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10 décembre 2013

CINEMA- THE LUNCHBOX: LA NOURRITURE EST BONNE

 

lunchbox_b2

 

Pour cette fin d'année continuons notre tournée des films étrangers qui offrent une autre façon de découvrir la réalité d'un pays qui ne saute pas aux yeux des visiteurs étrangers. "the lunchbox"(la "GAMELLE" en français) tourne autour de la nourriture. Il existe en INDE une société la "DABBAWALLAHS" qui vient chez vous prendre le repas cuisiné par un membre de la famille (en général une femme) et qui le livre chaud dans une gamelle au mari  sur son lieu de travail, ce qui évite les aller-retour, très longs, comme à BOMBAY par exemple en train. Il y a comme cela des milliers de repas qui sont livrés chaque midi rien qu'à Bombay à des travailleurs de la classe moyenne. Les repas sont dans des sacs de couleurs différentes car beaucoup des livreurs sont analphabètes et pourtant,selon une étude, il n'y a que 1 repas sur 1 millions qui est livré par erreur à quelqu'un d'autre que son destinataire.

RITESH BATRA est allé en Amérique apprendre dans une école commerciale avant de devenir consultant pendant trois ans. Ne se sentant pas fait pour ce métier et rêvant de cinéma, il est allé quelques temps dans une école de Cinéma à l'université de New-York, mais la crise et le coùt des études l'ont obligé à arrêter. Il s'est alors lancé dans des courts métrages qui l'ont fait sortir de l'ombre et parcourir les festivals. Après des années d'exil, il retourne dans sa ville natale BOMBAY et décide de faire son premier long métrage avec le soutien d'un producteur Indien et l'aide financière d'une télé comme ARTE et des financements de France et d'Allemagne sans lesquels il n'aurait pas pu aller au bout de son projet.

Il avait la nostalgie, en revenant, de  la vie du Bombay des années 80 où il n'y avait encore qu'une chaîne de télévision que tout le monde regardait en famille. Mais même pour son premier long métrage, son histoire devait pouvoir voyager et être regardée au delà de l'Inde. Son séjour en Amérique l'a écarté du cinéma de l'empire Bollywoodien pour en faire un réalisateur indépendant. L'idée du film lui est venu pour partie du proverbe qui dit que "satisfaire l'estomac c'est séduire le coeur": "je voulais une histoire sincère, capable de toucher les publics. J'avais besoin pour cela  de parler de quelque chose que je connaissais". Il s'est donc emparé de l'idée d'un LUNCHBOX livré à une autre personne qu'à son destinataire. "le cinéma indien parle peu des classes moyennes, or cette couche de la population est en pleine ascension". Il s'est attaché à l'idée d'une femme enfermée dans sa cuisine que le mari délaisse pour son travail et qui s'efforce de le reconquérir en lui faisant des petits plats de midi savoureux avec l'aide des recettes de sa voisine.

 

TheLUNCHBOX-Photo2-

 

BATRA est un jeune réalisateur très attaché aux relations humaines; pour lui un scénario est seulement une base de départ que les acteurs retenus vont enrichir y compris en apportant leur façon de vivre leurs personnages sur le plateau de tournage, ce qui oblige à beaucoup de réécriture. D'autre part il a aussi fait appel pour l'image à une connaissance de New-York MICHAEL SMMONDS (directeur photo) qui, découvrant l'univers nouveau de Bombay, a vu des détails que le réalisateurs n'avait pas remarqué. Pour le son désign, il a fait appel à un compositeur Allemand MAX RICHTER qui a travaillé pendant 2 mois et demi au piano pour faire une bande son qui soit autre chose qu'une simple musique de fond. La couleur est made in France, là encore pour sortir ce film du style du cinéma indien traditionnel  "la couleur est plus maîtrisée, subtile comme déshydratée"et le montage à New-York en collaboration avec son ami américain car "les choix de montage déterminent ce que va être le film".

L'originalité dans le scénario est que l'erreur ne profite pas à un jeune comme ILLA (NIMRAT KAUR) mais à un veuf acariâtre depuis la mort de sa femme et proche de la retraite (IRRFAN KHAN). La communication entre les deux se fait par billets écrits et mis avec la gamelle avec des commentaires sur les plats. ILLA qui au départ cherchait à réorganiser son mariage va soudain avoir envie de changer sa vie et changer sans le vouloir celle de quelqu'un d'autre qu'elle n'a jamais vue. "Pour moi ce qui est important c'est la relation humaine . Mon film est complet quand les spectateurs apportent d'eux même leur ressenti.... J'avais créer un environnement pour que les acteurs travaillent déjà en liberté" (L'aide d'un producteur de Bollywood et le bouche à oreille a fait que les spectateurs indiens ont répondus présents (Plus de 3 millions dans 300 salles).

 

The-Lunchbox-7

Cette comédie sentimentale, assez simple, ne manque pas de quelques traits d'humour; il n'y a pas un abus d'effets spéciaux et c'est un peu mélancolique sans trop; juste ce qu'il faut pour un film familial de fin d'année. La lunchbox que beaucoup découvriront comme une spécialité culinaire du pays n'est pas sans rappeler les interminables déplacements en train pour aller travailler:"Les habitants de Bombay sont comme ces lunchboxes; ils sont trimballés, tels des objets, dans des transports, longs et inconfortables" sourit Ritesh.

"même un mauvais train peut arriver à la bonne gare"

Durée du film:  1h 40

 

lunchbox_a

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Commentaires
M
Comme nous sommes allées en Inde, ce film nous tente, pour retrouver l'ambiance de ce pays, mais aussi parce que nous aimons les films venant de loin !
y a quoi à chercher ?
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