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26 mars 2012

CINEMA- LA TERRE OUTRAGEE: TCHERNOBYL MON AMOUR

1330010795528olga kurylenkoMICHALE BOGANIM est née en ISRAEL d'une famille Russe UKRAINIENNE. Elle part étudier l'entropologie à la Sorbonne à Paris, puis fait des études de philosophie et d'histoire à l'université hébraïque d'Israël avant d'entreprendre des études de cinéma à Londres. En 2OOO, elle fait son premier court métrage documentaire ("Poussiere") sur un ancien quartier juif d'Odessa et aborde enfin en 2005 le long métrage sur l' UKRAINE. Et voilà qu'elle sort à présent "la terre Outragée" sur la ville fantôme de PRIPIAT qui a comptée jusqu'à 50 000 habitants avant que le site nucléaire voisin de Tchernobyl n'explose ( 26 avril 86).

Elle se dit être Israelienne mais "Je navigue entre plusieurs identitées, plusieurs lieux, plusieurs mémoires et langues. Le cinéma est pour moi une fenêtre sur le monde..... Comme pour l'exil des juifs c'est rarement un choix mais plutôt une nécessité"

Beaucoup d'exilés juifs d'Ukraine qui avaient fuit pour sauver leur peau, peu après être rentrés en ISRAEL ont éprouvés le besoin de retourner en Russie. Ses deux premiers films montrent son attachement pour la terre de ses ancêtres, même quand cette terre est devenue un lieu inhabitable pour des siècles. Avec son retour à Pripiat elle entame sa recherche du bonheur dans un monde impossible. "LA TERRE OUTRAGEE" n'est pas un film catastrophe mais une réflexion sur les blessures infligées par une technologie mal maitrisée. Elle nous guide à travers son héroine dans la visite de cette zone interdite qui ressemble de plus en plus au site de POMPEI  quoique là c'est la nature qui avait outragée cette citée romaine. Son film fiction n'est pas à proprement parlé un travail de mémoire même si elle nous parle d'entrée d'un évènement heureux. Ce n'est pas non plus une analyse politique des conséquences de cette catastrophe. Elle vise à parler des suites de cette tragédie sous l'angle humain, ce que les habitants ont perdu et l'espoir, jamais abandonné, de revenir y habiter un jour. C'est sa façon à elle d'aborder le problème du Deuil et de l'après. Les images sont sur fond de ciel bleu de façon à susciter l'émotion et enmener tranquillement les spectateur à une réflèxion. Quand on lui demande la signification de Tchernobyl elle dit que c'est "l'Absinthe qui symbolise l'herbe de l'oubli".

Ce film a failli ne pas pouvoir se faire faute de moyen budgétaire suffisant. Quand OLGA KIRYLENKO (voir photo)  ancienne top modèle et star d'un JAMES BOND GIRL, s'est proposée pour le rôle de la journaliste Guide, Boganim a faillie refuser car elle trouvait que sa beauté porterait préjudice à la crédibilité de l'histoire malgré son origine Ukrainienne. heureusement qu'elle a changé d'idée car en fin de compte c'est OLGA qui en voyant les difficultées financières lors des premières scènes du tournage a trouvé la moitié manquante d'argent pour que le film soit réalisé dans des conditions acceptables et c'est encore elle qui, jouant sur sa notoriété de star et d'Ukrainienne, a réussie à convaincre les autorités Russe d'autoriser l'équipe à pouvoir aller filmer en zone interdite ce qui reste du village de Pripiat. Le talent de la réalisatrice a fait le reste pour montrer les conséquences  sur les humains de cette exposition aux radiations sans tomber dans le morbide ou noircir le paysage pour donner à voir ce qui reste de la nature aujourd'hui, sans faire non plus du sensationnel à bon marcher.

Le travail de BOGANIM me rappelle ce que disait dans "Art Press" (n°113) YONNA FISCHER sur l'artiste Roumain ZVI GOLSTEIN qui vit en Israel depuis 58, avec son principe de traitement de l'espace en monde clos par l'appropriation des données (vol sol, mur) qui soutenait un rapport entre l'art et la réalité, entre l'esthétique et la politique par une juxtaposition d'images donnant à voir des choses concrètes et des possibilités, des hypothèses pour l'interprétation. L'art de Boganim semble être pareillement d'essence méditative :"L'idée "réflexion générale" indique le sens du travail. Elle est reprise et rapportée par l'image visuelle". Golstein disait lui même être un artiste "idéologique et non pas politique: " je le suis en cherchant ce qui est esthétique par rapport à la réalité sociale et politique en utilsant le langage de l'abstraction, non celui de la critique directe".

LA TERRE OUTRAGEE a une durée de 1h 48; il constitue un intrument de réflexion utile en cette période

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