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18 novembre 2012

CINEMA- THERESE DESQUEYROUX / L'INTERIEUR DES ETRES

claude miller

CLAUDE MILLER est de ces réalisateurs qui, de part ses origines sociales difficiles (Juif en 1942) epprouvait le besoin de toujours travailler; il s'est orienté vers le cinéma en étudiant à l'Institut des hautes études cinématographiques (sorti Major) puis en ne refusant aucun boulot lié au cinéma :"Je suis un cinéatse vacant". Petit assistant avec des maitres comme MARCEL CARNE, puis GODARD, puis TRUFFAUT. différentes expériences sur l'exercice du 7 ème art dans la mouvance de la "Nouvelle vague"cinéphilique. Cela lui a permis de grapiller, ici et là, ses choix de futur réalisateur: l'exigence de la perfection, la liberté de la remise en question, les expériences pour chercher des choses avec le risque du meilleur comme du pire pour en arriver à trouver sa personnalité, trouver ce qui le passionne dans le tournage d'un film. Il a été un temps Directeur de production avant de se lancer dans le long métrage en 1976 ("LA MEILLEURE FACON DE MARCHER") parce que "je ne supportais pas l'excé d'intolérance que je constatais dans le cercle d'amis vis à vis de l'Homosexualité". 4 ans plus tard il remportera 4 césar avec "GARDE A VUE". Sa carrière a connue des hauts et des bas avec des échec du fait de son souci du public et de ses exigences esthétiques proches du cinéma de Truffaut; cette façon de s'attacher au plus près du jeux des apparences, aux gestes, aux regards et aux comportements pour essayer de faire deviner au public l'intérieur de chaque être qu'il filme. Révèler au final, leur jardin secrèt alors que, comme il dit, "on ne voit que l'extérieur. C'est pour cela sans doute que dans son imaginaire de cinéaste ses histoires tournent souvent autour d'adolescents , ou d'adultes qui sont en état de faiblesse ou d'angoisse et pas des héros qui font usage de la force. Quand on demande à AUDREY TAUTOU  l'image quelle garde de ce réalisateur, elle repond: "Son intelligence, sa bienveillance et son amour du cinéma. Il avait une telle passion pour son travail et pour celui des autres!

Ce qui m'a étonné aussi, malgré sa maitrise impréssionnante, c'est son humilité et la peur de nous décevoir...il était fatigué mais ne se plaignait jamais, gardant toute son énergie et sa concentration pour le film, ne lâchant absolument rien. L'oeuvre de Claude respecte les spectateurs et fait confiance à leur sensibilité".

En 40 ans de carrière Claude MILLER a tourné 17 films. Il est décedé en avril  2012, à 70 ans, sans avoir pu voir la version finale de son film.

Pour "THERESE DESQUEYROUX" il disait que la littérature de FRANCOIS MAURIAC ne faisait pas parti de sa culture et pourtant, après avoir lu son livre, il s'est décidé , lui aussi, à l'adapté au cinéma (Le réalisateur FRANJU avait déjà, en 1962, donné une première version avec un scénario écrit par Mauriac avec comme acteurs: EMMANUELLE RIVA- PHILIPPE NOIRET et EDITH SCOB).

La symbolique de FRANCOIS MAURIAC:

Le Mauriac des années 20 était encore un écrivain classique, issue de la bourgeoisie Chrétienne conservatrice qui a le respect des codes de la société d'alors pour ce qui concerne la famille. Il sent que depuis la première guerre la situation des femmes est en train d'évoluer d'une manière qui intérroge l'intellectuel qu'il est. Il aime les femmes d'amour, elles symbolisent la nouvelle société en train de se construire.  En 1927, il fera de Thérese Desquéyroux son cobaye humain à travers laquelle il va chercher à comprendre ce qui se trâme. Bernard le mari symbolise de son côté la vieille société qui refuse de se remettre en cause, de remettre en cause  toutes les conventions, les règles qui prévalent, le respect des convenances bourgeoises dans ce monde refermé sur lui même.

Pour son roman, il imagine un retour sur le passé avant d'envisager une projection sur l'avenir. Thérese a été relaxé de l'accusation de tentative d'empoisonnement et on l'a ramène dans la demeure familliale où son époux se remet lentement de son empoisonnement. C'est la famille qui a opter pour cette solution afin d'éviter le scandale et préserver ce secrêt de famille. Thérese a déjà en tête de tout expliquer à Bernard non pas pour confesser sa conscience mais par souci d'honneteté; elle veut qu'il comprenne comment elle en est arrivé - là, pourquoi elle était déterminée à le tuer sans rien avoir prémédité mais en se laissant aller à une forme de fatalité dont elle n'était pas maître.

Dans un premier temps les Esqueyroux la condamneront au silence, à vivre recluse, à l'écart de tout le monde y compris de son fils; faire comme si elle n'existait pas. Et puis, le temps passant, Bernard décide de lui rendre la Liberté. Il l'amène à Paris  où elle sera livrée à elle même. Il regarde sa femme et semble pas loin de la comprendre puis il refuse de se remettre en cause et repart dans son monde, alors que Thérese  est rendue à sa solitude.

Claude MILLER, tout en respectant l'histoire, décide de faire de THERESE  une femme  humaine et accessible qui ne regrette pas son attitude pour gagner sa liberté. Pas question pour ce film d'user des flash-backs  comme dans le livre, tout se déroule en respectant la chronologie des faits. L'évolution de Thérese se passe en direct. La lumière du bonheur, la chaleur et la confiance précède le doute , le passage à l'acte, l'enferment et la libération. Elle vit évolue avec cette curiosité intérieure qui la pousse à passer à l'acte pour sortir de son enlisement familial. Elle observe avec curiosité ce qui va se passer après qu'elle ait fait le choix de devenir agissante pour que les choses bougent , sans bien comprendre ce qui la pousse sur le chemin du crime.

Por ce film sociétal, Miller et son équipe téchnique ont opté pour des décors et costumes  des années 20 dans la bourgeoisie catholique qui demeure dans les Landes. Dés que le décor est construit, Miller passe de longs moments pour paufiner les découpages de chaque séquence (IL Filme avec 1 caméra principale). La lumière  des intérieur a été étudiée pour aider à se remettre dans le contexte de l'époque (lumière moins forte qu'aujourd'hui) On assombrit la lumière sur thérese pour faire ressortir que quelque chose la torture à l'intérieur. A mesure que l'idée du crime avance  et après lorsqu'elle se trouve recluse, le visage de Thérese se dégrade ; cette dégradation est appuyée par la lumière. Miller est un réalisateur qui  fait des gros plans sur les visages, les parties du corps et les objets , les plans larges sont réservés aux paysages.

La lenteur dans le déroulement de certaines scènes est là pour accentuer l'ennuie et la lassitude de Thérese.

Le choix des acteurs se révèle efficace: AUDREY TAUTOU  se révèle très crédible  dans ce rôle pas évident où il faut donner à comprendre  l'angoisse qui bouillonne à l'intérieur de son être. GILLES LELLOUCHE est aussi convaincant dans son rôle de  bourgeois à cheval  sur  les convenances  qui entend bien user de son autorité  pour préserver son standing de vie  et  qui est omnibilé par l'enfant qui sera l'héritier de la famille plus que par le bien être  de son épouse qui fait office d'intendante; ANAIS  DEMOUSTIER complète le tabeau  de jolie façon ( soeur et confidente qui a épousée un homme jeune et joueur).

Difference dans la symbolique de l'eau entre MAURIAC et MILLER:

Pour MAURIAC l'éau symbolise l'enlisement famillial, la boue du scandale, le bleu est sa couleur froide :"Matinée trop bleue qui annoncait les parterres saccagés, les branches rompues et toute cette boue" (début du Roman) 

MILLER voit dans l'eau le symbôle de la sensualité et de la liberté: c'est la pureté.

et dans la fin du film:

Mauriac renvoit Thérése dans sa solitude (Bernard regarde sa femme s'éloigner) alors que chez Miller Thèrese avance confiante vers sa liberté retrouvée (elle avance vers la caméra).

 

durée  du film 1h 50.

*

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Commentaires
G
j'aime bien son ciné ,il manquera dans le ciné français
y a quoi à chercher ?
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