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15 juillet 2012

CINEMA - BOWLING: Hymne aux femmes qui luttent

BOWLING est mon coup de coeur de l'été. Vous comprendrez mieux quand je vous aurais dit que j'ai passé 35 ans dans les hôpitaux public avec une lutte de plus de 1 an pour sauver, en vain, mon hôpital de proximité, 8 ans avant CARHAIX à qui nous avons envoyé des messages de soutiens.....

bowling

Refermons la parenthèse.  MARIE CASTILLE MENTION-SCHAAR a eu la bonne idée de s'inspirer de cette histoire bretonne vraie pour réaliser un film qui rappelle qu'avec de l'amitié et de la solidarité on peut inverser le cours des choses . Après avoir été productrice  dans la société LONA NASHA FILM et VENDREDI FILM (2003) elle devient scénariste puis metteur en scène jusqu'en 2010.  En 2011 Marie s'est lancé dans la réalisation d'une fiction "ma première fois", une comédie romantique de deux ados aux caractères différents: " c'est à la suite d'un reportage  (Zone Interdite) sur la maternité de Carhaix que j'ai eu l'idée de mon 2ième film. J'ai découvert qu'il y avait un bowling dans cette ville et tout s'est mis en place".

Faire une fiction sans trahir l'histoire dont on s'est inspiré n'est jamais une chose simple. Le sujet sur le Bowling est venu apporter la légèreté et le sourire nécessaire en complétant la symbolique de ces femmes qui d'un coté sont traités comme des quilles que l'on renverse sans aucun égard par "efficience économique" et de l'autre des femmes qui se défoulent en renversant des quilles dans un championnat de bowling pour marquer des points. Le lien entre les deux est évident: vaincre exige de la détermination, un esprit de groupe quelque soit son grade et un engagement à toute épreuve dans la lutte qui n'est ni simple, ni courte quand on a en face de soit des adversaires qui veulent faire des profits coûte que coûte: "la région dans le film est spécifique. On parle du Centre, ce n'est pas la côte avec son image touristique. C'est une région qui vit d'abord par et pour ses habitants, un peu délaissés par les pouvoirs publics. Les infarctus dont la tentative de fermeture de la maternité est d'ailleurs un témoin", dit Marie Schaar.

le tournage de ce film a mobilisé 70 techniciens du cinéma qui a dû trouver à se loger dans la petite ville de Carhaix et aux alentours (ce qui a rapporté plus d'un million d'euros) avec la participation de la population pour faire les figurants (nécessaire pour la manif). Le tournage à l'intérieur s'est fait dans l'hôpital qui a été sauvé de la fermeture, après 7 semaines de luttes.

Pour écrire son scénario Marie avait en tête les actrices qui devaient composer le TRIO majeur de l'histoire elle a donc gardé le prénom de chacune .

CATHERINE (FROT) dans le rôle de la DRH envoyée par le ministère de la santé pour " restructurer" les hôpitaux Bretons et fermer la maternité de Carhaix à court terme ce qui rendrait la fermeture de l'hôpital inévitable dans un deuxième temps. FROT incarne bien ce personnage DRH (direction des ressources humaines) parachuté par Paris qui vient comme elle dit" en bon petit soldat dans le travail et dans le couple", au service du système politique en place et qui va, peu à peu, prendre conscience de sa vraie valeur de femme et porter un nouveau regard sur ce qu'il convient de faire au contact de ces autres femmes bien décidées à lutter .

MATHILDE (SEIGNER) la sage-femme : "son métier la définit un peu, assez douce et calme pour ne pas effrayer la femme enceinte; elles ont de la pratique, c'est une forme d'artisanat; c'était un rôle proche de moi. La lecture du scénario m'a suffit pour savoir comment le jouer".

FIRMINE (RICHARD) la puéricultrice aussi vraie que nature: "elle semble forte et on ne voit donc pas tout de suite ses faiblesses. C'est une gourmande qui va être tellement révoltée par ce qui se passe qu'elle va vouloir faire la grève de la faim, ce qui lui coupe l'appetit de la vie".

LAURENCE ARNE se prénomme elle LOUISE :" toujours de bonne humeur et met de l'énergie dans tout ce qu'elle entreprend malgré sa douleur profonde qu'elle essaie de dépasser pour aider les autres. C'est une personnalité avec une vraie sensibilité" Elle joue la directrice du bowling.

Comme le rappelle justement la réalisatrice: " l'idée n'était pas de dresser un tableau caricatural de l'hôpital, mais plutôt de remettre le débat sur le plan humain". On comprend qu'après avoir vu le film en avant première les Hospitaliers et les habitants de Carhaix soient sortis rassurés et fiers de ce qu'ils ont fait. Ce film ménage les émotions et montre le caractère bien trempé des Bretonnes même quand elles traversent des moments d'angoisse ; c'est aussi un hymne aux femmes qui luttent (normal quand on sait que le personnel d'un hôpital est composé à 80% de femmes) et à la défense des services publics de proximité. C'est une belle dédicace à toutes celles et ceux qui aujourd'hui encore luttent pour un système de santé français de qualité et accessible à tous!

BOWLING dure 1h 30; à voir en famille sans retenue.

*

 

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Commentaires
G
Tiens Laurence Arné !<br /> <br /> Elle m'avait contacté pour éventuellement travailler sur un dessin, et finalement ça ne s'est pas fait, je suis resté sans réponse, et donc un poil amer...<br /> <br /> Mais bref, c'est la vie. <br /> <br /> <br /> <br /> J'aime bien ces histoires "vraies", avec des gens "vraies" : pas de Tom Cruise pour sauver tout le monde, pas d'homme politique haut placé, qui dans un élan du coeur, accorderait le droit de vie à l'hôpital en question et ainsi de suite.<br /> <br /> <br /> <br /> Il s'agit de combats vrais, de messages authentiques, et surtout d'espoir.
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