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1 juin 2014

CINEMA- THE ROVER : UN VAGABONDAGE PAS DE TOUT REPOS

 

photo 1

 

Le titre anglais sert habituellement à désigner, de manière affectueuse, un chien vagabond. Présenté hors compétition à Cannes, ce"vagabond" là n'a pas les allures du chien de race de Godard. C'est même un peu le contraire; il est sale, moche et pas toujours communiant avec ses semblables; bref,c'est le genre de bonhomme qui n'a plus rien à perdre et que l'on craint de croiser en chemin, surtout si on va visiter, en touriste, le désert de l'Australie méridionale un après midi d'été.

 

MOCHE ET MECHANT

 

Le jeune Australien DAVID MICHÖD a décidé de nous emmené en ballade avec ce vagabond dans ce paysage de contrastes qui reflète l'Australie industrielle dix ans après la crise économique occidentale où seules des mines continuent de produire avec des hommes d'autant plus dangereux qu'ils sont désespérés: "Quand on observe le fonctionnement de la société d'aujourd'hui, il est difficile de ne pas penser que le pire nous attend. Les lobby financiers ont détruit la vie de milliers de personnes en toute  impunité. Sans parler des bouleversements climatiques, contre lesquels on ne  peut plus rien. Nos dirigeants continuent de croire en l'ingéniosité et la bonne volonté des êtres humains. Il ne faut pas être naïf....Moi je suis hanté par la tristesse et la peur en permanence c'est peut être pour cela que ce genre d'histoire très sombre m'intéresse".

 

rover fumée

 

L'idée de ce film, qui au départ devait être du genre Western, lui était venu avant même qu'il tourne son premier long métrage "Animal Kingdom", sorti en 2011, qui avait réçu beaucoup de félicitations pour un premier film. Avec JOE EGERTON ils avaient travaillés l'idée qu'il avait scénarisée ensuite pour aboutir, six ans plus tard, à THE ROVER". Ce film  a nécessité sept semaines de tournage sous un climat qu'on imagine torride:" Je voulais qu'il y ait des collines et que certains endroits aient l'air peuplés et urbains et d'autres complètement déserts à côté. C'était important qu'il se dégage de ces endroits une beauté étrange. La chaîne de Flinders avait ce type de paysages en un seul et même endroit".

 

MOCHE VAG 1

 

Pour la photographie il a fait appel à NATASHA BRAIER qui a optée pour le super 35 au lieu du Numérique:" C'est le plus beau format qui soit dans un environnement tel que celui de la chaîne des FLINDERS qui a des contrastes saisissants et une chaleur écrasante. La pellicule est bien plus souple d'utilisation que le numérique. On a fait avant tout un choix esthétique"(c'est sans doute un des derniers films en 35 vu que tous les magasins ferment).

 

le vagabond

 

"Je voulais un film qui révèle un monde parfaitement plausible et envisageable dans un futur proche Un monde pillé, assêché par les forces des systèmes, tout à fait réels, qui sont à l'oeuvre un peu partout autour de nous"précise le réalisateur. Le résultat ne laisse aucune place pour l'espoir. Les cadavres s'accumulent tout au long de cette poursuite et ceux qui s'en sont tirés une première fois comme Rey (ROBERT PATTINSON) ce jeune américain blessé par des militaires, abandonné par son frère lors d'un braquage, deviendra, lui aussi, une bête sans attache familliale. C'est "règlement de compte à OK Koral" mélangé à "la brute et au truand", des westerns spaghetti de la belle époque:"ça fait longtemps que c'est fini pour moi" dit l'ancien fermier australien ERIC (GUY PEACE) devenu vagabond. 

 

the vagabond

 

Pour ce genre de film où tout est violence, il ne faut pas que le spectateur éprouve la moindre touche de compassion envers les individus qui n'ont pour objectif que de récupérer la bagnole qu'on a volé au vagabond ou de retrouver celui qui est parti préférant sauver le pognon que son frère. Le choix et le rapprochement inattendu de PATTINSON et PEACE rendu méconnaissable par le maquillage ( la barbe et les frusques) s'est révélé être un choix crédible et judicieux pour une telle aventure sans issue. ILs ne laissent aucune petite place pour l'optimisme.Espérons que le futur déjouera ce film fiction d'anticipation?

Durée du film : 1 heure 43

 

trio vag

 

*

 

 

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