Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
y a quoi à chercher ?
14 novembre 2011

CINEMA- LES NEIGES DU KILIMANDJARO: Le soleil est partout

neiges_du_Kneiges du KSi vous avez aimé "Marius et jeanette" considérez ce film comme une suite possible. Pas étonnant que le plublic d'"un certain Regard" ait fait une standing-ovation de 15mn à la fin de la projection.

Même réalisateur, même lieu, mêmes acteurs; contrairement au Tître de ce film inspiré par un tube des années soixante, GUEDIGUIAN n'aime pas dépayser son public, il préfère l'aider à aller plus loin dans sa réflexion. L'histoire lui a été inspiré d'un poème sur les pauvres de Victor HUGO (Il a même pensé au début à garder  le tître " les pauvres gens", puis il en a changer pour ouvrir au spectateur d'autres approches plus politiques dans la réflexion). Au final, il s'est servit du poème pour finir son histoire sur, une fois encore, une note d'espoir sur la "solidarité" fraternelle. La crise est toujours là, les pauvres aussi, mais le soleil n'a pas abandonné pour autant le quartier de l'Estaque et cette façon d'assumer sa pauvreté "je voulais parler de la fraternité piétinée".

Il ne s'agit en rien de dénoncer cette précarité de vie ou de justifier la violence qu'elle entraine, mais de montrer que quand on a des convictions de conscience qui ont fait qu'on est resté droit avec des principes de solidarité, d'amitié, même dans des moments moins heureux alors que la société porte à un individualisme forcené pour essayer de s'en sortir, on va au bout de sa fidélité même si ça coute. Pour lui, la lutte de classe c'est aussi chez ceux qui ne sont pas des nantis ou des "dirigeants" mais des "honnètes gens" comme dit Ascaride, de "réenchanter le monde" par le simple fait de ne pas rester sans rien faire façe à la détresse des autres qui font parti de ce qui jadis s'appelait "la classe ouvrière".

Ce film interroge simplement le spectateur qui se reconnaitra dans ces gens d'ici  pour qu'il se penche sur la question: est-il possible de rester honnête avec soi même malgré les circonstances et n'est-ce pas là une façon de lutter, contre les méfaits de cette société ?. Il interroge aussi sur le clivage existentiel entre les générations en présentant son histoire comme un playdoyer pour un bien vivre collectif. "le plus grave", dit Guediguian,"c'est que dans la société actuelle il n'y a plus de conscience de classe, plus de classe ouvrière, il n'y a que des pauvres gens".

MARIANNE ASCARIDE, qui incarne Marie Claire, dit '" il y a des jours où c'est d"ifficile de vivre avec un héros" (syndicaliste qui préfère devenir chomeur que profiter de ses soit disant privilèges). Politique dans le sens engagé, oui, ce film l'est, mais ici c'est l'espoir qu'il montre. Ce film ne tourne heureusement pas à un affrontement avec la génération nouvelle; il ne cherche pas à justifier l'une ou l'autre, mais essaie de donner à comprendre en remettant en question les combats sociaux et politiques qui tournent à une bataille de tranchée.

Pour faire souffler (et réflechir) le spectateur Guediguian inclue des scènes  de "bouffe familliale entre amis" qui font partie des "petites choses du quotidien" (qui sont aussi menacées de disparition) car c'est à cette occasion que l'on peut échanger, rire, se disputer et s'embrasser pour finir. "C'est le film où il y a le plus de barbecues. Ici, il y a beaucoup de cotelettes, de sardines et de saucisses" (GUEDIGUIAN).

Il a cherché à faire un cinéma sincère, simple à la manière d'un Jean RENOIR, sans apparaître comme un donneur de leçon mais comme un réalisateur qui a des convictions et des doutes qui font qu'il cherche à comprendre ce qui se passe et qui avance quelques pistes. Il porte le même tître que le film américain de 1952 avec GREGORY PECK, AVA GARDNER ET SUZAN HAYWARD, mais ne cherchez - là rien d'autre qui les rapprocherait.

Pour le Tournage, le réalisateur a opter pour une grande partie avec du super 16 :" la chaleur du grain fait que c'est plus habité que le numérique". Il a voulu que ça reste du cinéma populaire sans héros qui se singularise: DAROUSSIN n'est pas GEGORY PECK mais quelqu'un dans qui on peut se reconnaitre dans la vraie vie. 

Le spectateur n'aurra pas le temps de " dormir, dormir, dormir..." même dans les draps blanc du Kilimandjaro comme chante PASCAL DANEL, pendant 1h 30.

"C'est de l'ESTAQUE où je suis né que j'ai appris à regarder le monde et voir comment il est aujourd'hui" (Robert GUEDIGUIAN).

Dernière minute: CE FILM VIENT DE RECEVOIR LE PRIX "lux" DU PARLEMENT EUROPEEN (16 Nov) qui va permettre à ce film d'être traduit dans 23 langues différentes de l'UE. C'est une très bonne nouvelle qui récompense un auteur de film qui donne à voir et à comprendre

*

Publicité
Publicité
Commentaires
F
Tu fais bien de nous donner le nom de l'auteur de la chanson; ce fut un chanteur à chanson unique je présume.<br /> J'ai adoré Marius et Jeannette donc...<br /> L'histoire d'un jusqu'au boutiste en matière de fraternité et solidarité; ça me parle!
y a quoi à chercher ?
Publicité
Publicité