CINEMA- LES SOUVENIRS : NE RIEN OUBLIER POUR NE RIEN REGRETTER

10 janvier 2015

CINEMA- LES SOUVENIRS : NE RIEN OUBLIER POUR NE RIEN REGRETTER

Il y a des films qui sont plus intelligents que d'autres et qui font que quand on sort de la salle on approfondit sa réflexion à soi. C'est un peu plus compliqué quand il s'agit d'un film où la comédie garde toute sa place. jEAN PAUL ROUVE s'est lancé dans ce projet d'idée:

" C'est très difficile de parler de la vie et il n'y a rien de plus intéressant. Le quotidien et le parcours des thèmes des gens normaux me fascine; c'est le cinéma que j'aime en tant que metteur en scène et aussi celui que j'aime le plus comme spectateur; c'est très français. J'essaie de donner la plus grande place à la comédie, développer davantage le rôle du père car le rapport de la paternité m'interesse beaucoup. Dans mon film mes personnages sont en quête de quelque chose qu'ils n'ont pas encore trouvé: le petit fils sa voie et l'amour, le père comment affronter la vie après sa vie professionnelle, et la grand mère comment faire pour revenir sur la terre de son enfance?

Il s'est aidé pour cela en s'appuyant sur le roman de DAVID FOENKINOS (Gallimard 2011) et sur l'auteur en personne avec qui il a bâti son scénario pour le cinéma qui reprend les deux tiers du livre auquel il a ajouter le personnage du colocataire pour éviter le recours à la voix off. "Il arrive un moment dans le film où l'histoire se divise, change de lieu; j'ai essayé de filmer Paris comme une ville de province, faire que le regard des gens sur la vie garde son unité, montrer qu'il y a un lien entre les deux villes." Rouve a fait de cette comédie une méditation sur le temps qui passe et la mémoire, sur les rapports entre les générations et les souvenirs enfouis, le désir d'apprendre et de créer, la solitude et la vieillesse: "les gens qui ne se sentent pas à leur place concerne une grande majorité de gens. Souvent on en reste-là par paresse, sécurité, amour ou parce qu'on ne s'en rend pas encore compte...Quand on s'en rend compte, on essaie souvent de bien faire et parfois on se trompe, mais j'aime les gens qui font ce qu'ils peuvent".

La chanson de CHARLES TRENET "que reste-il de nos amours" remixer par JULIEN DORE nous renvoie au titre du film "les Souvenirs".

Pour le casting Rouve a pris tous des acteurs de la comédie avec le retour au cinéma d'ANNIE CORDY (dont j'avais gardé un bon souvenir dans le film "le passager sous la pluie") qui à 85 ans pète toujours cette envie d'aller de l'avant avec bonne humeur. Elle est entouré de MICHEL BLANC qui tient le rôle du père qui se retrouve à la retraite pour qui ROUVE a allongé sa présence sur le devant de la scène. MATHIEU SPINOSI, dans le rôle du petit fils Romain, fait, lui aussi, une prestation remarquée (il a été choisi pour ses talents de violoniste!). Autour de ce trio il y a encore: CHANTAL LAUBY (mère et ex du père), FLORE BONAVENTURA (louise), WILLIAM LEBGHIL (Karim le coloc) et AUDREY LAMY (la Directrice de la maison de retraite) sans oublier JEAN PAUL ROUVE qui aime bien être devant et derrière la caméra.

Côté de la technique, c'est un metteur en scène qui tourne chaque scène 5 ou 6 fois en changeant le cadrage. ceci, dit-il, pour éviter que les acteurs trouvent cela ennuyeux. Le tournage a duré 8 semaines.

L'histoire débute avec l'escapade de la maison de retraite de la grand mère qui ne comprend pas pourquoi on veut la faire vivre au milieu des vieux. Son petit fils est un veilleur de nuit dans un hôtel qui rêve de devenir écrivain. Il partage son appart avec un ami qui ne pense qu'à séduire de belle filles et à qui il livre ses états d'âme de jeune rêveur. Quand il reçoit une carte postale de sa grand mère il est heureux, mais son père lui apprend qu'elle s'est enfui de sa maison de retraite. Ils demandent, en vain, à la police, de la rechercher; aussi le petit fils décide-t-il de partir à sa recherche...Chacun(e) se retrouve à un tournant de son existence et doit essayer de prendre la bonne décision pour continuer d'aller de l'avant et éviter de vivre avec des regrets qui le rongeraient.