Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
y a quoi à chercher ?
30 mars 2014

CINEMA - NEBRASKA : DEVOIR DE VACANCES

 

nebraska

 

 

payne

ALEXANDER PAYNE est un réalisateur américain qui enseigne à l'universite de Californie (UCLA) où il a lui même étudié la réalisation cinématographique. Il est d'une famille d'immigrés grecs/allemands (par sa grand mère) qui avait transité à Boston avant de venir s'installer à Omaha dans le Nebraska où ils avaient ouvert un petit restaurant populaire. Après ses études, il a écrit des scénario  de films avant de pouvoir tourner des longs métrages, à partir de 1996. Avec NEBRASKA il en est aujourd'hui à sa 7ième réalisation et paradoxalement ce scénario n'est pas le sien mais celui de BOB NELSON et dormait dans ses tiroirs depuis une dizaine d'années: 'Je voulais faire un film sur un style très visuel et très simple.... J'ai toujours espoir de réussir une omelette parfaite et je dois me contenter d'honnêtes oeufs brouillés".

Si j'avais dù donner un titre à ce film, je l'aurai appelé "Mémoire" car  c'est non seulement un film biologique et psychologique qui restitue des informations pour que les spectateurs Américains se souviennent , mais il se présente aussi comme un devoir de vacances donné en exemple à ses élèves de l'université , une sorte de "mémoire", un exercice de fin d'annnée pour illustrer un sujet lié à la mémoire:"je déconseille à mes élèves de tourner un film avant d'avoir trouvé le scénario idéal...Mon arme secrète c'est  mon directeur de Casting (JOHN JACKSON) car un film c'est le scénario et la distribution des rôles. La question n'est pas de décrocher les meilleurs acteurs mais ceux dont le visage raconte une histoire qui à son tour porte l'histoire du film qu'on réalise". Pour Nebraska Payne est devenu le réalisateur monteur avec KEVIN KENT pour chef monteur. Il voulait pour ce film le tourner absolument en noir et blanc ce qui lui a valu d'essuyer les réticences de la PARAMOUNT et un budget en dessous de ce qu'il avait prévu au départ. Mais parfois il faut savoir s'en contenter d'autant que comme il le fait remarquer beaucoup des grands réalisateurs d'Hollywood ont tournés au moins un film en noir et blanc dans leur carrière.

 

nebrascom

 

Fidèle à son thème de prédilection qu'est la famille, ce film se présente comme une "comédie" qui au départ parait loufoque avec un père (BRUCE DERN) qui perd la tête, une mére (JUNE SEQUIBB) qui elle se souvient de tout ce qui concerne les personnes qu'elle a croisée dans sa vie (elle balance sur tout le monde), des cousins qui semblent aussi dégénérés que la ville qu'ils habitent depuis la crise et un fils bienveillant (WILL FORTE) qui accepte d'enmener son père au Nebraska en le laissant croire qu'il a vraiment gagné un million de dollars à une loterie. Ce voyage en voiture à travers les plaines désolées qui rappelle " danse avec les loups" va se faire avec des étapes forcées. Ca sera l'occasion de croiser des américains qui semblent sortis d'un autre âge dans des villes fantômes de Montana à Lincoln au Nébraska en passant par le Wyoming et le Dakota du Sud. Cette sorte de pèlerinage va réveiller la mémoire du père sur ses souvenirs de jeunesse. Çà sera l'occasion aussi pour les spectateurs américains de redécouvrir ce langage particulier : "je parle leur langage, dit Payne, je connais leur sens de l'humour, leurs manières d'être. Ici quand on se rencontre on ne se fait pas deux ou quatre bises mais une accolade bien froide à l'américaine".

 

nebras fils

 

Ce film n'est en rien mélancolique, tous les personnages où les acteurs professionnels se fondent avec les semi-professionnels  incarnent la réalité, l'authenticité; ils ne sont pas faussement sympathiques et bons mais c'est leur naturel qui les rend attachants. Pas étonnant donc que BRUCE DERN qui avait fait la vedette dans les années 70 décroche, ici, le prix de la meilleure interprétaion au dernier festival de Cannes où ce film a été présenté (il a fallu 1 an pour que on se décide à le programmer en france et pour cause il avait fait l'objet de 6 sélections pour les derniers Oscar !).

 

nebraska 2

 

Côté technique on appréciera ces paysages baignés de lumière et d'ombres parfaitement cadrés pour rendre toute la beauté esthétique d'un film en noir et blanc ( la Paramount était tellement réservée sur l'accueil du public américain qu'elle a gardée en réserve une version couleur que Payne refuse de montrer).

fIlm conseillé aux élèves réalisateurs et au public capable de rêver même quand la tendresse et l'humour se mélange avec un brin d'amertume:" les studios ne veulent plus produire de longs métrages pour un public exigeant; il n'y en a plus que pour les ados, avec des films d'action et de super héros sans grande ambition intellectuelle".

Durée du Film : 2 HEURES

Ps: dans son article " le saviez-vous?" ALLO CINE signale 2 erreurs de montage: on voit le père avec les bottes dans la rue, puis avec des chaussures dans le commissariat, et on le voit à l'arrière de la voiture puis le plan suivant devant côté passager. Connaissant le côté méticuleux de Payne avec son chef monteur, on a du mal à croire que ces erreurs sont involontaires.

 

nebrask

 

 

*

Publicité
Publicité
Commentaires
D
Bonjour Alex-6, vu et approuvé. C'est un film qui m'a émue, je n'ai pas vu le temps passer. Tous les acteurs sont sensationnels. Bon dimanche.
D
Bonjour Alex-6, j'irais peut-être le voir à défaut d'autre chose (en ce moment, les sorties ne sont pas folichonnes). Bonne après-midi.
y a quoi à chercher ?
Publicité
Publicité