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9 avril 2012

CINEMA - TWIXT : LE CINEMA CONSCIENCE

blanche neigeMonsieur FRANCIS FORD COPPOLA est un réalisateur de cinéma qui ne se contente pas de vivre sur ses acquis ("Le PARRAIN, "APOCALYPSE NOW") c'est ce qu'il a expliqué lors de sa derniere conférence de presse pour présenter "TWIXT" (publié dans "la Marseillaise" du 8/4). En voici quelques passages qui éclairent sur sa façon de concevoir le cinéma: " je pense que les débuts du cinéma, à l'époque du muet, a été la période la plus créative de l'histoire du 7e art. Il n'y avait pas de règles et personne ne savait ce qu'il fallait faire, n'y comment s'y prendre. Les réalisateurs ont pu alors inventer...Le langage cinématographique s'est fait en tatonnant....Aujourd'hui dans le processus de création beaucoup d'élèments ont été introduits pour plaire aux financiers...C'est regrettable car tout le vocabulaire et la façon de travailler vont dans ce sens....mon plaisir à moi, mon intérêt, a été de changer, de trafiquer les conventions, les codes. Pour moi, le cinéma est un acte libérateur qui implique que l'on ait le réflexe de réagir contre le conformisme.... je fait partie d'une génération de cinéastes américains qui regardaient et étaient impressionnés par des films étrangers fait sans trop d'argent....La nature donne toujours au même moment quelque chose de beau et quelque chose de mal. Si la grande époque du cinéma de studio est dépassée, elle est remplacée par une génération extrèmement forte dans le cinéma indépendant. JAMES GRAY, DAVID O RUSSEL,WES ANDERSON.... il y a une abondance de talents et de personnalités qui refusent des commandes pour rester au coeur du processus de création...Il y a encore tant à faire, à prouver et à (ré)inventer".

Venons en à son film "TWIXT" qui est démoli par la critique. Là encore le propos de ce grand monsieur du Cinéma éclaire son parti pris:" Dans ma carrière je ne me suis jamais vraiement senti coincé dans un genre... Aujourd'hui c'est pleins de règles et l'industrie cinématographique s'en sert comme prétexte pour refuser des projets qui n'entrent pas dans cette logique de style facile à vendre....comme je suis actif depuis longtemps dans ce mêtier, je suis sans arrêt mis en concurrence avec mon passé mais je ne peux pas refaire la même chose, d'ailleurs dans l'histoire de l'art trés peu ont réussi à refaire, agé, des oeuvres aussi fortes et aussi populaires que dans leur jeunesse. C'est donc logique que moi même je me retrouve face à ce problème, j'ai donc fait le choix d'accepter cette petite mort et de recommencer à zéro, tel un étudiant. Cette nouvelle méthode de travail m'a permis de trouver un nouvel essor pour explorer des choses plus personnelles. J'avais essayé en 1982 dans "un coup de coeur" mais j'étais trop perdu dans les problèmes techniques et j'ai échoué....Je crois que personne n'est indifférent au succés...c'est humain. Je suis donc heureux d'avoir eu l'expérience du "Parrain" car c'est un film apprécié du public mais j'ai pas envie de revenir à ce style de films. Quand on adapte un livre existant comme "le Parrain" on essaie de s'y impliquer, d'être original, mais ce n'est pas toujours facile ou possible. C'est pourquoi depuis quelques temps j'ai décidé de m'engager uniquement sur des films que j'écris et qui soient personnels.... j'ai toujours voulu faire des films auquels je m'identifie et retourner vers des petits budgets. Je vis dans la vieillesse ce qui d'habitude arrive dans la jeunesse...J'ai la grande chance d'être indépendant et de pouvoir me sponsoriser moi même. Je suis mon propre bienfaiteur.... L'important c'est qu'un film fasse éprouver des émotions aux spectateurs au delà de la projection...faire sentir qu'il vient de quelque part, de quelqu'un. Peu importe le sujet et l'histoire, il faut juste faire sentir cette passion qu'on partage, cette impulsion et être avec le personnage. Quand j'entends des critiques sur mes nouvelles réalisations, je réponds attendez vingt ans et on en reparle".

Dans TWIXT Coppola s'est mis dans la peau d'un auteur de romans fantastiques sur la fin, hanté par la mort de sa fille (son fils ainé est mort dans un accident en 1986). Ce film marque les début du cinéma conscience qui rend compte de ce qui entoure Coppola et qu'il perçoit à travers ses sens et un rêve qu'il a fait. TWIXT restitue ce ressenti par son langage et donne ainsi naissance à des rapports nouveaux qu'il souhaite interractif avec le public et utile pour la nouvelle génération qui se lance dans le cinéma comme futur mêtier. Son cinéma est un art constructif qui ne se contente pas de représenter, il crée, donne à voir autre chose en agençant les éléments qu'il a à sa disposition comme lorsqu'il débutait lui même dans le mêtier. Ce n'est en rien une synthèse qui serait une simple accumulation d'impressions qui ont constituées son savoir de réalisateur. Il donne à voir des chaos qu'on ignore, qui soulèvent les contradictions  de notre réalité; c'est un moyen de communication indirecte qui n'appelle pas forcément de réponse de celui qui reçoit ce film. Sous les apparences d'un film de vampires ce qui lui importe ici c'est "l'execution des vampires (financiers?)" "je suis une personne qui dit toujours "oui, c'est possible!" pour ne pas avoir de regrèts en laissant derrière lui un monde en régression où les difficultés seront encore plus grandes pour les cinéastes. 

Quand on a pris soin d'écouter ce vieux sage du cinéma et qu'on a compris que TWIXT c'est le cinéma conscience, on peut aller voir cette histoire farfelue dans laquelle le contenu n'est qu'un moyen pour atteindre le but.

*

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Commentaires
M
un film bien sombre qui touche notre science, notre conscience et notre inconscience! je vais courrrrrirrr le voir!!
L
cette invitation est tout à fait à mon goût; merci Alex. Je crois que je vais aller voir du côté de chez Twixt.
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