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22 mai 2013

CINEMA- LE PASSE : ASSUMER POUR ALLER DE L'AVANT

bejo

ASGAHAR FARHADI est un réalisateur qui, comme comme le peuple Iranien, s'exprime de façon indirecte en donnant tout au long de ses films des indices , comme on sème des cailloux pour indiquer au spectateur la direction vers la vérité, en lui laissant un semblant de liberté comme avec ses acteurs alors que tout est écrit d'avance jusq'au moindre détail dans un script à tiroirs dont il possède seul les clefs.

Pour lui, l'image importe moins que le son car ce dernier suggère en laissant au spectateur un espace de création  alors que l'image "catégorise" comme il dit. Il n'y a pas pour ainsi dire de musique bande son; sa musique est le bruit des choses au quotidien (portes, métro- bus, fer à repasser...) car, insiste t-il, son film est un "chantier" qui représente aussi l'état interne des personnages: "l'interieur de la maison c'est l'état intime des personnages". Dans ce décor métaphorique et réaliste, les enfants sont là pour indiquer que la vie continue: "ils apportent une dimension affective émotionnelle; c'est une dimension opaque de la réalité qui la rafraîchit".

Farhadi a imposé aux acteurs un grand nombres de répétitions (2 mois) et d'exercices personnels pour qu'ils s'appoprient de leur rôle et de la mise en scène qu'ils vont subir dans la vie de cette famille recomposée banale qui vit dans une maison de la banlieu parisienne. Le fait qu'il ne parle pas un mot de français et qu'il a du avoir, en permanence, un traducteur avec lui ne semble pas avoir posé de difficulté à personne.

c'est le premier film Français de ce réalisateur de réputation internationale qui a réussit à donner de son pays une image de la réalité moderne en mettant en avant le côté progressiste des femmes. "Le passé" montre qu'il s'ait s'adapter à la vie réelle du pays où se situe l'histoire tout en donnant à son histoire un caractère international.

L'idée de ce film tourne autour du pardon. Ainsi le passé est pour les personnage quelque chose qui doit rester secret, à défaut de pouvoir en faire table rase, si on veut continuer à aller de l'avant. Mais avant d'exprimer des sentiments de pardon encore faut-il avoir conscience de tout ce que renferme ce passé qui est devenu tabou. Quand c'est pas le cas, comme dans ce film et que l'on découvre petit à petit ce passé obscur les certitudes que l'on avait de la vie d'avant s'effondrent comme un château de cartes. On comprend alors le pourquoi de cette ado révolté contre sa mère, sa rancoeur et ses fantasmes et pourquoi la femme incarnée par BERENICE BEJO a les nerfs à vifs et la figure qui se décompose (pendant les essais FARHADI lui a fait mettre des bouts de coton dans les joues et a assombrie son front avec des rides). AMAD (ALI MOSSAFA) tient le rôle de l'ex mari iranien qui pense que son ex lui a demandé de venir à Paris pour régler le divorce; il ignore qu'il va devoir essayer d'améliorer les relations de sa fille avec son ex femme enceinte d'un nouveau mari qui parait déboussolé par la tournure des évènements (sa femme est dans le coma après une tentative de scuicide).... Des simples sentiments au départ se transforment en quelque chose de plus en plus complexe au fur et à mesure que le doute s'installe entre l'amour et l'émotion.

Doté d'un petit budget (8 millions d'€)  le tournage a pris 15 semaines mais le passé entame une belle audience pour sa première semaine (plus de 300 000  entrées) et a déja été acheté par plusieurs pays. On dit qu'il est bien placé pour décrocher une ou plusieurs récompenses à Cannes, notament pour BERENICE BEJO La révélation oubliée comme ASGHAR FARHADI lors des précédentes éditions. Néanmoins je ne vois pas ce film remporter la palme suprême.

Durée du film: 2H 10.

*

 

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