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7 avril 2013

CINEMA- LA BELLE ENDORMIE: QUI DECIDE?

bellocchio

MARCO BELLOCHIO n'est pas un nouveau venu dans le cinéma engagé. A 73 ans ce réalisateur Italien continue à gratter où ça fait mal. Sorti du centre de cinéma expérimental de Milan. Dés 1961 il est sorti du cinéma conformiste du réalisme italien des années 50, pour se lancer dans le film politiquement engagé et subversif comme son "diable au corps" (1966). Ses films ont souvent été en lien avec des problèmes d'actualité qui divisent la société.

Aujourd'hui cet ancien marxiste sympathisant du parti radical, libéral et social Italien a décidé de se pencher sur un problème qui n'est toujours pas tranché qui est celui de l'euthanasie des personnes en fin de vie où qui, se sachant condamnées, veulent mettre fin à leur souffrance. Son histoire est basé sur une histoire vraie de l'Italie des années 2000 qui a défrayée la vie politique  avec une décision de justice d'autoriser un père à faire débrancher le système d'alimentatation artificielle qui permettait à sa fille, plongée dans le coma depuis 17 ans, du vivre dans un état végétatif. On comprend que dans ce pays où la religion catholique se mèle de tout, que cette décision ait soulevée de vives protestations avec un président de gouvernement comme BERLUSCONI qui s'est empressé, pour satisfaire la droite et l'extrême droite, de déposer un projet de loi s'opposant à la décision de justice.

Bellochio avait commencé à tourner son film en 2009, puis il a interrompu pendant deux ans après s'être heurté à la commission du film  du Frioul -Vénétie Julienne- et à l'église trés catholique de l'Italie puritaine confrontée à ses problèmes Financiers internes et au comportement de quelques hommes d'églises accusés de pédophilie.

Il a terminé son film en 2012 juste à temps pour le présenter à la Mostra de Venise.

C'est sans doute la réflexion qui lui a fait modifier l'idée première de ce film sur la BELLE ENDORMIE, pour l'élargir aux autres problèmes éthiques que l'euthanasie pose comme par exemple quelqu'un qui se sait condamné à brève échéance a-til le droit de demander à son entourage de l'aider à en finir? doit -on s'opposer à son suicide? Qui dans la famille a le droit de faire appliquer son point de vue?  Que doit décider le corps médical? C'est le même problème que pose aujourd'hui encore l'avortement,

Bellochio a choisi de ne pas choisir mais de transformer son histoire de départ en plusieurs histoires qui ne sont pas forcément liées au devenir de la belle endormie d'où un sentiment de film décousu où la belle endormie n'est plus qu'un prétexte.

Le vote pour remettre en cause la décision de justice ne sera finalement pas votée. La clinique débranchera l'appareil artificiel afin que la belle endormie finisse sa vie interrompue dix sept ans au paravent dans un accident d'auto?, mais les problèmes demeurent et divisent toujours autant même si comme il est dit dans le film: " la souffrance n'embellie pas la vie, elle l'humilie".

la belle endormieBellocchio a choisi ISABELLE HUPPER pour tenir le rôle de la divina Madre qui a une fille qui est dans le coma comme la belle endormie mais elle s'accroche à l'idée qu'elle va revenir à la vie et sortir du coma.

Ce n'est pas un film qui fera consensus ou qui éclairera sur la bonne décision à prendre ni qui convaincra les partisans du mouvement pour le droit à la vie, mais il a le mérite de montrer que le problème ne concerne pas qu'un simple cas clinique mais le droit à la mort tout entier. Ce problème politique et social n'est pas qu'Italien.

Bellocchio a disposé de 5,7 M€ pour son budget

Durée du film: 1h 50.

*

 

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