Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
y a quoi à chercher ?
16 juillet 2014

CINEMA - PLAY TIME : ENTREE DANS LA MODERNITE

 

Play-Time-1-

 

L'intérêt des vacances c'est aussi de pouvoir découvrir au cinéma des films du passé jamais vraiment vu jusque là, dans une version restaurée Ultra Haute définition (4 K). "PLAY TIME" le film de JACQUES TATI va enfin pouvoir être commenté à sa juste valeur. Disons qu'il marque un changement dans l'approche de ce que doit être le cinéma moderne des années 60.

Ce film a connu tout un tas de difficultés depuis le début du tournage(1964) jusqu'à se diffusion en salle (1967) et bien au delà, du fait des coupures,etc. Enfin, aujourd'hui, grâce au travail forcené du neveu de TATI JEROME DESCHAMP avec  sa femme MACHA MIKEIEFF et après une première restauration pour le festival de Cannes de 2002, on peut dire qu'on a là la version quasi originale de ce grand film sur la modernité montrée par TATI (décédé en1982).

 

time

 

Il avait insisté pour tourner son film en 70 mm pour une question de grandeur d'images et en Stéréo. A sa diffusion en 67 on l'avait projeté en 35 mm, c'est à dire en rognant les bords et en faisant des coupes sombres pour ramenée sa durée de 25 mn plus courte alors qu'au départ le réalisateur avait bâti son scénario pour un minimum de 3 heures.

 

play timemag

 

Tati était un réalisateur méticuleux qui avait la fâcheuse tendance, comme tous les artistes, de revenir sur ses oeuvres qu'il avait du mal à considéré comme" achevées" sans parler des changements en cours de tournage qui faisaient "tourner en bourrique" les techniciens. Cela explique en partie les 3 ans de tournage car, cerise sur le gâteau, à défaut de trouver sur Paris des bâtiments qui soient conformes à sa vision des choses, il avait fait bâtir TATI-VILLE" sur 15000 m2 de terrain vague ce qui avait nécessité pendant plusieurs mois le travail de centaines d'ouvriers du bâtiment, l'emploi de 4 500 m3 de béton, de 3000 m2 de revêtements plastiques, de 1200 m2 de vitres,etc. Ce qui avait fait grimper le budget de 30 à près de 70 millions d'euros actuel (il pensait pouvoir conserver ce décor pour ouvrir une école de cinéma).

 

7529602-playtime-le-chef-d

 

Voilà comment il s'est retrouvé en faillite, obligé de tout vendre, y compris sa maison car le film, estropié au montage, avait eu une critique désastreuse à sa sortie qui avait détournée le public. (Il lui faudra attendre 10 ans pour retrouver la confiance des banquiers et promoteurs pour pouvoir réaliser ses deux derniers films:"trafic" et "Mr HULOT").

Le scénario était bâti autour de la visite découverte du nouveau PARIS par Mr Hulot lors d'un rendez-vous de travail.

La découverte du futuriste aéroport avec les touristes américains

Les bureaux modernes mais impersonnels dans les quels ont se perd facilement

Le pavillon des inventions où il découvre la porte silencieuse et le balai-phare 

A la nuit tombée un ami de rencontre l'enmène visiter l'appartement vitrine ultra moderne

avant de se retrouver dans le club chic du Royal garden dont l'inauguration est perturbée par des malfaçons qui font que les invités se retrouvent prisonniers jusu'au petit matin au drugstore où les ouvriers viennent déjeuner

La ville en fin se remet au travail avec le trafic de voitures et de cars de touristes qui ramènent Mr Hulot à l'Aéroport.

La plus part des acteurs sont des non professionnels (les touristes américaines sont des personnels de l'ambassade, les ouvriers de vrais ouvriers et Le président de société est Henri PICCOLI père de Michel). Il s'est servi des sons et des bruits pour bien retranscrire cette modernité.

 

play ti

 

Tati ne détestait pas la modernité mai ce qu'il en connaissait le remplissait, à juste raison, de perplexité vis à vis des citoyens dans cette société dépersonnalisée, individualisée, sous traitée au point que l'enveloppe radieuse masque des "imprévus" qui gâchent la vie tranquille de tous. Mr Hulot incarne ce monsieur tout le monde qui découvre son prochain lieu de vie et de travail, un homme qui s'égare facilement dans cet aéroport-lieu de transit qui symbolise ce lieu de vie future où les gens se croisent sans se rencontrer, sans se parler, sans chercher à se connaître ou à s'aider. Tout est impersonnel, froid, dur.... TATI n'a rien cherché d'autre, à travers ce grand film, que montrer la démesure de l'architecture de la vie moderne, il a ouvert avec le cinéma une fenêtre sur ce qui nous entoure désormais; il a cherché à faire que les gens se parlent, se montrent et réfléchissent sur le futur que l'on prépare pour nos enfants. C'est un peu la suite des "temps modernes" de CHAPLIN qui traitait des méfaits du travail mis en place par FORD en Amérique pour asseoir le capitalisme et le mondialiser avec le travail à la chaîne. TATI voulait faire participer les spectateurs mais faute de moyens budgétaires il n'a pas pu aller au bout de ses idées (il voulait équiper les salles où était projeté son film d'équipements spéciaux (sons et images). 

Allez, si vous en avez l'occasion, voir "PLAY TIMES", il le mérite bien plus que les "transformers" et autres navets de la semaine.

Durée du Film 2 h O4

 

magplt

 

*

 

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
L
le cinéma de Tati restera dans toutes écoles de cinoche. Un grand bonhomme !
y a quoi à chercher ?
Publicité
Publicité