait un hommage appuyé à 3 auteurs de polars noirs des années 80, REFN, lui, s'adapte la encore en s'inspirant de trois films comme "BULLIT","the DRIVER" et "point de non retour" dans lesquels la vitesse à un grand rôle, en mélangeant et combinant ces "mythes cinématographiques" sans donner l'impression de simplement copier. Il joue, dit-il, sur la musique du silence en se débarassant d'une grande partie des dialogues qui d'après lui sont moins importants au cinéma que les images. Il s'attache surtout à montrer l'énergie qui se dégage de tous ses personnages qu'ils soient bons ou méchants. Dans ce polar grand écran " je voulais raconter la métamorphosee d'un homme en super héros". RYAN GOSLING incarne cet homme vengeur solitaire en l'habillant avec un blouson qui a un scorpion dans le dos et en faisant de lui "une sorte de loup-garou déguisé". Il fait en sorte que son personnage principal se situe entre JAMES DEAN et STEVE MC QUEEN.

Dans son film il exclue totalement les citoyens américains, son Los ANGELES à lui est une ville jungle comme dans le livre de Sallis avec des gansters qui sont des sortes de cow-boys terreux et de truands sans classe. Et comme dans tout bon polar il n'a pas oublié le belle en détresse Irène jouée par CAREY MULIGAN en changeant la nationalité du mari (mexicain dans le livre). DRIVE se veut comme l'image cachée de l'Amérique, ce pays où tout est toujours possible, un pays qui vit avec ses peurs et dans lequel les citoyens essaient de rester vibrant d'humanité malgré leur phobie des armes.

*"DRIVE" Livre de poche édition Rivages/Noir 176 pages 6,95 € 2OO6

Posté par alex-6 à 11:00 - Commentaires […] - Permalien [#]