CINEMA- DALLAS BUYERS CLUB : PROFITEZ DE VOTRE VIE

Le scénario de ce film avait été écrit dans les années 80 alors que l'on venait de découvrir que les vedettes de cinéma comme ROCK HUDSON n'avaient pas été épargnées par cette maladie nouvelle appelée SIDA. Il avait été écrit à partir de l'histoire vraie d'un homosexuel texan RON WOOCHOOL qui avait connu une gloire éphémère (il est mort en 1992) pour s'être opposé au système d'aide des pouvoirs publics américains qui, avec les laboratoires, soignaient les malades avec un traitement unique guère efficace. Alors qu'on ne lui donnait qu'un mois à vivre il avait survécu plus de 15 ans grâce à un traitement alternatif avec des médicaments non autorisés qu'il faisait venir de divers pays. Il avait même ouvert un club d'acheteurs pour les personnes contaminées par le sida: le "Dalls BUYERS CLUb". Voyant que la clientèle de ce club grossissait alors que les files d'attentes du centre officiel diminuaient les laboratoires  avaient préssés  les autorités fédérales d'intervenir pour mettre fin à ce commerce illégal qui était devenu une entreprise de contrebande. Woochool avait quand même réussi à bousculer le système pour qu'il soit un peut plus impliqué dans le traitement et la recherche de médicaments plus efficaces. Au delà de cette victoire collective de la communauté gay, c'était une victoire personnelle pour une nouvelle vie. Comme il disait: "Profitez de votre vie, on en a qu'une". 

Les producteurs étaient plus que réservés sur la réussite d'un tel film. Le projet avait échouer malgré deux tentatives avec des castings différents. C'est le cinéaste Québécois JEAN MARC VALLEE, auteur du film "CRAZY", qui l'a ressorti des cartons, il y a quatre ans:" J'ai adoré cette leçon de vie de ce type qui ne supportait pas qu'on le donne perdant d'avance face au VIH. Alors que les producteur voyaient-la qu'une histoire d'un mec en train de mourir, j'ai vu dans "Dallas Buyers Club" celle d'un homme tellement courageux qu'elle devait être donné en exemple".

De la ténacité, il lui en a fallu beaucoup à lui aussi pour mener à bien son projet. pour compenser le manque de producteur (le dernier en date avait renoncé à 30 jours du début du tournage) Vallée avait monté sa propre structure financière privée au CANADA puis avait accepté le crédit d'impôt délivrait par la Louisiane. Comme ça ne suffisait toujours pas, l'acteur MATTHEW McCONAUGHEY qui après avoir profité de sa famille et s'être ressourcé avait eu envie de refaire du cinéma, avait apporté sa contribution pour que ce film se fasse: " Je cherchais un personnage original et passionné, parce que je suis comme ça, je n'obéis qu'à mes règles, pas à celles des autres....WOORDROOF m'a fait pensé à un coyote affamé. Ce n'est pas un personnage aimable, c'est même un sacré enfoiré! mais sa rage de survivre le pousse à faire preuve d'un immense courage.... j'ai écouté 20 heures d'interwiew que RON avait accordé aux scénariste CRAIG BORTEN en 1986, puis j'ai rencontré ses proches, ils m'ont confié ses journaux intimes qui furent mon arme secrète; grâce à eux j'ai compris d'où Ron tenait sa ténacité".

Pour ce film, VALLEE a finalement disposé de 25 jours de tournages. Il a donc décidé de tourner en décor naturel, comme pour un documentaire. Inspiré par le travail du grand réalisateur JOHN CASSAVETES, il n'arrêtait jamais la caméra, même pendant les répétitions ni quand les acteurs improvisaient: " ils se sont sentis un peu bousculés car je ne leurs donnais pas le temps de réflèchir, ça les a forcés à jouer à l'instinct... Au début cela m'a fait peur à moi aussi, je trouvais qu'ils étaient trop dans le mouvement, puis je me suis rendu compte qu'ils avaient raison, c'était dans la nature des personnages d'être plus grands que nature. Ca m'a obligé à sortir de ma zone de confort. Aussi au montage, j'ai voulu montrer  à quels points ils étaient extraordinaires."

C'est vrai que du côté des acteurs aussi, ils n'ont pas fait les choses à moitié pour se fondre dans leur rôle. A commencer par Matthew MC CONAUGHEY qui pour les besoins du film a maigri de 20 kg en quelques mois. JARED LETO est devenu un Transsexuel qui a bluffé même sa famille :"au dela de la performance physique j'ai voulu apporté à ce personnage une fragilité à sa colère" dit CONAUGHEY. Je ne pense pas que BRAD PITT et MARC FORSTER qui avaient renoncé aux rôles auraient mieux fait qu'eux.

JENNIFER GARNER apporte une touche de sensibilité féminine à cette histoire vraie de ce cow-boy texan nostalgique de sa petite période de gloire au Rodéo, que le sexe et la drogue avaient démoli physiquement et qui a décidé de combattre la maladie en devenant le porte parole de la communauté gay que jusque là il avait méprisé.

VALLEE a réussi à faire un film de divertissement sans préjugé, ni leçon de morale s'appitoyant sur les personnages avec cet homme qui pendant 15 ans à fait un pied de nez à la maladie.

Ce film qui, au départ, avait été lancé dans un petit nombre de salles américaines a explosé grâce au bouche à oreille du public qui a montré qu'il pouvait aussi s'interesser à autre chose qu'aux histoires de super héros. En deux mois, ce film a déjà rapporté plus de 15 millions de dollars bénéfice rien qu'en Amérique et aujourd'hui, il est en lice pour les "oscar" et vraisemblablement une récompense méritée pour CONAUGHEY ET LETO.

Durée du film:  2 HEURES

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Comments

[Alain]

100% d'accord avec toi. J'espère que ce film sera vu par le plus grand nombre. Quant aux prochaines statuettes Matthew McConaughey et Jared Leto mériteraient largement de les recevoir.