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16 avril 2012

CINEMA- L'AMOUR ET RIEN D'AUTRE & NOUVEAU DEPART

amour rien d'autre"le hasard n'est que la mesure de notre ignorance" -H. Poincaré-

Il est rare que dans la même semaine sortent deux films sur le même thème. C'est le cas avec "L'amour et rien d'autre" et "Nouveau départ". Ce sont là deux manières totalement différentes de faire un film qui mettent en évidence une différence de culture. Le premier révèle la nouvelle génération Allemande alors que le second est une façon Américaine de commercialiser une idée.

"Nouveau départ"" est signé CAMERON CROWE. Il est inspiré d'une histoire vraie qui à fait l'objet d'un livre du chroniqueur britanique (the Gardian) BENJAMIN MEE:" WE BOUGHT A ZOO" (2009). Celui-ci a décidé de changer de vie avec sa famille en rachetant dans le Devon, loin de Londres, une grande batisse avec, dans le parc, un ZOO de 250 animaux en perdition. Avec mille difficultées il est parvenu à remettre aux normes ce ZOO pour attirer le public: ( "je me suis senti investi d'une mission"). Aujourd'hui il espère atteindre rapidement les 100 000 visiteurs pour assurer l'avenir de son ZOO.

Les Américains qui ont rachetés les droits du livre ont beaucoup transformé l'histoire pour en faire un film qui engrange des bénéfices. Pari réussi; rien qu'en Amérique, sorti pour noël, il a dejà rapporté 75 millions de dollars alors qu'il n'a couté que 9 millions. Dans le film c'est la mort de sa femme qui fait que le journaliste part avec ses enfants pour un nouveau départ. le choix de Matt Damon pour tenir le rôle de MEE a contribué à la réussite. Cette histoire qui rappelle la vieille série télévisée avec le Lion qui louchait (DAKTARI) attire le public jeune et vieux qui aiment les animaux et les mélodrames familliaux dans lequel un père courage se débat pour assurer la cohabitation humain/animal et donner du bonheur à tout le monde.

Le second Film "L'amour et rien d'autre" est beaucoup plus complexe, intimiste ?. Il est l'oeuvre de JAN SCHAMBURG un jeune Allemand né à Aachen (1976) dont c'est le premier long métrage. Il a dans ses bagages une formation au département cinéma et télévision d'Art de Kassel, un diplome de réalisation cinématographique de l'académie des arts des médias de Cologne, une année d'étude à l'école du film de A. WAJDA à Varsovie et plusieurs courts métrages..

Ici c'est la femme qui est  confrontée à la disparition soudaine de son mari. Pour elle son nouveau départ va se faire par une nouvelle aventure amoureuse avec un inconnu qui lui rappelle son mari (il a le même tic pour se recoiffer).

Le réalisateur croit aux signes du destin, aux coincidences curieuses et pense qu'on est pas seul responsable de son propre destin. C'est l'idée du thème traité Ici: "il est possible pour un individu de recommencer sa vie à Zéro seulement si le destin le permet que ce soit une issue heureuse ou fatidique...Il n'y a ni règle ni conseil à donner". Son choix pour SANDRA HULLER qui est surtout une comédienne de théâtre appréciée des Allemands et des Suisses mais inconnue des Français s'est faite elle aussi par hasard lors d'une rencontre dans un train.:  "au théâtre je me sents protégée alors qu'au cinéma on est toujours embarqué dans une aventure incertaine avec des gens qu'on connait mal. Moi c'est crucial de me sentir protégée, j'ai besoin d'être en confiance totale"

Cette confiance, elle l'a trouvée avec Schomburg qui est un réalisateur qui laisse jouer les acteurs: "je me sents surtout responsable de la création d'un environnement afin que les acteurs ne soient pas distraits par autre chose. Le moment essentiel c'est avant le tournage; il s'agit alors de développer une relation de confiance intime". Dans son film l'idée de faire du mari un être différent de ce qu'il montrait lui est venu, là encore,  du hasard d'un événement semblable vécu par une personne de son entourage. Il s'est aussi inspiré des histoires de la mythologie où i y a des des rencontres fatidiques et des coincidences curieuses..."parfois, un caprice du destin fait prendre la décision mais je refuse l'idée de prédestination, c'est humiliant et mesquin".

Le film de Schomburg est pragmatique comme le sont les Allemands, c'est le portrait d'une femme d'aujourd'hui qui est surprise par ce qu'elle découvre et qui a une façon personnelle, étrange?, d'accepter la perte de son être cher; elle se lance dans une autre aventure amoureuse avec quelqu'un qui a des ressemblances fantomatiques  avec le disparu sans en avoir les travers (menteur). On se pose la question sur la possibilité que si quelqu'un nous manque tellement qu'on finit par le reconnaitre dans quelqu'un d'autre rencontré par hasard? Pour HARUKI MURAKAMI il ne fait pas de doute que "les rencontres du hasard sont dues à des  liens noués dans des vies antérieures". Les matérialistes seront plus dubitatif sur la façon de survivre à la fin d'un amour et sur comment se reconstruire dans une vie nouvelle. Schomburg est lui d'un réalisme inflexible et imprévisible, il ne laisse pas libre court à l'imagination du spectateur, du début à la fin les vraissemblances et les étrangetées se contredisent en permanence; quand on s'attend à une enquête pour savoir ce qu'est devenu le mari, on est plongé dans une nouvelle histoire d'amour d'une femme en détresse intérieure qui parait fragile et désarmée par ce coup du sort et qui se lance dans une romance joyeuse entrecoupée de provocations et d'imprévus, en nous faisant naviguer entre drame et comédie . Le titre est de ce point de vue trés explicite sur le choix du réalisateur.

Les films Allemands ne courent pas les salles; celui-ci vaut le détour. Il est certain que le jeune public sera plus réceptif au premier et les femmes attirées par les questionnements du second. Espérons que le livre de Benjamin MEE sortira dans une version française et que cela l'aidera à parfaire son parc animalier.

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