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6 janvier 2013

CINEMA- THE MASTER: UNE CAUSE INDEFENDABLE

 

la-causeFaire la guerre et en sortir indèmne n'est pas une chose aisée surtout si au retour on ne trouve rien pour réapprendre a vivre normalement. De ce point de vue l'Amérique qui n'a jamais cessé de faire la guerre quelque part depuis son origine et n'a jamais envisagé que ses "Boys" puissent être des humains traumatisés par la violence quotidienne, par la mort, la torture physique et morale. Elle n'imagine pas que de tout temps l'homme a eu peur, par tout ce qu'il ne comprend pas, qu'il ne maîtrise pas. Aussi quand cela se produit le recours a toujours été le même: le "CHAMAN" sorte de "maître" qui par ses conseils incantatoires sur la foule apaise cette peur panique par la peur et la résignation.

On comprend qu'à sa sortie le film "the master" (le maître) ait suscité la colère de l'église de la scientologie et de son représentant au cinéma TOM CRUISE. Ce film de PAUL THOMAS ANDERSON relate la mésaventure d'un soldat américain de la marine qui a combattu dans le pacifique pendant la deuxième guerre mondiale et qui rentre en Californie souffrant d'un stress post traumatique qui déclenche chez lui des actes de violences et des angoisses incontrôlables qu'il essaie de soigner avec l'alcool. Les années 50 ce sont les années de la chasse aux sorcières (communistes) et des martiens qui traumatisent une grande partie des Américains plongés dans une souffrance difficilement contrôlable,les églises fleurissent. L'ex soldat est devenu un photographe de salon, solitaire, en marge de la société. C'est dans ce magma de paumés que des gens sans scrupule ont eu l'idée d'inventer des sectes, plus ou moins religieuses, pour ramener à eux les plus faibles et en faire des sortes d'esclaves des temps modernes.

Paul Thomas Anderson se défend d'avoir pris modèle sur la secte de RON HUBLARD:" je n'ai pas pensé à la scientologie; c'est une approche très psychologique et pas du tout sociologique. Je ne pense pas décrire un phénomène américain, ça pourrait se passer n'importe ou?". C'est peut être là le reproche qu'on peut lui faire, il a plus insisté sur sa maîtrise des images que sur l'idée. Difficile à travers le personnage du " maître" (PHILIPP SEYMOUR HOFFMAN) de saisir toute la perversité de ce personnage dandy senior de bonne famille qui  se présente comme un scientifique philosophe et un homme "ordinaire". Dans le film c'est un travail de séduction qu'il pratique en laissant peu de place au rapport dominant- dominé -maître et esclave- car JOAQUIN PHOENIX qui incarne Fredie n'est pas un acteur à s'effacer:"PHOENIX est un acteur formidable, il vous inspire c'est un personnage débridé, un ours dénué de bonne manière; on sait que le danger le guette" (c'est un acteur qui tient beaucoup aux rôles de psychopathe, névrosé. Sa famille étaient des hippies qui vantaient l'église des enfants dieu. C'est sa mère qui l'a encouragé à faire du cinéma à 8 ans pour des pubs. Au cinéma il ne veut jouer que des personnages qui demandent de tout apprendre d'eux "pour pouvoir tout oublier devant la caméra". Pour Fredie il a observé les chiens errants dans la rue, il a maigri de 15 kg, regardé des documents sur les alcooliques et les vétérans en hôpital psy)."IL est ingérable et imprévisible sur le plateau de cinéma",dit un ancien réalisateur.

Sans doute que Anderson a été tenu par les producteurs qui ne voulaient pas se mettre à dos le grand nombre d'américains qui acceptent les sectes (le film a coûté 35 millions de $).

Il a été tourné en 70 mm qui est un format abandonné depuis les années 60 car selon le réalisateur les images sont d'une "netteté parfaite".

Il a été récompensé au festival de Venise (prix de la mise en scène et double meilleure interprétation masculine), mais je ne suis pas convaincu que ça restera le film référence de 2012.

Durée du Film 2h 17.

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