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10 février 2013

CINEMA- FLIGHT : LA CATA DU HEROS

flight washington

"Dans FLIGHT je ne voulais pas parler d'un homme dépendant (alcool) mais étudier l'histoire universelle en montrant que chacun peut à un moment donné passer de l'autre côté". ROBERT ZEMECKIS a montré par le passé qu'il était un réalisateur capable de s'attaquer avec succès à des genres différents de divertissement (cinéma d'animation "qui veut la peau de Roger Rabbit?"1988 - Long métrage "seul au monde" 2000); Aujourd'hui il s'attaque au film catastrophe. Pilote expérimenté, il s'est inspiré d'un fait divers canadien où un pilote avait sauvé les 300 passagers en posant son avion, mais on avait appris par la suite qu'il avait un passé de criminel.

Le scénario de flight a été confié à JOHN GATINS qui a travaillé dessus depuis 1999. Le réalisateur a disposé de 31 millions de $ et tourné son film en 48 jours. Il a insisté pour que le tournage se fasse dans l'ordre chronologique avec des prises de vue réelles pour la partie "catastrophe". C'est l'ingénieur monteur/son  RONDY THOM qui s'est chargé des effets spéciaux avec maestria (accrochez vos ceintures).

Côté Comédiens le choix s'est relevé trés pertinent avec DANZEL WASHINTON dans le rôle du pilote WHIP WHITAKER et KELLY RELLY dans le role de NICOLE.

Le film se déroule en 3 épisodes:

1- le vol 227 : grâce aux prouesses du Pilote Whip on évite la catastrophe en sauvant plus de 100 passagers (lui est blessé et on compte 4 morts). Cette première partie très agitée se déroule sur plus de 30 mn. Danzel s'est formé au pilotage en simulateur, avec les conseils de pilotes et son jeu d'acteur pourrait être  récompensé.

2- Descente sur terre: A sa sortie d'hôpital il est fêté comme un héros, mais en coulisse on enquête sur sa responsabilité. Il rencontre une ancienne Junkie qui se remet d'une overdose et qui tombe sous le charme du pilote qui la protège et l'aide à sortir de son addiction et à se reconstruire (lui même a été un temps un dealer). Tout le monde a des défauts mais n'est pas forcement mauvais.

3- La rédemption: le héros est déchu car ses supérieurs pensent qu'il est coupable des 4 morts de l'avion car il pilotait alors qu'il était en état d'ébriété (à la bière). C'est au tour de Nicole d'aider son amant ex héros à sortir de son addiction à la bière et de retrouver l'amour de son fils.

Zemeckis a de mon point de vue personnel manqué d'audace sur la fin qui est un peu à l'eau de rose. Son film aurait gagné de rester dans la catastrophe du début à la fin. Il dénonce fortement cette Amérique procédurière, hypocrite et intransigeante mais tout est bien qui finit bien alors que comme il le dit lui même tout le monde peut passer de l'autre côté et cette histoire aurait très bien pu se terminer sur une catastrophe familiale comme cela arrive souvent dans la réalité ( il y a beaucoup de faits divers, trop, ces derniers temps où on voit un père de famille au bord du gouffre pour son travail décider de tuer femme et enfants avant de se suicider).

Le fait d'être un héros sans l'être amène-t-il des malheurs? Une simple créature avec ses qualités a t-elle le droit de faire prendre des risques aux autres en pensant que son courage suffira à sauver ce qui doit l'être? Est-il moral de croire que tout ce que l'on fait est juste si on n'a pas conscience des risques qu'on fait courir aux autres ? C'est quelques unes des questions que l'on peut se poser après avoir vu ce film surtout si par exemple on à pris l'habitude de conduire en téléphonant ou après avoir avalé une quantité d'alcool ou de drogue qui, on le sait, ralentissent nos réflexes?

Dommage que Zemeckis n'ait pas osé aller au bout de sa réflexion par souci sans doute de ne pas troubler son public avec un film qui ne soit pas un simple divertissement.

Durée du Film 2h 18

*

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