Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
y a quoi à chercher ?
20 janvier 2014

CINEMA - AU BORD DU MONDE : LA PEUR et la HONTE DE NOS PEURS

 

Claus-Drexel

CLAUS DREXEL nest pas un réalisateur qui se satisfait de la facilité. Cet allemand a un père chercheur (les neutrons) et lui même est un sportif qui s'est essayé non seulement au ski de haut niveau mais aussi au foot ball américain (club de 2é division). Après son Bac, en faisant des études pour devenir ingénieur, il découvre le cinéma à l'occasion d'un devoir de fin d'année. Il décide alors de se perfectionner dans le son, l'image et le montage. En 2008, il réalise son premier long métrage avec "affaire de famille" en mettant pour son casting deux célébritées ANDRE DUSSOLIER et MIOU MIOU. Cette comédie policière à l'humour  décalé, mais au suspense bien ficelé, lui ouvre les portes du grand écran après avoir réalisé plusieurs courts métrages et documentaires pour la télévision. Aussi, quand aujourd'hui on le voit réaliser un documentaire sur les SDF de Paris la nuit, on peine à penser qu'il nous offre là un "vrai film de cinéma" comme il dit et pas un simple reportage. Et pourtant, une fois que l'on a vaincu la peur et la honte de nos peurs et qu'on se cale dans notre siège de spectateur on découvre que c'est bien un vrai film de cinéma avec une esthétique particulièrement soignée avec des plans fixes qui sont des sortes de tableaux du GRAND peintre CARRAVAGE (peintre italien de la renaissance qui peignait des personnages avec un réalisme parfois brutal mais appuyé par une technique du clair obscur poussé jusqu'au bord des ténébres).

Pour traiter son sujet il s'est tourné vers son ami SYLVAIN LESER Photographe qui connaissait bien le milieu des sans abri de Paris qui a été son chef opérateur pour ce film avec une caméra qui était un appareil photo Canon C 300 grand objectif. "Ce qui m'a donné envie de faire ce film c'est le nombre inoui de sans abri à Paris; c'est des gens qu'on voit partout mais qu'on entend jamais; je vouLais leurs donner la parole",dit Drexel.

Dans ce film il a eu l'intelligence de ne pas les questionner sur comment ils en sont arrivés là, mais sur leur quotidien lorsqu' après la fermeture des portes du métro ils doivent penser à trouver un endroit où passer la nuit. on est surpris par le bon sens de certains intervenants et par leur lucidité sur leur situation; les témoignages se succèdent sur un rythme lent mais précis qui nous font voir qu'aucun sans abri n'est pareil à un autre. Derrière eux, en fond de décor, on voit bien la ville des lumières  qu'est Paris la nuit; la caméra qui reste fixe sur eux nous fait regarder des êtres humains qui n'ont plus que la parole pour avoir encore l'impression de vivre après avoir tout perdu, travail, logement, famille et même les photos qu'ils avaient de leurs petits moments de bonheur dans l'autre vie. Etrangement, ce sont les plus agés qui gardent le mieux espoir. Parce que c'est aussi un film basé sur la réalité de maintenant il ya aussi des personnes déboussolées, ou ravagées par l' alcool mais c'est pas le plus grand nombre.

On imagine le parcourt de combattant pour trouver un producteur pour un tel film et on sait qu'il n'y aura pas des centaines de salles de cinéma pour oser le mettre à l'affichage. Recette oblige. Pourtant, il a été salué lors de sa présentation à Cannes par tout le public qui a aplaudi. Depuis les festivals du monde entier se donnent à coeur joie de le récompenser car c'est un film courageux avec des images , un son et des paroles  qui nous renvoit au chef d'oeuvre de Guernica.

Durée du film 1 h 38

bord du monde

ico-au-bord-du-monde-costel

ico-au-bord-du-monde-jeni

ico-au-bord-du-monde-wenceslas

Au bord

Publicité
Publicité
Commentaires
G
Un film très fort, alliant respect et réalisme. Un film qui touche, qui remue. Bravo à cette belle initiative humaniste, qui nous rapproche de nos "frères et soeurs" de rue. Impossible après de ne pas les regarder, de ne pas leur sourire, de ne pas leur apporter un peu d'aide... Merci pour cette nécessaire piqûre de rappel, qui nous rappelle que nous sommes, avant tout... humains et solidaires.
G
Il en faut des boyaux pour oser faire ce genre de film, il en faut de la sensibilité.<br /> <br /> S'il passe près de chez moi, j'irai bien le voir.
y a quoi à chercher ?
Publicité
Publicité