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25 août 2012

CINEMA- DAVID ET Mme HANSEN : INTELLIGENCE EN DETRESSE

 

davidASTIER n'est pas homme à céder aux caprices de star, ALAIN DELON en a été pour ses frais . Disons qu'avec ISABELLE ADJANI comme second choix on n'a pas perdu au change. Pour son premier long métrage, trois ans après la fin du feuilleton KAAMELOTT, ALEXANDRE ASTIER se devait de nous montrer que son talent d'acteur-réalisateur n'avait rien perdu de son efficacité:"si je veux raconter beaucoup je fais de la télévision, mais si un truc me tient à coeur et que j'ai envie de le raconter en orfèvre, je fais du cinéma".

Le premier projet remonte à avant Kaamelott. En 2009 après la déconvenue alain Delon, au lieu de purement et simplement abandonner et passer à autre chose, il a décidé de revoir entièrement son scénario pour transformer GOLIATH en EVE en écrivant le rôle principal pour ADJANI  qui n'a pas rechignée :" Dabord c'est le réalisateur qui m'intéressait. J'avais envie de travailler avec lui autour d'un projet. J'adore les acteurs qui écrivent et réalisent. Avec ASTIER on est dans le Doux- Amer, c'est un romantique de charme et de sympathie désarmante. C'est un mélange de TOM HANKS et BILLY CRYSTAL" (Dans un interwiew elle avoue refuser de tourner au cinéma quand elle est amoureuse de quelqu'un).

Le sujet retenu n'était pas des plus facile à traiter puisqu'il touche à la psychiatrie. Astier dit avoir été choqué par ce qui se passe dans certains établissements trop réglementés par le "protocole": " il ne s'agit pas d'une critique globale, je dis juste qu'il faut, de temps en temps, se rappeler de la personne derrière le cas"... J'ai fait mon film sur une patiente bloquée par le protocole (il y a un protocole général qui protège les soignants face aux malades) et un petit ange qui sort de ses gongs et qui s'attache à elle... Mme Hansen est arrogante quand elle est en bonne santé avec des moments soudains de détresse. Chez elle, tout n'est que rupture entre panache et détresse et Adjani est une virtuose dans ce domaine ; en plus elle a une grande intelligence du texte. C'est clairement un film sur le "protocole"....Je me suis informé auprès des psychiatres sur cette maladie de la mémoire post-traumatique, les différentes pathologies dues aux pertes de mémoire, l'état d'esprit de la personne atteinte, les écarts de langage qui poussent les autres dans leurs retranchements, la retenue imposée par la maladie. Elle ne supporte pas les gens reclus dans leur petit monde....Moi, je joue l'érgothérapeute, mais le cas de Mme hansen dépasse ses compétences; il est prisonnier de l'affection qu'il  lui porte, il n'est pas très efficace, mais il s'attache et sort des sentiers battus. ...il porte un sac sur le dos trop lourd por lui, il s'attelle à quelque chose de trop difficile....dans ce film la solution vient d'un mec qui ne fait pas son boulot. Ca ne peut pas être une règle générale , mais moi ce qui m'interesse  dans ce qui se passe c'est l'anti-conformisme.

Comme MOLIERE mon mêtier c'est de plaire. Mais moi j'aime suivre mes envies et pas faire ce que les autres attendement de moi. J'essaie d'être moi-même en toute occasion. J'ai pas envie d'être là où on m'attend".

Le réalisateur joue avec ce face à face auquel s'interpose la fiancée de l'Ergothérapeute  ( JULIE ANNE ROTH); Il mélange l'humour, l'angoisse, l'atmosphère stressante, violente et drôle à la fois. Pour le décor, afin de tourner tranquille, il a opté pour un village de haute Savoie  qu'il a transformé pour la circonstance en village Suisse ( la malade est une personne riche qui se fait soigner dans une clinique Suisse :" ne me prenez pas trop pour une fermière" dit Hansen. " Je me suis passionné sur la relation malade/psychique bien portant . J'ai bossé avec des psychiatres, il y a un protocole général pour les soignants face aux malades qui les protège."

Astier est un musicien depuis son enfance . Il a écrit la musique avant le tournage " le morceau du générique du début était composé avant et pour la séquence finale j'ai monté les images par rapport au morceau. A partir de cette base j'ai epparpillé les variations dans le film. Parfois j'ai conservé les cordes principales, à d'autres j'ai gommé les basses, multiplié les tempos...Je suis un musicien donc sensible aux virtuosités techniques".

Le thème de ce film n'était pas facile, mais Astier a eu l'intelligence  de le sortir de la clinique qui est un monde clos où les malades mentaux sont aussi bien des schizophrènes que des paranoaïques et d'autres "incurables". Sa fiction traite d'un cas particulier, mais pour avoir cotoyé ce milieu avec des camarades de tous grades qui s'efforcent, journellement, malgré le manque de moyens, en effectif aussi, de faire en sorte que l'on soigne tout le monde sans privilégier personne, quelque soit ses revenus,il est bien que le spectateur reste conscient que la psychiatrie en France est en danger et qu'il y a urgence d'apporter des solutions  qui soient les meilleures possibles pour tous les malades.

On ne lui en voudra pas de montrer un Ergothérapeute qui roule en Lamborgini rouge: "c'était mon jouet préféré. C'était une voiture compliquée à conduire mais whaou !"

Laissons la conclusion à Adjani: "Astier travaille avec attention et exigence; il a tout fait avec discrétion: Quel Acrobate !"

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