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20 juin 2013

CINEMA - EAT SLEEP DIE : MANGER DORMIR MOURIR

Eat-sleep-die-un-portrait-inattendu-de-la-SuedeSur les 20 films sortis cette semaine , ce premier long métrage Suédois sortis en 2012 en suède où il a remporté plusieurs prix dont le "césar" suédois film et acteur , le prix du jury et d'interprétaion pour l'actrice non professionnelle NERMINA LUKAC, ainsi que le prix de la semaine internationale de la critique à la Mostra de Venise (2012), a failli passer inaperçu pour sa sortie en France, même si dans l'ensemble les critiques saluent cette nouvelle révélation du cinéma scandinave, la réalisatrice GABRIELA PICHLER qui signe, à 33 ans, son premier long métrage, après s'être distingué à travers 6 courts métrages.

Ce film, qui raconte l'histoire d'une fille immigré dans la banlieue de Stockholm qui est assez défavorisée, donne un autre regard sur cette Suède longtemps vantée pour ses avancées sociales et son socialisme policé qui attirait les immigrés de l'europe de l'EST. De l'extérieur on pensait que ce pays était passé à côté de la crise et avait préservé un climat social qui faisait rêver. GABRIELA rectifie cette image idyllique de son pays. Faut dire qu'elle même est issue de cette classe ouvrière défavorisée qui est la première victime des méfaits de la crise.

tout naturellement elle s'est donc servie de son expérience personnelle (elle a travaillée dans une usine de biscuits avant de trouver sa voie dans le cinéma). Elle a travaillé 3 ans pour ce premier film et a décidé de prendre des acteurs non professionnels mais issu du milieu ouvrier: "Mon but était de faire en sorte que les acteurs jouent de façon très naturelle et apportent au film leurs propres histoires et expériences personnelles". Pour faire simple jusqu'au bout elle a fait tourner caméra à l'épaule. Elle explique ses choix en disant: " j'ai toujours souhaité que ces gens fassent un pas en avant et soient vu alors que généralement ils n'ont pas la chance d'être entendu. Je voulais raconter une histoire de ces gens que j'ai toujours aimé mais dont j'avais honte de faire parti. Je voulais que Rasa soit une sorte de Rocki BALBOAS de la campagne pas pour qu'elle se batte sur un ring mais contre le chômage et la bureaucratie de notre société". Rasa dans le film est une fille d'immigrée qui travaille dans une usine où on confectionne des salades fraîches dans des sachets et qui s'occupe de son père. Elle fait tout ce qu'elle peut pour être irréprochable dans son boulot mais l'usine est en crise et doit licencier du personnel. Elle fait partie de la charrette et se retrouve seule car son père est partie de son côté pour chercher du travail. C'est sa galère pour retrouver un emploi que ce film raconte sans enjoliver ou noircir le tableau de la réalité suédoise.

Pour montrer que rien n'est facile dans ce pays, elle a fait de son actrice principale une musulmane qui n'a ni diplôme, ni voiture et qui habite la banlieue; autant de handicaps lorsqu'on se retrouve au chômage. C'est un état des lieux de la SUEDE d'aujourd'hui avec son monde marginal, qui là bas aussi est sinon ignoré du moins pas plus généreux qu'ailleurs en Europe. Si bien que souvent la vie de ces exclus se limite comme il est dit dans le titre du film à Manger- dormir -mourir.

GABRIELLA qui est passé par là (ses parents sont d'origine Bosniaque et Autrichienne), nous montre pour finir que tout espoir n'est jamais totalement perdu si on décide de se battre même quand on est issue de la classe ouvrière. C'est pas un film morose car d'entrée la musique imprime un rythme joyeux pour mettre le spectateur dans l'ambiance et qu'il se laisse emporter par cette force de caractère qu'imprime l'héroine qui montre une joie toute naturelle aussi forte que sa détermination à inverser le cours des chose. Même dans des moments moins rigolos elle dégage la conviction que pour s'en sortir il faut savoir prendre la vie du bon côté, garder son enthousiasme et sa détermination.

Elle a su garder un ton juste en développant une vigueur dans la réalisation pour que les spectateurs éprouvent plus que de la sympathie pour cette chômeuse musulmane suédoise.

eat sleep

C'est un beau premier film d'une femme de conviction qui mérite le déplacement.

Durée du film : 1h 44

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