CINEMA- NO : LA JOIE ARRIVE ENFIN !

Ça fait parti du cinéma d'idée que le Chilien PABLO LARRAIN nous donne à voir sur son pays. Après une longue période  de dictature militaire conduite par le sanguinaire AUGUSTO PINOCHET après avoir fait un coup d'Etat contre SALVATORE ALLENDE en 1973, voilà qu'en 88 les soutiens extérieurs au dictateur le pressent d'organiser un référendum démocratique afin que le peuple chilien dise OUI à une rallonge du pouvoir militaire avec le vieillissant Pinochet pour 8 années. La pression est permanente et la répression militaire est toujours aussi violente pour détruire le moral du peuple qui depuis longtemps semble résigné, PINOCHET et son entourage ont toutes raisons de croire que ce référendum sera qu'une simple formalité. Aussi pour la première fois on autorise les 17 partis de l'opposition à faire campagne à la télévision pendant 15mn tout au long des 4 semaines de campagne électorale. Les partis de l'opposition acceptent de faire une campagne commune pour le "NO" (Non)  mais les moyens budgétaires ne sont pas énormes.

La première surprise viendra du choix du publicitaire qui aura carte blanche car il s'agit d'un jeune publicitaire RENE SAAVEDIA qui est un enfant du système libéral, uniquement préoccupé par son avenir personnel, qui n'a aucune sympathie pour la politique et qui pratique une publicité qui s'inspire de celle des américains. Les chefs de l'opposition qui assiste à la présentation de la campagne sont pour le moins dubitatif car pour ce jeune spécialiste du marketing pas question de parler politique. Ce sera une campagne joyeuse avec des spots colorés de pub pour consommateurs avec une chanson qui a pour phrase choc: "CHILI, la joie arrive enfin!" et une affiche où le NO s'écrit devant un joli arc en ciel qui symbolise la pluralité. les gens se prennent au jeu et participent même à des manifestations de rue malgré la répression de la police. Les partisans du OUI qui se moquaient de cette façon de faire campagne sous forme de publicité télévisuelle comprennent, trop tard, que le système néo libéral qu'ils ont eux même mis en place à la télévision pour endormir les gens est en train de se retourner contre eux et de précipiter la chute du Tyran.

Pablo LARRAIN conclue avec son film son rappel sur l'histoire dramatique du Chili. C'est son 4ième film qui suit le précédent qui s'intitulait "Santiago 73, Post mortem"(2010). Pour lui il s'agit de montrer le passage à la maturité où chacun peut se rendre compte qu'il est possible de changer les choses par soi même pour peu qu'on fasse preuve d'imagination face à une dictature féroce qui surveille faits et gestes, censure, emprisonne et torture à la moindre incartade: "ce qui m'interesse le plus c'était de faire le bilan, de revisiter l'imaginaire de la violence, de la destruction morale et de la distordions idéologique qui sévissait, pas pour comprendre mais pour dire que ça a éxisté".

Pour le tournage il a utilisé du matériel qui datait des années 80 afin que le mélange d'images d'archives se coule dans les photos vintages des spots de publicités et que le politique ne masque pas les rires, les larmes pour ce choc culturel inventif et inattendu. Il a refusé le recours à la caméra HD. iL a utilisé 4 caméras  hégami 83, soigné les décors et costumes pour garder la même esthétique de l'époque. Il a aussi non seulement intégré des spots publicitaires et des jingle de l'époque mais aussi les chanteurs, danseurs et acteurs qui avaient mené campagne pour le NO.

Pour le scénario il s'est inspiré d'une pièce de théâtre d'ANTONIO SKARMETA "REFERENDUM qui a été écrite en exil mais jamais jouée.

 GAEL GARCIA BERNAL qui avait déjà tenu le rôle du CHE, incarne magistralement l'ambitieux publiciste RENE SAAVIDA:

" L'interessant dans NO c'est qu'on sent à quel point la démocratie peut être elle même imparfaite et fragile mais qu'elle demeure le seul moyen de  changer un pays sans l'embraser de violences. On a vérifié  lorsque Pinochet est mort, millionnaire impuni, laissant derriere lui une blessure ouverte".

Ce film présenté à Cannes en 2012 a obtenu le prix art cinéma award du meilleur film étranger (quinzaine des réalisateurs)

Durée diu film 1h 57.

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