CINEMA- LES BETES DU SUD SAUVAGE: HISTOIRE FEERIQUE D'UN MODE DE VIE ANCESTRAL

Voilà encore un film de création qui va attirer une foule familliale pour les vacances de fin d'année. Il est le fruit d'un jeune réalisateur américain de 29 ans, né dans le Queens (New-York) qui s'est installé à la New-Orléans depuis 2006: BEN ZELTLIN.

Jusque là, Ben avait réalisé quelques courts métrages et était devenu, sans conviction, un assistant de l'assistant qui n'aimait pas du tout cette façon de procéder de la hierarchie cinématographique compartimentée et méprisante. Ca ne correspondait pas du tout à sa vision du Cinéma. Comme il avait pour amie une réalisatrice de théâtre LUCY ALIBAR dont il rêvait d'adapter un jour une de ses pièces, il est parti à la Nouvelle-Orléans pour faire des Rusches pour son prochain court métrage en vue d'adapter la pièce "JUICYAND DELICIOUS". fort des centaines d'heures  enmangasinées, il a convaincu d'autres amis réalisateurs et techniciens de le rejoindre pour fonder le "collectif court 13" qui, très vite, a décidé de tourner un Long métrage avec LUCY ALIBAR pour co-scénariste. Ce projet et devenu un film communautaire, ludique et comme le dit le réalisateur:" authentique dans ses émotions"

Il a auditionné plus de 4000 fillettes avant de tomber sous le charme de QUEVENZHANE WALLIS  (6 ans à l'époque) pour tenir le rôle principal de HUSHPUPPY: "elle m'a blufflé, elle osait tout" qui a déclaré dans une interwiew:"c'est toujours très excitant de juste jouer et de faire attention quand on est pas bien" avec un naturel d'une actrice chevronnée. Comme elle était paralysée par le trac quand elle devait donner la réplique à un vrai acteur proféssionnel Ben a confié le rôle du père à un boulanger parcequ'elle s'entendait bien avec lui: DWIGHT HENRY. "Sur le plateau de tournage, on était souvent ensemble dans la cuisine, il me montrait comment faire des gâteaux...".

En 2005 il y avait eu le cyclone KATRINA qui avait dévasté une partie de la Nouvelle-Orléans mais si dans ce film il est question d'une tempête, ce n'est en rien un film catastrophe; ça reste un conte avec un arrière fond sur le problème d'actualité du changement climatique. Ici les habitants sont les seules bêtes du Sud Sauvage qui refusent d'abandonner leur mode de vie ancestral dans le Bayou (même si leur térritoire est recouvert d'immondices et de crabes) et qui décident de se défendre, à l'image de HUSHPUPPY qui ne veut pas abandonner son père malade, contre l'ouragan qui arrive, suite à un changement climatique (fonte des glaces...). Hushpuppy désigne dans le dialecte du coin les "gens opiniâtres".

A l'école La fillette qui a appris que "tout est bien dans l'univers quand tout est à sa place" a appris que dans un lointain passé il y avait eu de gros animaux sauvages dont des AUROCHS que l'on avait retrouvé dans la glace.... normal que quand elle part à la recherche de sa mère disparue elle se retrouve confontée, dans son imaginaire, à ces bêtes sauvages, car HUSHPUPPY est la conteuse d'un morceau de sa vie; elle pose sur l'univers qui l'environne son regard de ce qu'est pour elle cette réalité sans barrière.

BEN et son équipe ont fait ce long métrage en compensant le manque de moyens financier par une inventivité permanente (les décors du village du Bayou a été fait avec du matériel de récupération, les Aurochs sauvages sont des animaux déguisés avec de longs poils qui évoluent sur un tapis roulant actionné par une bicyclette...); Comme dit Ben avec humour:" le chaos est un formidable moteur de création" .

Ce film, salué par une caméra d'or au festival de Cannes, croule sous les récompenses dans tous les festivals où il participe car il se démarque de tout ce que l'on voit habituellement dans les films à gros budgets. BEN ZEITLIN est un jeune réalisateur nouvelle génération, novateur, qui exerce sa passion: raconter ses histoires en inventant une autre réalité, pas dépourvue de poésie et de féerie, qui n'occulte pas les problèmes sociaux auquels les humains sont confrontés. Comme le dit QUEVENZHAANE WALLIS: " Il ne faut avoir peur de rien, il faut juste faire attention à ce que l'on fait".

La aussi, ça va se bousculer à l'entrée des salles.

Durée du Film 1h 32.