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8 juillet 2012

CINEMA- MAINS ARMEES : LA CHAIR DE MA CHAIR

100_0317ll y a comme ça des réalisateurs qui aiment être précis sur ce qu'ils font pour donner leur propre vision du monde dans le quel ils vivent et qui savent traiter tous les sujets dans le quel le social n'est jamais écarté, ce qui fait qu'au final on a droit à des films populaires de qualité. PIERRE JOLIVET est de ceux-là avec d'autres de renom comme KEAN LOACH.

PIERRE JOLIVET (60 ans) est issue d'une famille du milieu artistique. A 15 ans avec son frère MARC JOLIVET qui deviendra un humoriste de scène, il a été faire des spectacles dans les usines en grève pendant mai 68. Animateur dans un club méd, il forme ensuite un duo comique avec son frère (Recho et Frigo) qui se produit dans les salles de music-hall, à la radio et à la télévision. En 1980, chacun d'écide de suivre sa route; lui s'oriente vers le cinéma. Associé à Luc BESSON (dernier combat) puis scénariste de "SUBWAY" il poursuit son apprentissage derrière la caméra et signe son premier Long métrage "le complexe du KANGOUROU" (1986) qui traite d'un sujet d'ordre famillial puis " force majeure" (1989). En 97 il réalise son premier polar social en mettant en avant le monde ouvrier des banlieux sinistré par le chomage avec un VINCENT LINDON dans le rôle du Chomeur "FRED". Deux ans plus tard il signe une comédie sociale "Ma petite entreprise". Il a été aussi le conseiller technique de GUILLAUME CANET

Sa façon de travailler se révèle simple et efficace:1° Etre précis avec ce qu'on a envie de faire, ne pas chercher à imposer une vision du monde mais sa vision du monde. 2° être crédible dans ce qu'on raconte (si on veut faire du social il faut avoir eu faim, avoir fait un travail qui peut être immonde, savoir ce que souffrir veut dire (avoir comme lui habité une banlieu pauvre). 3° Se fixer un budget possible, qui fait qu'on ne peut pas faire tout ce qu'on désire, et s'y maintenir malgré les contraintes (jouer avec les contraintes). 4° faire beaucoup de repérages avant de commencer le tournage: " le cinéma est une frustration permanente pour un réalisateur mais disposer d'un gros budget ne suffit pas à faire un grand film". Pierre Jolivet est aujourd'hui un réalisateur respecté et apprécié pour dépeindre dans ses films de tous genres la réalité sociale sans occulter les injustices. Il dit qu'il fait un travail de "compagnonage" avec le producteur qui est considéré comme un partenaire:" je n'aime pas faire un film d'un seul bloc. Je m'efforce de mettre du lyrisme dans mon cinéma pour enmener la réalité vers un ailleurs plus optimiste; j'ai grandi dans une banlieu tellement laide que j'ai toujours essayé de rendre les choses plus belles et c'est rester dans ma façon de filmer".

Son dernier film qui sort cette semaine s'intitule "Mains Armées" après s'être appelé " la Chair de ma chair". C'est, comme il dit, un polar à double détente dans lequel derrière l'intrigue policière (sur fond de trafic de drogue) se greffe une histoire de famille entre un commandant de police qui enquête sur un trafic d'armes et sa fille qu'il avait oublié pendant des années (il l'avait revu seulement trois fois) qui est devenue une ficquette sauvage et ambitieuse des stups de Paris: " la filiation est un sujet fascinant; qu'on le veuille ou pas l'enfant est "la chair de notre chair". "Un enfant qu'on a abandonné peut-il redevenir le sien? une connexion viscérale est-elle encore possible? C'est un sujet encore plus dramatique quand c'est transposé dans le milieu de la police où les mains sont armées et où on peut tuer et être tué". Pour écrire le scénario de ce polar à double facette il s'est adjoint un ami scénariste qui a été un policier qui a lutté contre le banditisme et le terrorisme, SIMON MICHAEL. C'est Michaël qui avait fourni l'idée des "RIPOUX" à Claude ZIDI (1984).

Ce film à la densité humaine ne déroge pas aux régles du genre qui autorise la brutalité et la violence qui pour Jolivet est un "parti prix visuel jouissif". A la poursuite de trafiquants d'armes se rajoute un patron flic des stup ripoux qui habite une maison luxueuse joué par MARC LAVOINE qui surprend dans ce rôle d'ordure absolue qui s'affronte à MAYA la flicquette de son service (il se vante d'avoir couché avec toutes les femmes flics des stup). Actions policières entrecoupées de passes d'armes d'un autre qualibre où on règle ses compte en famille, ce film ne laisse pas de temps mort au spectateur. Le casting se révèle judicieux avec ROCHDY ZEM , LEILA BEKHTI et MARC LAVOINE .

"On voudrait faire des films à la hauteur d'une civilisation, on les fait à l'échelle d'une société" (Philippe CARREL)

1h 45 de durée.

Ps: relevé une critique négative sur ce film:"...Regards durs, dialogues sans concession, mines sombres, scènes de nuit sous-exposées. Seul le duo Leila Bekhti- Marc Lavoine, dans la violence de leur affrontement, relève ce scénario sans saveur.Pierre Jolivet a cru pouvoir mélanger le réalisme humaniste, qu'on trouve dans ses beaux films à caractère social, à la recette infaillible du film de flics. Un certain nombre de fusillades plus tard, on attérit dans les poncifs" (femme Actuelle).

A vous de voir.

*

 

 

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