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21 juin 2015

CIINEMA- UNE SECONDE MERE : L'EDUCATION N'EST PAS UNE VERTU BRESILIENNE

 

 

patrone

 

Le cinéma Brésilien est en bon rang du renouveau du cinéma latino-américain. Il apporte ce sang neuf à l'industrie cinématographique de ce continent et remonte dans le classement des films étrangers.

 

a muylaert

C'est la réalisatrice brésilienne ANNA MUYLEART qui apporte la confirmation de ce renouveau avec son film "UNE SECONDE MERE":" J'avais commencé à écrire ce scénario il y a plus de 20 ans alors que je venais d'avoir mon bébé; j'avais alors pris conscience de ce que voulait dire " élever un enfant", de ce que ça représentait, de sa noblesse en quelque sorte. C'est alors que j'avais réalisé que cela était déprécié dans la culture Brésilienne. En  2013, je me suis rassis à mon bureau pour réécrire le scénario afin de prendre en compte les changements et les débats intérieurs dans notre société. Au lieu d'être seulement gentille et malchanceuse la fille de mon film est à présent dotée d'une personnalité forte et noble pour affronter les conventions sociales en vigueur et tourner le dos au passé colonial. Le paradoxe social de ce pays en pleine mutation, c'est que les femmes engagent toujours des nounous pour s'occuper de leurs enfants tandis qu'elles travaillent, ce qui fait que les nounous elles-mêmes qui élèvent les enfants des autres doivent engager des nounous pour leurs propres enfants; c'est le paradoxe social de notre éducation: au final, ce sont les enfants qui sont les grands perdants, tant du côté des patrons que des nounous. Ce problème majeur est dans le fondement même de notre société: l'éducation. Hors, Celle-ci peut-elle exister sans l'affection des siens? Cette affection peut-elle s'acheter? Et si oui à quel prix?"

 

mere et fille

 

Dans son huit clos au sein d'une famille aisée de Sao-Paulo, les différences sociales demeurent; les servantes et nounous employées acceptent d'être considérées comme des citoyennes de seconde classe et les employeurs  de classe haute continuent à mener leur petite vie bourgeoise. La servante VAL (REGINA CASE), qui est aussi depuis des années la nounou du fils de la patronne, a une fille JESSICA (CAMILA MARDILA) qui pendant 10 ans a grandie, élevée par une autre nounou. Mais à présent, elle éprouve l'envie d'étudier l'Architecture et pour se faire doit venir habiter à Sao-Paulo où travaille sa mère. Val découvre une adolescente différente, qui revendique sa liberté , assume son statut de citoyenne  et qui reproche à sa mère de ne rien vouloir changer à son mode de vie de servante brésilienne alors que le pays même est en train de commencer à muter et de changer. la patronne est une experte en style (Architecte d'interieur) qui continue à donner des réceptions mondaines, mais elle et son mari acceptent que Val et sa fille logent dans leur grande maison ;on offre même à Jessica d'occuper la chambre d'amis, ce  que sa mère refuse catégoriquement comme elle refuse que sa fille prenne ses repas à la table des patrons ou qu'elle prenne un bain dans la piscine, par respect du haut rang de ses patrons. Jessica, elle, ne comprend pas cette soumission, ni pourquoi pendant 10 ans sa mère à ignorée son éducation pour s'occuper de l'enfant d'un autre en étant une seconde mère.  

 

piscine

 

ANNA MUYLAERT transforme sa comédie en récit engagé en espérant créer un "buzz" pour que les brésiliens et brésiliennes n'aient plus honte dans leur façon d'élever leurs enfants:"les liens d'asservissement dont je parle sont les mêmes partout car il y a une mondialisation aussi des problèmes des sociétés. Comme les brésiliennes, les Françaises ont aussi de plus en plus tendance à embaucher des nounous étrangères qui bien souvent doivent à leur tour confier leurs enfant pour pouvoir travailler."

 

equilibre

 

val

 

Avant de faire le tournage de son film qui a duré un mois, MUYLAERT réalise une "démo filmée" : "je sais que  nous serons au moins 66 personnes chaque jour sur le plateau, je filme donc en vidéo chaque plan dans les décors mêmes de l'action avec l'aide des acteurs et d'un assistant. Cela me prend la journée, mais avec ce travail, rapide et spontané, je sais ensuite qu'elle sera la forme définitive de mon film".

Au final, on obtient une comédie critique, ancrée dans la vie d'aujourd'hui au Brésil, lucide sur les problèmes qui demeurent; une comédie qui ne manque pas d'humour et qui reste assez optimiste sur l'avenir. La comédienne REGINA CASE est pour beaucoup dans cette réussite car la réalisatrice a eu la bonne idée de la laisser improviser, pour partie, ses dialogues sans que ça nuise au scénario prévu et travaillé avec elle afin que cette comédienne, qui est beaucoup sollicitée, accepte de tenir ce rôle de nounou perturbée par sa fille, avant de consentir à se jeter elle aussi dans la piscine des patrons.

 

cajolée

 

Film familial en attendant les vacances...au Brésil?

Durée du film  1h 52

 

seconde mere

 

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