CINEMA - GUS : DES DROLES D'OISEAUX!
Si LEONARD DE VINCI avait été parmi nous, nul doute, lui qui était passionné par le vol des oiseaux, qu'il aurait adoré participer à la réalisation du film d'animation de "GUS" et qu'il aurait entretenu des discussions longues et passionnées avec l'Ornithologue GUILHEM LESAFFRE qui lui aurait expliqué la façon dont les oiseaux plient leurs ailes quand ils ne volent pas, comment s'effectue le battement des ailes, le mouvement des plumes, ce que font les oiseaux migrateurs pour ne pas se perdre en se repérant avec les lumières des villes la nuit , les routes et les architectures des sols le jour (ils ne voient que des formes abstraites), comment les petits des oiseaux migrateurs prennent exemple sur les grands pour pouvoir reproduire le trajet a effectuer lors du grand départ (certains oiseaux volent en famille ex les Étourneaux que l'on voit par centaines, comme moi ce matin dans les platanes de ma rue : attention à la fiente de ces petits oiseaux qui recouvre les carrosseries des voitures garées le long des trottoirs!) et pourquoi il faut préserver, ici et là, les étangs et les marais. Les dangers pour les oiseaux migrateurs et autres c'est le climat, le brouillard, la pluie la neige qui les obligent à se poser n'importe où en espérant un retour rapide du beau temps, sans parler des lignes hautes tensions, des braconniers, des chasseurs...
Ce même LEONARD artiste inventeur de génie, curieux de tout, aurait tout autant aimé discuter avec l'équipe qui a réalisée GUS : avec BENJAMIN RENNER qui a fait le développement visuel du film, césarisé en 2009 pour un film d'animation, qui a fait son expérience avec des courts métrages avant de devenir directeur artistique (Ernest et Célestine). II l'aurait interrogé pour savoir comment il a fait pour obtenir cette fluidité dans les mouvements, cette dynamique dans chaque scène avec ce sens du détail pour que au final l'image dégage une belle émotion; pourquoi il s'est inspiré de la musique tsigane pour écrire son moodboard musical avec guitares et violons (avec l'aide du compositeur STEPHEN WARBECK). Ils auraient échangés sur cette façon du dessinateur de personnaliser chaque oiseau en les couvrant de plumes différentes pour chacun , minutieusement peintes à la main une par une (comme des écailles de poissons) pour au final donner des allures différentes tout en ne s'éloignant pas trop des modèles de la réalité :" j'ai dessiné une forme proche de la plume et j'ai commencé à la dupliquer pour composer un personnage. C'est à mi-chemin entre la mosaïque et la sculpture. C'est cette technique particulière qui m'a permis de garder les sensations du plumage sans pour autant chercher à être surréaliste". Sa technique est restée traditionnelle sauf qu'il y a la 3 D en plus.
La productrice CORINNE COUPER aurait ajouté :"Ce travail reste artisanal, même si la technologie employée est innovante comme pour les nuages volumiques ou les plumes agitée par le vent qui ont nécessitées le développement de logiciels spécifiques"
Ainsi, le spectateur qui regarde Gus et ses amis comprendra que Gus n'est pas un oiseau migrateur au départ mais un petit échassier, que DELF, la fille de Darius qui enseigne aux petits la carte du ciel pour le départ de la grande migration, est une Hirondelle et Darius le patriarche un grand DUC; alors que KARL, qui est doté d'un 6 ème sens, n'est qu'un prétentieux mi-vautour, mi- corbeau que sa famille n'apprécie guère (elle refuse que ce soit lui qui conduise le vol vers l'Afrique).
Pour la Réalisation il aurait chaudement félicité CHRISTIAN DELA VITA (il a fait ses classes en ITALIE avant de devenir le chef story boarder de "M FOX" et de travailler avec TIMBURTON qui lui a enseigner la nécessité de soigner le moindre détail), Léonard, qui aimait écrire sur tout, n'aurait pas manqué de féliciter pour finir le scénariste - Dialoguiste ANTOINE BARRAUD et sa co-scénariste CORY EDWARDS. Il aurait, avant de partir, tenu à aller saluer le travail fabuleux des 300 autres personnes de l'ombre qui, entre Paris et la Belgique, patiemment, dessin après dessin, ont donné vie à l'image et mis au point ce long métrage d'animation.
A son départ, Corinne Kouper lui dira que c'est pas facile de trouver 10 millions d'euros pour mener à bien ce projet (elle à mis 8 ans pour vaincre les réticences des financeurs) et qu'il lui faut à présent accompagner son film de la vente de produits dérivés pour préparer sa prochaine aventure :"On voulait pas marcher dans les sentiers battus par les studios américains afin que les spectateurs, après ce film, regardent différemment les oiseaux... L'avantage des films d'animation c'est qu'ils peuvent avoir une carrière beaucoup plus longue que les films classiques car les enfants et les scolaires prennent le relais; il faut juste que les exploitants de salles en prennent conscience, ça nous faciliterait le financement de ce genre de film. La France est le 3ième pays producteur derrière les Etats unis et le Japon, on compte de nombreux studios comme le notre, mais il est difficile d'exister en terme de markéting et de nombre d'écrans face aux rouleaux compresseurs que sont PIXAR, DREAM WORKS et BLUESKY. Pour que nos films soient vu il faut les sortir avant le prochain DYSNEY, mais on a la qualité, l'originalité et la passion....On s'est donné les moyens, malgré nos petites ressources, pour travailler avec beaucoup d'exigence: on a pas hésité à réecrire en permanence le scénario pour améliorer la dramaturgie jusqu'à couper une scène qui pourtant avait coûté très cher".
LEONARD est reparti comblé par ce film aux dimensions pédagogiques et peut-être même qu'il aura acheté en sortant le jeu vidéo "Gus à vol d'oiseau"?
Durée du film : 1 h 30 (3D Stéréoscopique).
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