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17 octobre 2011

CINEMA- HORS SATAN : LA PEUR DE SOI

hors satan"ce qui fait qu'une femme moins belle est plus intéressante c'est qu'elle a sur son visage et dans son corps l'empreinte de la société à laquelle elle appartient" disait Saül STEINBERG. BRUNO DUMONT est un cinéaste qui s'interroge sur la spiritualité liée à la nature et regarde si il peut s'en sortir en s'introduisant dans le fantastique pour atteindre la simplicité avec des sensations. Comme un artiste peintre il cherche avec sa caméra à peindre ce qu'il pense être ce réel. Il sait que cela peut faire peur mais cette peur c'est avant tout, pense-t-il, la peur de Soi. Il filme pour que ça déclenche chez le sectateurs l'introspection de soi. Pour lui un bon film ne doit pas se réduire au nombre de spectateur contents, ça ne se réduit pas, dit-il à un bon scénario avec de bons acteurs. Il a donc recours à des acteurs non professionnels à qui il ne donne pas de scénario, il explique seulement la scène du tournage après il attend que l'acteur soit pris dans ce qu'il raconte sans se soucier de l'atmosphère, il attend, dit-il, " l'accident" qui va le surprendre.

"HORS SATAN", comme son réalisateur, n'est pas un film simple. DUMONT n'aime pas les beaux scénario, la lumière trop belle ni la musique qui n'est pas naturelle comme le bruit d'un camion qui passe; alors ca se voit et ça se ressent, son film n'a ni musique, ni dialogue écrit à l'avance. Il s'est dit-il formé en copiant des maîtres comme Besson par exemple, il a observé des maitres en peinture de l'impressionnisme du 19 ième mais insiste-il "il faut tuer le père" pour devenir soi même, avoir sa propre personnalité. Il pense que les 3/4 des réalisateurs actuels ne sont que des copieurs qui copient ce qui peut leurs permettre de réaliser des profits ou qui rendent hommage à leurs maîtres en les copiant.

Pour expliquer ce réalisateur particulier, hermétique et froid dans ses films, on fait référence à son passé d'enseignant de philosophie qui aurait un rapport intellectuel avec le cinéma. Lui s'en défend, il fait du sensuel, du sensoriel et pas d'une façon intellectuelle. Pour lui, temps et image ne sont pas traités sous un concept intellectuel. Il filme "écologique", dit-il. iL a de la considération pour le spectateur en tant qu'individu pas pour le public dont on se sert pour mesurer les audiences. Il veut dialoguer avec l'individu à travers ses films, l'aider sans  tout expliquer mais en donnant des clès pour le pousser à réflèchir après qu'il ait vu son film " chez moi, parfois, on ne comprend pas tout sur le moment, mais rien n'est gratuit"...." je prépare par avance ce que je veux faire, je cadre de plus en plus, ce qui compte c'est que l' histoire soit forte"..." je déploie une mise en scène pour magnifier l'ordinaire...du décor nait l'histoire"..." un comédien non professionnel dont le visage marque la dureté, qui fait preuve de courage en jouant, m'inspire".

Son dernier film "HORS SATAN" est une histoire sur le rôle et la notion de spiritualité liée à la nature. Il introduit du fantastique pour en faire une fable fantastique. DUMONT le non croyant se dit fasciné par le mal "même si on la condamne, la religion me pèse , j'ai besoin de socialité". Avec ce film il fait une incursion dans le religieux chrétien. Il traite son film comme une parabole avec des errements silencieux. Son personnage principal se situe entre l'hermite surgit de nulle part et Jésus. Un jésus capable de faire des miracles et qui est aussi capable d'être violent (sa pénitence est dans la violence). Comme tout personnage du réel il est animé par la culpabilité et le désir. La plage désertique est un choix poëtique, symbolique et géographique qui doit aider le spectateur à l'introspection de soi; le désert symbolise la peur de soi.

"Hors satan" est le fruit d'un créateur qui a du répondant; ses précèdents films ont été gratifiés de prix par le jury de Cannes (" l' Humanité" grand prix du Jury 99- " Frandres" en 2006) l'auteur lui même a reçu la caméra d'or en 20O8. Son dernier film, qui se veut dans la lignée des précèdents, est une quête vers l'au delà et la recherche du sacré pour laisser place à l'extraordinaire. Depuis le début ce réalisateur insiste, dénonce  la perte de repère dans la société actuelle, les errances du réel. Il va falloir s'armer de courage pour choisir ce film, mais on ne ressort pas déçu disent les premiers spectateurs.

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