CINEMA- LA PART DES ANGES : LE WHISKY DE LA BONNE HUMEUR
KEAN LOACH a toujours la fibre sociale des réalisateurs qui apportent une vision autre qu'un simple constat de ce qui se passe dans la société: "optimisme de la volonté et pessimisme de l'intelligence".
Avec son fidèle ami Paul LAVERTY qui planche sur les scénario, il pense qu'il est "possible d'améliorer le cours des choses" mais tous deux refusent d'apparaître comme des donneurs de leçon:"Avec KEN on essaie de distiller la vie pour en obtenir l'essence , le meilleur."
Loin de s'estimer fini après deux échecs, ils apportent avec "LA PART DES ANGES" la preuve qu'ils peuvent encore se relancer avec une Comédie sociale qui prend la forme d'une parabole (Allégorie sous laquelle se cache un enseignement). Il a reçu le grand "prix du Jury" au dernier festival de Cannes. Apporter de l'optimisme en période de crise n'est pas donné à tout le monde, surtout quand on décide de traiter du problème de la jeunesse confronté au chomage et souvent addict à la bière pour tromper l'ennui. "Il y a 75 millions de jeunes qui sont au chomage en europe. On ne leur promet aucun avenir, aucune possibilité de s'en sortir. Nos gouvernements les traitent comme s'ils ne comptaient pas" dit LOACH ( prenez l'exemple de ce qui se passe au Quebec par exemple où les jeunes subissent les violences policières parce que qu'ils ne veulent pas que le prix des études augmentent et rende l'accés à l'université encore plus difficile pour la majorité des jeunes.).
Le choix de l'histoire est venu de Laverty qui a gardé pour son pays d'origine l'Ecosse pleins de bons souvenirs; qui dit Ecosse dit WHISKY!. Le tître "la part des Anges" indique qu'il s'agit du volume qui s'évapore pendant le vieillissement en fût après la distillation pour atteindre les 40° d'alcool et gagner son label de WHISKY Ecossais.
Avec son beau frère Laverty a effectué les premiers repérages en remontant la route des distilleries du sud au Nord de l'écosse. Puis, pour affiner l'histoire, Kean Loach à refait le même parcours en ciblant quelques distilleries artisanales indépendantes et en interrogeant dans la capitale GLASGOW des éducateurs de jeunes en difficulté et l'officier spécialisé dans la lutte contre la violence qui lui ont tous confirmé que même parmi cette génération de sacrifié on trouve encore des jeunes qui ont le potentiel pour s'en sortir pour peu qu'on les aide. Il a ainsi découvert un trio de jeunes qui en voulaient même s'ils ne cannaissaient rien au Whisky écossais (trop cher), entre autre PAUL BRAMINGAN qui participait à des initiatives de quartier. LAVERTY, lui, a apporté de son côté un vrai connaisseur du Whisky CHARLES MAC LEAN qui est devenu l'éducateur chargé de faire appliqué la peine de 300 heures de travail d'intérêt général.
Avec ce choix judicieux complété par des acteurs amis de longue date, ils ont pauffinés leur sujet avec le souci de rester réaliste et crédible (les jeunes emploient un Argo écossais). Le bébé surprise sera l'élément déclencheur qui fera comprendre à la tête brulée qu'il est temps d'envisager sérieusement le futur pour que son bébé ait une jeunesse moins pourrie que la sienne. Et voilà ce groupe de jeunes qui se met en quête de profiter de la liberté conditionnelle pour s'en sortir une bonne fois pour toute, même s'il faut pour cela mettre au point une arnaque contre un riche américain à la recherche de la cuvée du siècle. A cette chronique humaine le réalisateur n'a pas oublié de distiller quelques doses de comique et de rire.
Au final de cette parabole on constate que parfois il faut être plus malin que le système qui nous exploite pour s'en sortir, même si ce n'est pas une solution miracle au chomage en Europe :"On a choisi de montrer le courage de ceux qu'on appelle "les pauvres gens"et dont on se moque trop souvent, dire qu'il n'y a pas de fatalité et qu'il ne faut jamais baisser les bras...les choses peuvent changer" (P.L).
Un film de 1h40 à consommer sans modération.
"IL N'Y A D'ESPOIR QUE CHEZ LES DESESPERES; NOUS NE SOMMES PAS DES DESESPERES" (dixit BOIN).
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