CINEMA - WHITE BIRD : LE REVE EST DANS LE BLIZZARD
Le réalisateur indépendant américain GREGG ARAKI a été longtemps qualifié d'anticonformiste et comme une figure des films cultes sur la jeunesse. Cet américano-japonais de 54 ans continue à avoir un regard attentionné pour la gente féminine et les adolescents qui ont un peu de mal à rentrer dans le monde des adultes qui incarne l'échec du rève américain. Il a gardé un souvenir nostalgique de la fin des années 80 marquées par la vie "No futur", les soirées en boite sur les airs de "dépèche mode", les baladeurs cassettes audio avec la pop music dans les oreilles, les tee shirts reloockés de Pin's... il faisait son apprentissage cinéma à l'université de Santa barbara. En 87, il avait réalisé son premier film en noir et blanc 16 mm, avant de faire une entrée remarquée avec des films un peu plus graves en tant que réalisateur, scénariste et producteur. En 2010 au festival de Venise il marque les esprits de la critique :"Ce qui m'importe c'est de réaliser des films qui m'inspirent et m'exaltent; je veux être fier de mes films,comprendre pourquoi je les fait et ne rien regretter après. Plaire à tout le monde ne fait pas partie de mes ambitions...Le cinéma m'a mis au monde en m'ouvrant les yeux; je fais partie de cette génération cinéphile qui a fait des écoles de cinéma et étudié son histoire.... Le cinéma américain est effrayant et stimulant sous la pression du numérique. Il est en train de changer de même que l'industrie qui fabrique les films et les gens qui les consomment. En quelque sorte "WHITE BIRD" est un hommage au cinéma classique avec une vraie star à l'esthétique précieuse".
l'idée de son dernier film est parti de la lecture du roman de LAURA KASISCHKE "un oiseau blanc dans le Blizzard" (2011). Il est beaucoup question des rêves et c'est ce qui a retenu l'attention du réalisateur: "l'aspect lyrique et poétique de son langage est une façon impressionniste d'appréhender le monde. C'est très cinématographique".Il en a fait une adaptation libre en changeant les lieux du décor :" j'ai besoin de connaître intimement l'atmosphère d'un lieu pour pouvoir créer mon univers de film" il a aussi ajouté des personnages en gardant l'essentiel :" L'aspect féminin, la perspective féminine de Laine était prépondérante".
L'intrigue tourne autour d'une chronique chaotique d'une ado de 17 ans dans une banlieue de l'amérique moyenne qui symbolise un idéal qui ne fonctionne pas pour tout le monde. Le rêve américain est loin de se concrétiser et ce qu'il arrive à la famille de KAT en est la parfaite illustration.
iL y a cette mère (EVA GREEN) que l'on croit heureuse dans sa vie de femme au foyer avec ses vêtements tirés à quatre épingles de femme modèle. Du jour au lendemain elle disparaît sans un mot , sans un au-revoir pour personne, alors que dehors c'est l'hivers, il fait froid et il neige. Le père (CHRISTOPHER MELONI) est cet américain moyen qui n'en a que pour le boulot, aucune autorité, il s'adapte aux situations ; il semble abattu par la disparition de sa femme mais se fait vite une raison, la vie continue. Déjà là on note l'ambiguité de ce couple et l'angoisse sourde de sa femme avant sa disparition. Il y a enfin KAT CONNORS (SHAILENE WOODLEY) cette jeune ado qui d'abord ne semble pas touchée par la disparition de sa mère jusqu'à ce qu'elle commence à faire des rêves la nuit qui sont des sortes de flashbacks sur sa vie passé dans son cocon familial et cela se produit au moment où sa nature sexuelle du désir éclate au grand jour. A partir de ce moment elle essaie de savoir ce qu'est devenue sa mère et porte plainte à la police.
Pour tromper son angoisse et les relations émotionnelles qui naissent à partir des rêves qu'elle fait, il y a les copines qui sont cool et lui font oublier un instant l'angoisse qui l'étraint et il y a les premières affres de l'amour et la vigueur qu'elle trouve auprès d'autres hommes plus viril que son père qui ne fait preuve d'aucune autorité. Tout ça va faire que peu à peu la façade superficielle du bonheur familial se fissure et les rêves apportent des petits indices sur la disparition et les secrets de la névrose qui s'est installée dans la maison avec ses peurs, ses angoisses, ses déceptions.
La vérité, lorsqu'elle éclatera parviendra -t-elle à cicatriser la blessure de cette ado et ce sentiment d'abandon ? pourra -t-elle rentrer dans sa vie d'adulte, mettre fin à cette période de transition et de changement ou rien n'est stable, ni certain et la vie toujours en suspens? Parviendra-t-elle à réaliser son désir de vraie Liberté?
Les autres intervenant dans ce film sont: GABOUREY SIDIBE (l'amie Beth) - SHILOH FERNANDEZ (Phil) - THOMAS JANE (le détective)...
EVA GREEN, l'actrice Française est en train de se révéler commeune star d'amérique ; Araki dit qu'elle est la personne "la plus belle et la plus rayonnante" qu'il connait, avec celle qui est en train de s'imposer pour les prochaines nomminations SHARLENE WOODLEY, 22 ans, dont il est un fan inconditionnel..
La composition musicale est comme pour ses précédents films ROBIN GUTHRIE, il a eu la charge de donner le climat musical de la fin des années 80 du film avec des morceaux de "THE CURE","TWINS", NEW ORDER" etc.
"Gregg ARAKI est doué, il n'a peur de rien; avec lui pas besoin de deviner, il sait exactement ce qu'il veut. Ses films sont différents, libre, poétique" -Shailene WOODLEY -
Durée du film : 1 h 31
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