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6 novembre 2013

CINEMA- QUAI D'ORSAY : DERRIERE LES LAMBRIS DORES

quai d'orsay casting

Parce qu'à 20 ans il a été l'assistant de MELVILLE et qu'il a vu le climat de terreur qu'il faisait régner sur les plateaux de tournage, BERTAND TAVERNIER s'était promis que comme réalisateur-metteur en scène il insufflerait une autre idée du travail en commun et c'est bien ce qu'il a su faire pour obtenir des films souvent irréprochables. Ici avec "QUAI DORSAY" on a droit à Une grande comédie où le burlesque ne cache pas la réalité qu'on imagine. Le Ministère des Affaires étrangères, lieu au combien respecté des Français, apparaît derrière le Rideau comme une scène de théâtre plus vraie que nature, avec à sa tête un Ministre qui cache sous une apparence extérieure d'un diplomate de haut rang, un homme pétulant à l'imagination débridée non dépourvu de désir de gloire, dévoué à l'idée d'une France qui impose le respect à l'extérieur pour sa politique des affaires étrangère et qui à l'abri du QUAI D'ORSAY papillonne au milieu de son entourage de bureaucrates, eux aussi dévoués à l'Etat et spécialistes des langages de bois diplomatiques qui font que si on a pas un chef de Cabinet capable de travailler, nuit et  jour, y compris pour traiter dans le calme et l'ombre les dossiers brûlants d'Afrique et du moyen Orient, ce ministère serait une pétaudière ingouvernable qui brasserait du vent et des papiers.

TAVERNIER L4HERMITTE

Pour ce film, il s'est inspiré lui aussi (décidément la BD est une source d'abondance pour le cinéma) de la BD concoctée par  ANTONIN BAUDRY et CHRISTOPHE BLAIN: " j'ai souhaité les associer au scénario mais je ne voulais pas faire une imitation, ça ne m'intéressait pas de faire une copie , je ne voulais pas que les dessins servent de storyboard.... Mon désir de cinéma vient de l'exploration de mondes, d'époques, de milieux inconnus.... j'ai une obsession dans tous mes films, c'est de franchir des portes.... J'aime arriver à montrer la vérité sur les gens qui travaillent dans ce ministère par exemple. Cela aiguise la dramaturgie, les émotions... je voulais être dans la réalité moderne, contemporaine d'un cabinet ministériel, alors que j'ignorai le travail quotidien de la diplomatie. Il y a une tension permanente qui fait que les gens cherchent des échappatoires... Les délires de ministre font peur mais en fin de compte, il a une vision, il veut opposer la France à la décision Américaine de partir en guerre sans l'aval de l'Onu, à la tactique du pitbull comme il dit. On peut rire de quelqu'un sans avoir de mépris. Ce qui compte en politique c'est ce qu'il fait. Ce ne sont pas les extravagances.... J'ai réalisé et produit des films difficiles à monter mais on n'a jamais payé personne en dessous du minimum syndical. Les économies on les fait ailleurs: en préparant longuement ses films, en trouvant des idées astucieuses, je ne pense pas que le salaire des ouvriers et techniciens pèse autant que cela dans le coût des films."

Q O

Pour mener à bien ce film Tavernier a su s'entourer de comédiens qu'il fallait:

THIERRY LHERMITTE est dans la peau d'un Ministre irritant et sympathique avec un grand potentiel comique et délirant qui rappelle ses années au Splendid, NIELS ARESTUP est l'Homme de l'ombre le chef de cabinet pince-sans rire qui bosse comme un malade pour canaliser cette fourmilière au bord du chaos permanent. RAPHEL PERSONNAZ est un  attaché "chargé du langage" (il rédige les interventions du Ministre) trés brillant, jeune et dynamique: "Je leurs ai dit, ne jouez pas comique, trouvez la sincérité. Il faut que le public soit convaincu pour réussir à l'ébranler... Je travaille de manière pragmatique en fonction de la pratique des acteurs....J'ai besoin de cadreurs formidables. Je pense que c'est aux techniciens de s'adapter aux acteurs et pas l'inverse. j'ai retenu la leçon de Jean Renoir qui refusait la dictature de la technique. Je ne veux pas que l'imprecision devienne une censure.; je n'aime pas faire beaucoup de prises"

 Pour accentuer les effets des gestes et de paroles Tavernier ajoute toutes sortes de gags visuels sans que jamais ça sombre dans la caricature des politiques.

Au final, on retrouve dans ce film la façon de se singulariser derrière sa caméra qui pète la bonne humeur:"Quand il tourne, a dit quelqu'un, il déconne tout le temps, il fait des blagues, il chante..."

QUAI D4ORSAY

Durée du Film : 1 h 53

Ps: Comme beaucoup de Français j'ai manifesté dans la rue avec des centaines de milliers de manifestants pacifiques pour que la France dise Non à ce projet de guerre Américain en Irak (2003) et les faits nous ont donnés raison. Même si on  badait pas le président CHIRAC, on avait tous et toutes apprécié le discours de Villepin son ministre des affaires étrangères à l'ONU et ce film au "rendu quasi biologique", comme dit TARVERNIER, ajoute à notre fierté citoyenne de français qui sait aussi rigoler de la connerie des politiques et de leurs hommes de mains.

 

Lisez le commentaire sur ce film par DASOLA sur son blog : http://dasola.canalblog.com/

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