CINEMA - MAGIC IN THE MOOLIGHT : L' AMOUR AU SOLEIL DU SUD

La beauté est-elle le médium du bonheur? Peut-être, mais comme lui ça reste éphémère; donc, autant en profiter quand il se présente sans trop chercher à comprendre de quoi il en retournera demain. C'est un peu ce à quoi nous invite WOODY ALLEN avec son dernier film " la magie au clair de lune". Pour ce qui est de la beauté, le choix d'EMMA STONE l'a vite convaincu. Sans doute à-t-il pensé en l'étudiant pendant le casting que ça couleur de peau qui tire sur un blanc lunaire, la couleur de ses yeux bleu et sa chevelure aux reflets roux tout celà rendrait bien dans le paysage de la côte d'azur des années 20. Il a quand même demandé à son directeur de la photographie DARIUS KHON DJI de bien veiller à mettre en valeur cette beauté sur sa pellicule, d'où le choix pour ce dernier de ressortir l'objectif cinémascope des années 70 :"le grain est léger et doux. Mais c'est surtout son jeu qui m'a inspiré sur ma façon de l'éclairer".

Je ne suis pas ce qu'il est convenu d'appeler un fan de ce réalisateur américain, ni de l'homme qu'il est, mais il convient aussi de reconnaître que parfois, lorsqu'il se donne l'envie de faire un film pour son plaisir et pour exprimer son talent de réalisateur et de perfectionniste, il arrive à faire que la magie opère:" L'Amour, dit-il, est fait de petits pas dans la vie mais en lui même ce n'est pas ce qui est le plus important, disons que c'est amusant. J'aime le cinéma bien sur, mais aussi la musique de jazz (il joue de la clarinette), la famille, le travail, le sport.... On ne fait jamais le film parfait qu'on souhaiterait. Après deux ans, le coup de foudre, le rêve n'est plus aussi charmant". Il y a beaucoup de lui dans le personnage joué par COLIN FIRTH le magicien qui lorsqu'il ne se déguise pas en Chinois (Wei ling Soo) pour se produire devant le public avec ses tours de magie, est un homme (STANLEY CRAWFORD) élégant, septique et pessimiste qui comme ALLEN "ne crois que ce qu'il voit", jusqu'à ce que la beauté d'une Médium l'hynoptise et lui fasse admettre que peut-être on peut deviner l'avenir et tirer les ficelles au clair de lune.

Emma STONE n'aura pas été la dernière à succomber au charme de cet illustre réalisateur: "Il est très amical et drôle; il m'a raconté un tas d'anecdoctes. Travailler avec lui c'est un rêve éveillé". On connaît les qualités de ce metteur en scène qui raffolent des scènes avec de longs dialogues où les répliques fusent entre coupées d'humour; méticuleux dans le moindre détail qui positionne de façon très précise la caméra qui devra faire un mouvement tout aussi précis pour être le plus juste possible et qu'au final ça donne l'impression de quelque chose de naturel (simple). Tous savent qu'avec lui il n'y a pas de répétition mais que c'est la première prise qui fait office de mise en bouche. Après, on peut aller jusqu'à rejouer la même scène sept à huit fois avec, à chaque fois les corrections qu'il apporte et les explications qu'il donne à l'acteur (trice) concerné.

Pour son retour en France, il a opté pour la côte d'azur (il adore Nice); aussi n'est il pas étonnant que, comme pour ses précédents films les nombreux décors de rues, de jardins et de grandes batisses de début du siècle et autres bastides, prennent un petit côté de dépliant touristique. L'histoire qui tient de la romance des années vingt est néanmoins très bien calée dans l'esprit de cette  belle époque  où magie et médium remplaçaient les nuits de devant la télé et le cinéma qui en étaient encore au stade des inventions. C'était l'époque où deux natures d'esprit s'affontaient: les Cartésiens qui essayaient de garder les idées claires et distinctes sur ce qu'ils voyaient et les autres plus nombreux qui se réfugiaient dans le folklore des croyances et des superstitions et qui rejetaient toute toute science pour s'en remettre à la divination, au spiritisme fondé sur l'existence et la manifestation d'esprits humains désincarnés qui se manifestaient au moyen des tables tournantes et des médium en état de transe.

Comme son magicien WOODY ALLEN semble avoir succomber à la magie de l'amour, peut-être pour éviter de se morfondre dans un avenir sans étoile qui se profile devant lui avec l'age? Ne boudez pas le plaisir de ce film qui est du cinéma bien fait.

Durée du film : 1h 38

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Comments

[sentinelle]

Il est déjà sorti en Belgique depuis pas mal de temps et je l'ai beaucoup aimé. Pourtant, je ne suis pas non plus une inconditionnelle du réalisateur mais ce film est bourré de charme. Le spiritisme était également très en vogue à l'époque car de nombreuses personnes venaient de perdre un proche, un époux, un mari, un fils à la guerre... toute consolation était donc bonne à prendre.