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4 mars 2013

CINEMA - A LA MERVEILLE : aimons nous les uns, les autres

 

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On connait la complexité du cinéma de TERENCE MALICK, sa façon toute personnelle de faire des films qui sont des oeuvres d'art avec une pratique artistique centrée sur la recherche de la perfection. Cet ancien psychologue qui avait intérrompu sa carrière cinématographique pendant 20 ans pour retourner faire de l'enseignement n'a jamais été un grand communicant à l'égard des médias. Tout ce qui a à dire il le montre à travers les images qu'il fixe avec sa caméra aérienne, la parole est réduite au strict nécessaire avec l'usage, si besoin est, de la voix off pour préciser sa pensée secrète, les non-dits et les angoisses des personnages. Ses films, il les conçoit comme des ébauches qui doivent rester inachevées à la manière d'un sculpteur. Le montage est une façon pour lui de polir certaines zones et assurer la fluidité de l'oeuvre, la continuité des côtés pour que ça reste accessible à un large public qui regarde ses films sous tous les angles. C'est un créateur. On comprend qu'un acteur comme BEN AFFLEK dise de lui: " il a été mon mentour, me guidant grâce à son expérience... J'ai plus appris en 7 semaines de tourage avec Terrence  que tout le reste de ma vie auprès d'autres réalisateurs; c'est un esprit tellement riche, éclectique, avec des connaissances tellement étendues que la conversation avec lui aborde tous les domaines de la musique à la philo en passant par la religion, les arts, la littérature...Son approche du cinéma s'inscrit dans la plus grande tradition des arts... Son film " a la merveille" m'évoque le souvenir, la réminiscence d'une vie, plus qu'une histoire, c'est une succession d'évènements en temps réel dans l'existence des personnages avec des moments impréssionnistes. Le récit ricoche d'un moment à un autre dans la vie des personnages et des évènements qui s'égrènent d'une façon non linéaire. C'est la façon dont on se souvient des choses de sa vie; ça a quelque chose d'hynoptique, étourdissant. C'est plus fluide que ne l'est la vie réelle"

Terrence malick a choisi le Mont saint Michel qui représente pour lui la merveille, lieu idyllique où demarre l'histoire d'amour qu'il raconte entre un américain et une ukrainienne. La suite se déroulera à Oklaoma . Avec Terrence rien n'est choisi par hasard. OKLAOMA c'est l'ancien et unique térritoire des indiens (la ville des hommes rouges) reconnue par l'Amérique . Elle est située au nord du Texas et à connue son heure de gloire avec le pétrole avant de sombrer et de renaitre au début des années 90. Son drapeau porte le bouclier des indiens avec deux branches d'olivier et le calumet de la paix. C'est dans cette ville qui marque le retour à la réalité que l'amour va finir par s'étioler et le doute envahir les consciences. Comme dit OLGA KURYLENKO qui tient le rôle de l'ukrainienne: "dans la vie on aime certaines personnes plus que d'autres mais il arrive parfois qu'on soit incapable de vivre avec celle que l'on aime le plus".

Neil est un américain bien veillant, sincère, tendre mais qui ne comprend pas pourquoi ça chère et tendre lui dit que " l'amour n'est pas qu'un sentiment c'est aussi un devoir" pourquoi, se sentant délaissée elle est allé voir un homme d'église qui, lui même est torturé, en pleine crise de foi. Comment garder la foi, la foi en l'amour de l'autre, maintenir des relations? MALICK interroge sur les obligations que nous avons envers l'autre, les autres, tout le monde et nous même; comment se découvrir qui nous sommes vraiement ? Comprendre ce qu'est vraiment l'amour; est-ce que ça a à voir avec la foi? Comme pour prolonger l'histoire de son précédent film " the tree of life" on retrouve dans "à la merveille" une part de cette poésie mystique avec des séquences où l'émotion précède la solitude, le désir, etc.

MALICK n'est pas un réalisateur qui impose à ses acteurs un placement en fonction des caméras; chez lui la caméra, souvent aérienne, reste au service du mouvement. Pour le placement, c'est l'acteur qui choisi ce qui lui semble juste pour trouver la vérité de son personnage. Tout ce qu'il demande c'est seulement de vivre le rôle, de l'explorer au maximun en se souvenant que l'amour attend de devenir et qu'il n'est jamais réduit à néant. pour lui l'amour est une affaire sensorielle qui doit avoir son langage corporel où la sensibilité et la tendresse doivent suinter à travers les pores.

Il fait parti, comme STANLEY KUBRICK, des cinéates indépendants qu'on respecte même si son cinéma n'est pas facile à appréhender comme un simple divertissement. SCORSESE disait de Kubrick que c'était un visionnaire qui disait la vérité. Malick a beaucoup de liens communs avec ce grand cinéaste disparu en 99: comme lui il est extrêmement réservé et timide et ne s'ouvre pleinement que quand il est sur le plateau de tournage pour rassurer et mettre tout le monde en confiance. C'est un réalisateur qui laisse, lui aussi, le spectateur assez libre d'interpréter ses films comme ils l'entendent (même quand c'est violent chez KUBRICK comme dans "Orange mécanique).

DUREE DU FILM : 1H 52.

Ps: pour vous faire une idée du tournage allez voir le Making of chez l'aure: Http://laurakadelsol.blogsport.fr/

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