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1 mars 2015

CINEMA- TOKYO FIANCEE : METAMORPHOSE AMOUREUSE

 

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liberski

STEPHEN LIBERSKI est un réalisateur belge de 51 ans diplômé philosophie et lettres qui a commencé par écrire un roman ("Beau Fixe" 1985) qui avait reçu un prix d'encouragement. 4 ans plus tard, il avait écrit des sketches pour son groupe des Shuls avant de travailler pour Canal + (émission, courts métrages et dessins animés) et d'obtenir un bayard d'or du meilleur long métrage ("BUNKER PARADISE" -2005). En 2012, il s'est mis en quête d'une nouvelle idée de film: " je voulais une histoire d'amour simple, savoureuse pour raconter le Japon que j' avais vu, raconter cet ailleurs-là". Le hasard ? a voulu qu'on lui fasse lire le seul livre d'AMELIE NOTHOMB, Belge elle aussi, où elle n'a pas revêtue sa peau d'âne (symbole des ordures), roman sans horreur ou monstre, pour raconter sa petite aventure amoureuse à 21 ans avec un tokyoiste: "Ni d'Adam, Ni d'EVE" (2007): "Dans mes films, il est toujours question de métamorphoses. Devient-on ce que l'on est, quel est le rapport à soi, y a t-il une nouvelle vie possible; fantasme et désillusions. Tout part de l'écriture de sketches. Le cinéma est comme une sorte d'Opéra, c'est une histoire de rythmes, une aventure humaine, un travail en équipe qui nécessite un état particulier au plus près de l'instinct. On se pose mille questions et on agit quand commence le tournage. La seule loi c'est le mouvement, comme dit amélie dans son livre, et le seul déshonneur c'est de ne pas être libre. Il ne faut pas se laisser prendre dans les contraintes et ne jamais refaire la même chose parce que ça à marché... j'aime le cinéma japonais qui est très exotique mais je ne suis pas hyper fan des films de genre". Il a aimé la façon d'écrire d'Amélie "elle écrit comme elle parle sans pratiquement de  rature. Elle a une grande intelligence et une légèreté hors norme". "Tokyo fiancée" est son troisième long métrage:"Ni d'Adam, ni d'Eve" est son roman le plus drôle, le plus heureux et le plus particulier d'Amélie. Il n'y a pas de monstre, de kyste, d'assassinat".

LA POMME

L'écrivain et le cinéaste ont été attiré par le japon: "C'est un pays esthétiquement contrasté, dit Stephen," il y a une occupation de l'espace très particulière, des couleurs très acidulées et un battement entre la nature et la ville;c'est un hyper urbanité avec des villes monstres et la nature absolue avec des endroits d'une sauvagerie incroyable.... Nous avons cherché à donner un  rythme à ces oscillations japonaises entre le boudoir et la grande nature, entre le caché et l'ouvert, le discret et l'ostentation, le séculaire et l'hyper moderne".

CINEMA

L'histoire racontée est celle d'une jeune belge de 20 ans Amélie (PAULINE ETIENNE) qui a passé une partie de son enfance au japon et qui rêve de revenir y vivre définitivement. Une fois arrivée à Tokyo elle donne des cours particulier de français à un fils de riche entrepreneur  Rinri (TAICHI INOUE) pensant que cet échange va lui permettre d'apprendre à bien parler le japonais. Une relation amoureuse se noue et le japonnais lui fait découvrir sa ville et son pays. Au fur et à mesure de ses découvertes amélie ce rend compte que les deux cultures sont totalement différentes , le japonais est très formaliste, il se plie à des codes très stricts et il y a une hiérarchisation dans les rapports. Aussi quand il dit qu'il veut l'épouser elle hésite et accepte seulement d'être sa fiancée....

JAPONNERIE

LIBERSKI a trouvé en PAULINE ETIENNE  la jeune fille qui ressemble le plus à l'Amélie du livre: "la peau de son visage attire la lumière" et il explique que sa coiffure avec ses cheveux courts  renforce l'indécision sexuelle du personnage. iNOUE est un nouvel acteur japonais qui ne parle pas le Français (il récitait les dialogues qu'il avait appris) mais cela n'a rien enlevé à son naturel devant la caméra.

LA BAGUE

Pour les images il a fait appel à HICHAMA ALAOUIE et beaucoup de techniciens étaient japonais mais le film est resté fidèle à l'univers du roman avec quelques intermèdes qui manquent pas d'humour (KARAOKE cacophonique, spectacles de jeux érotiques...) et qui forment un mélange de drôleries et de sensualité, de tendresse et de férocité ( danse dans les traditions ancestrales, Amélie qui pousse la chansonnette, le repas avec des convives qui restent muets, une fondue suisse en kit...).

LE PONT

TOKYO FIANCEE est une comédie qui montre les difficultés à se mouler dans une culture totalement différente à la sienne; parait qu'au Japon les femmes sont loin d'avoir gagner leur indépendance dans la vie quotidienne...et les japonais n'aiment pas partager leurs malheurs avec les étrangers; c'est sans doute ce qui explique que Liberski qui avait dû interrompre le tournage de son film lors du tsunami de 2011 qui avait provoqué un très grave accident nucléaire, ait tenu à l'évoquer à la fin de son film alors que ça ne figurait pas dans le livre.

Durée du film : 1h 40

LE REPAS

*

 

 

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