CINEMA - UNDER THE SKIN - TRANSCENDANCE : LES LACUNES DE LA SCIENCE - FICTION

Cette semaine sort sur nos écrans deux films de science-fiction qui au final montrent que l'exercice du genre n'est pas aussi simple qu'il parait.

Le Premier est l'oeuvre de l'anglais JONATHAN GLAZER : "UNDER THE SKIN".Il est l'adaptation lointaine d'un roman "Sous la peau" de MICHAEL FABER (2001); lointaine car il a été beaucoup transformé pour la version cinéma. GLAZER est un réalisateur indépendant qui en est à son troisième long métrage en dix ans.Il a réalisé beaucoup de vidéo clips. WALTER CAMPBELL avait écrit plusieurs versions de scénario avant de co-réaliser le définitif avec jonathan GLAZER. Ici, la menthe religieuse extra terrestre qui vient sur terre pour chasser les humains et en faire sa nourriture qui était une femme pas des plus réussie physiquement et devenue une pulpeuse femme au cheveux noir et au rouge à lèvre écarlate (SCARLETT JOHANSON) qui drague les hommes solitaires avant de les faire disparaître pendant quelle se déshabille devant eux :" je crois que nous sommes des êtres fondamentalement solitaires, même lorsqu'on vit en groupe ou en couple. Cette solitude se lit sur la plupart des visages, dans le geste le plus banal quotidien".

Ce film sort de l'ordinaire d'abord parce qu'il y a très peu de dialogues;il est filmé avec des caméra GO PRO très discrètes car des scènes de rue filment la réaction des passants qui découvrent après coup que c'était un film qui était en train de se tourner et qu'ils en ont été des personnages leurrés par l'actrice qui joue un extra terrestre qui joue lui même le rôle d'une femme écossaise :"j'ai voulu que les personnages qui croisent Scarlett (sans la reconnaître)ressentent comme un emprisonnement; être au plus prèt d'elle pour s'échapper à ses côtés". les dialogues sont ici dans la gestuelle des personnages. Le réalisateur a épuré l'histoire du départ pour aller vers l'abstraction et a donc écarté la dimension satirique du roman. Pour lui toute explication était inutile, il fallait seulement capter l'attention du spectateur, le captiver par l'image pour le faire plonger tout entier dans un monde de pure sensations avec l'image et le son pour qu'il en ressente l'harmonie jusqu'à être hypnotiser pendant qu'à l'écran les hommes amoureux solitaires sont foudroyés avant de disparaître dans les ténèbres qui met un point final à leur errance solitaire.Cet alien qui a pris le corps d'une femme qui a disparue finira par avoir un début de conscience humaine en voyant un homme dont  le visage est déformé par la douleur au moment de disparaitre  et refusera d'obéir aux ordres pour continuer l'étude de la sexualité humaine des terriens.

Ce film a été récompensé par le British Indépendant film 2013 pour la meilleure réalisation, la meilleure actrice, le son de JOHNNIE BURN et la musique de MICA LEVI.

Il manque cependant de clarté sur l'objectif du réalisateur (aucune indication sur ce qu'il y a à comprendre) alors que dans le roman on voyait qu'il s'agisait d'une satyre contre la société de consommation. Rien ici sur la condition féminine et sur le pourquoi de cet appétit sexuel. Outre le fait de sa lenteur il est trop répétitif et manque de rythme pour captiver le grand public.

Ça reste quand même un film indépendant hors du commun qui intéressera les cinéphiles et les apprentis réalisateurs

Durée du Film : 1 heure 47

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 LE SECOND FILM EST AMERICAIN  "TRANSCENDANCE" de WALLY PFISTER.

Déjà quand on apprend que JOHNNY DEPP a demandé un cachet de 20 millions de dollars + 15% de commission sur la vente des films, on sait que le budget (100 millions de dollars) n'a rien à voir avec la fiction de l'anglais. Le réalisateur était connu jusque là pour être un bon Directeur de la photographie, c'est aussi quelqu'un qui préfère qu'on utilise le 35mm anamorphique plutôt que la caméra numérique. Il est donc pour le développement photo chimique sans intermédiaire digital et contre l'intégration anarchique de la technologie. Pour son premier long métrage il avait placé la barre très haut en faisant un film de science fiction qui visualise la conscience et donne corps à cette intelligence artificiellement créée à travers l'histoire d'une romance entre un chercheur qui a été assassiné par des terroriste anti-technologie (RIFT) qui ne veulent pas que les recherches dans ce domaine continuent.

La transcendance s'ignifie une supériorité qui va au delà de toute expérience possible. Dans ce film la femme de la victime qui se trouve en phase terminale décide de transcender l'esprit de l'homme quelle aime dans le super ordinateur qu'il avait conçu pour faire que la conscience humaine  transcende l'intelligence de l'ordinateur qui pourra être capable de réfléchir d'une manière autonome et même contrôler tous les réseaux internet en donnant une image vivante de son époux. Pour que son film soit crédible il a consulter des chercheurs qui font des recherches cellulaires et robotiques pour qu'à terme, avec les nano technologies, la machine puisse fusionner dans l'homme en sachant que des mutations mal contrôlées peuvent engendrer de gros problèmes philosophiques et moraux et d'ordre technico économiques dangereux pour l'avenir de l'espèce humaine. Pour l'heure cette volonté de doter la technologie d'une conscience portent sur la recherche de l'ordinateur quantique. On travaille sur les nanotechnologies et sur l'étude électronique des spins (la spintronique) qui permettra de miniaturiser encore plus les puces électroniques (les spins sont des propriétés quantiques de chaque particule; elles jouent un rôle important dans les propriétés magnétiques d'un objet. Ils possèdent une charge électrique). Autant dire que c'est pas demain que la réalité de ce film se vérifiera.

Wally PFISTER était très proche de CHRISTOPHE NOLAN qui a réalisé "The Dark NIGHT" et celà se ressent. C'est pas un film avec beaucoup d'actions même si les effets spéciaux sont réussis; dans la plus grande partie du film  Johnny DEPP est projeté sous forme virtuelle assez statique. On aurait aimé que le réalisateur nous en dise plus sur le groupe anti technologie et les motivations qui les font agir violemment. Il ne suffit pas d'être un bon directeur de la photographie pour devenir un bon réalisateur de science  fiction.

Après une semaine de projection en Amérique, le succès attendu est très loin d'être au rendez-vous; on se dirige plutôt  vers un flop couteux qui a peu de chance d'être effacer en France. Depuis "les pirates des caraibes" Johnny Depp a perdu de sa superbe et se traine de film en film sans convaincre. Et les acteurs comme PAUL BETTRANY, ALIAN MURHY, REBECCA HALL, KATE MARA ou MORGAN FREEMAN ne parviennent pas à hausser le niveau de l'histoire. Bref, un film que même les inconditionnels de Johnny Depp ne parviendront pas à sauver. Dommage car il semble qu'il soit comme les machines artificielles: il manque d'imagination et d'imaginaire.

Durée du film : 1 heure 59

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Comments

[Mr Choule]

bonjour. Autant le premier film me tente beaucoup, autant le 2e me parait à éviter. D'ailleurs en voyant la bande-annonce, je me suis dit : "qu'est-ce que Johnny Depp est allé faire dans ce film ?" A+