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9 septembre 2013

CINEMA- ROCK THE CASBAH : QUAND LES FEMMES SE DEVOILENT

LAILA MARRAKCHI

La réalisatrice Marocaine LEILA MARRAKCHI continue son bonhomme de chemin pour traiter au cinéma des "thématiques" comme elle dit qui se posent vraiment :" ce qui m'intéresse c'est de donner la paroles aux femmes;  j'aimerais que ce film les amène  à donner leur point de vue sur les thèmes que je traite, leur place dans la société, leur sexualité... j'ai aucune crainte de ce qu'en disent les femmes marocaines. Le Maroc est le pays le plus ouvert du Maghreb, avec une politique libérale mais les disparités sociales restent énormes. Les Islamistes sont au pouvoir, il faut résister et la culture reste la meilleure arme contre l'obscurantisme. Montrer, comme j'essaie de le faire, un monde arabe empreint d'humour, de tension, de tendresse c'est aussi donner le ton de cette culture. J'aborde au cinéma des sujets considérés comme très sensibles pour le monde arabe mais sur un ton différent. Je ne suis pas une réalisatrice de film à sujet Tabou.... Ce serait intéressant de faire un film pour raconter ses traditions, mais la société Marocaine n'a pas qu'un seul problème: la sexualité, la frustration qu'on éprouve est énorme, le poid de la tradition, de la religion pèse constamment. Entre voile et mini jupe le juste milieu est difficile à trouver. Certaines portent le voile par conviction religieuse, d'autres pour pas être dérangées dans la rue et d'autres se sophistiquent à outrance. Alors certaines s'investissent politiquement, quand les dernieres fuient et vont faire leur vie ailleurs."

Cinema-1 THE ROCH INROCK IN THE CASBAH est un manifeste lancé aux femmes des pays panarabes à la liberté:"Je ne voulais pas m'enfermer dans une casting à 100% marocain mais l'élargir à l'ensemble du monde arabe".

"Le TANGER de la belle époque est encore dans la mémoire d'un maghreb pas encore claustropobhe", rajoute LUBNAL AZABAL "quand PAUL BOWLES et les ROLLING STONES y avaient posés leurs valises et que les femmes se promenaient dans la rue en mini jupes et fumaient dans la rue. On oublie trop souvent que cette période à existé".

"Ce film est une quête d'identité, dit LAILA, offert à toutes ces femmes qui ont une identité commune... et c'est aussi pour moi une façon de retrouver ce cinéma qui m'a fait rêver jeune où on prend le temps de faire de beaux plans, de large plans séquences qui raconte une histoire et observe les personnages".

Son précédent film MAROK traitait d'un conflit générationnel; avec celui-ci elle dénonce les conditions des femmes arabes, leur tiraillement entre tradition et modernité. Le décès du père symbolise la fin d'une époque avec cette demeure coloniale qui renvoie aux vestiges du passé. Quand elle fait parler les personnages en trois langues différentes c'est pour que le spectateur porte un regard élargi sur ce monde de la famille où les femmes sont enfermées et psychologiquement bloquées . Elle montre la schizophrénie d'une famille qui pense en français, communique en arabe et fantasme en anglais. Cela symbolise l'héritage culturel colonial de cette famille avec la confrontation de cette génération de femmes. Les enfants  étudient à l'école Française ou Américaine et vivent dans un pays ancré dans les traditions qui rendent difficiles de trouver leur juste identité: Sarah souffre et prend sur elle même, Saffrana a fait sa vie ailleurs et se retrouve coincée entre deux mondes, Sucet Thing se sert de son physique au cinéma mais sa famille lui reproche de n'interpréter que des rôles de terroristes dans des séries américaines, quand à Pearles elle est amère mais elle se bat. Elle règle ses compte avec ses soeurs et bouleverse l'ordre établi par le patriarche. C'est ces trois jours d'enterrements qui vont leurs faire découvrir les frustrations qu'elles éprouvaient jusque-là sans oser en parler mais qu'elles remettent en question à présent; Elles ont perdu leurs illusions mais il y en a encore qui acceptent, elles n'ont rien fait pour se battre contre, pour s'accomplir, aimer et mener la carrière qu'elles auraient voulue.

C'est lors de l'enterrement d'un oncle que Laïla MARRAKCHI a vécu trois jours de funérailles très émouvants, dit-elle,durant les quels elle a découvert les femmes de sa famille sous un autre jour

Pour son film elle s'est entourée de comédiennes vivant en Amérique, au Liban ou en Israël. Pendant les 33 jours de tournages elles ont toutes acceptées de vivre ensemble dans le même endroit et de manger ensemble : "C'était très précieux, on se sentait en famille et la complicité s'est développé hors du plateau" (Nadine LABAKI).

MORJANA ALAOUI est Sofia, NADINE LABAKI est Miram, LUBANA AZABAL est Kenza et HIAM ABBASS est Aicha. Soulignons le rôle tenu ASSIA BENTRIA ( laila Zaza) la grand mère moderne et libérée.

Durée du film 1h 40.

cinema THE ROCK

 

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