Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
y a quoi à chercher ?
3 août 2013

CINEMA - GOLD : LA RUEE VERS L'OR DES EMIGRANTS ALLEMANDS

 

gold_0_0

Pourquoi j'avais loupé celui-la ? La lecture du commentaire de DASOLA*. sur son blog m'a donné envie d'en savoir un peu plus; je suis donc allé voir ce que d'autres en disaient en commençant par "CRITIKAT" avec un article tout aussi convaincant (Julien MAISA) sauf qu'il allait à l'inverse de Dasola. Après quoi il me restait à entendre les intéressés THOMAS ARSLAN (Arté 13/02) le réalisateur et NINA HOSS l'héroine de "GOLD" (film de culte). Voici donc mon commentaire en session de rattrapage :

Un film Allemand qui traite du Western ça n'est pas courant et pourtant, comme le rappelle ARSLAN, il y a eu 6 millions de migrants Allemands qui ont quittés leurs pays pour aller découvrir un avenir meilleur soit  grâce à l'or ou simplement avec l'idée d'ouvrir une boutique (Boulangerie, Laverie...). On comprend mieux le choix du sujet quand on sait que ce réalisateur de 51 ans a des origines turque et que montrer à Allemagne d'aujourd'hui qu'elle aussi, à une époque pas si lointaine, a eu ses émigrants ça peu, peut être aider, à mieux comprendre les émigrants turcs et autres qui viennent aujourd'hui s'installer dans ce pays, débarrassé de son Hitlérisme, qui connait une belle réussite économique.

Pour juger des qualités et des manques de ce film, on doit partir des moyens et des intentions du réalisateur.

Arslan a disposé d'un budget de 2 millions d'euros !, quand on sait qu'il lui a fallu aller tourner au Canada on comprend qu'il lui ait fallu restreindre au maximum les équipes et les jours de tournages. L'idée de ce film est partie de la lecture d'articles et de photos d'époques avec quelques témoignages de ces immigrants: "Au départ je ne voulais pas faire un Western mais simplement intégrer des éléments, faire ressentir le danger à travers l'immensité du paysage traversé.... J'ai joué avec le genre je voulais inverser la peur du grand nord par des hommes solitaires avec une femme. Le sujet de l'immigration est présent, mais avec un autre point de vue, montrer la difficulté des gens à communiquer, à nouer des liens ...figurer visuellement l'épuisement de ce long voyage."

Nina Hoss rajoute: "Ces gens-là sont comme des fantômes qui cherchent à revenir à la vie mais leurs principes les en empêchent, leur attitude (leur culture) . Mon personnage arbore un masque qui montre qu'il lui est impossible de se dévoiler, étant la seule femme au milieu d'un groupe d'hommes. Sa figure est comme un masque qui lui sert à se protéger, elle ne sait pas à qui faire confiance; c'est sa façon de cacher sa fragilité".

ARSLAN a voulu traiter cette histoire de manière réaliste, montrer des allemands de la fin du 19ème siècle à la recherche de quelque chose qui ne ressemble pas à la ruée vers l'or mais à une nouvelle vie qui s'éloigne à chaque fois qu'ils pensent toucher au but avec des pièges, des embûches comme une rivière qui apparaît soudain.... qui font qu'au final, on ne sait pas pour les rares qui ont survécus ce qu'ils sont devenus?: "je souhaitais resté proches des chroniques de l'époque dont la narration conduisait notamment vers une tension dramatique" (T. A).

Nina Hoss a du apprendre à monter à cheval et à s'en occuper pendant tout le tournage, faute de moyens, ce qui lui a permis de se sentir à l'aise conformément au souhait du réalisateur qui voulait que chaque personnage exprime au maximum l'aspect physique avec des mouvements crédibles pour une approche directe de l'image, plutôt que des décors trop esthétiques. Il s'est servi de la lumière naturelle pour mettre en valeur les personnages. Le jeu est donc volontairement sobre et les dialogues de l'héroine courts.

pour la musique les intention du scénariste- réalisateur étaient toutes aussi claires: " elle doit accompagner l'effet de transe qui s'installe peu à peu le long du voyage. Elle fait partie intégrante de l'atmosphère sans déformer l'image et la réalité".

Partant de tout ça, on comprend que celles et ceux qui étaient allé pour voir un "Western" sortent déçus. C'est un film typiquement Allemand avec la rigueur qu'on leur connaît et cette façon froide de montrer une réalité passée, même s'il n'y a aucune honte à avoir de cette épisode vécu qui fait partie de leur histoire (ce qu'on appelle le cinéma- vérité). Cela dit ce n'est pas un chef-d'oeuvre. Ce film souffre d'une élégance froide, d'une retenue qui frôle la censure par le silence, d'un manque d'audace et d'imagination (sans doute à cause en grande partie d'un manque de moyens), à cause des non dit qui font que ça devient une triste errance san fin et sans espoir alors que le ralisateur, lui même, reconnait qu'à cette époque les migrantes étaient des femmes très aventurieres ou interessées par le business. Ca manque de conviction, d'enthousiasme et d'humour.

Ca reste malgré tout un film à voir dans ce désert culturel du cinéma de l'été

Durée du Film 1h 40

emily-meyer-(nina-hoss)-

* http://dasola.canalblog.com/

 

 *

 

Publicité
Publicité
Commentaires
y a quoi à chercher ?
Publicité
Publicité