Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
y a quoi à chercher ?
5 juillet 2015

CINEMA- QUE VIVA EISESTEIN ! : LE CINEMA HUMAIN ET SON HISTOIRE VIVANTE

filme 1

Place aux artistes:

 

que-viva-eisensteinPETER

le cinéma d'été a ça de bien, c'est que ça laisse du répit aux spectateurs pour découvrir des films étrangers de qualité qui sont difficilement projetés en pleine saison. ETER GREENAWAY, bien qu'il  ne soit pas un inconnu, éprouve beaucoup de mal à faire valoir son talent de Grand Réalisateur. C'est vrai qu'il est hors norme. Ce Britannique de 73 ans avait fait précédé son amour pour le cinéma par une période d'artiste peintre, puis en se lançant dans l'écriture et l'illustration des livres. C'est en  1965, qu'il se tourne vers les métiers du cinéma en faisant "Monteur", puis réalisateurs de courts métrages expérimentaux. Quinze ans plus tard, il sort enfin son premier long métrage ("the FALLS") qui surprend par son originalité.  Plus tard, il fait un drame érotique " meurtre dans un jardin anglais" et en 87, il traite du "ventre d'un Architecte". L'année suivante il sort "Drowning by numers" sorte de thriller en se servant de sa passion pour les nombres dans lequel le spectateur se trouve confronté à une extrême lenteur. Greenway lancera sa vision de l'europe, puis reviendra au décryptage de la "ronde de nuit" de REMBRANDT avant de retourner au film expérimental qui interroge sur les rapports de la  3 D au cinéma ("3x3D"). Depuis l'age de 17 ans, il vouait un attrait pour le cinéma Sovietique en général et le cinéaste russe SERGUEI EISENSTEIN qu'il qualifiait de "véritable intelligence cinématographique"

 

DIALOGUE DE MORT

 

"Que viva mexico" est resté un film inachevé auquel Eisenstein a continué de réfléchir jusqu'à sa mort en 1948, à 50 ans. Il avait quitté la Russie sovietique en 1928 mais après avoir été éconduit par les producteurs américains, il s'était rendu au Mexique guidé pendant son séjour par PALOMERO CANEDO un prof d'histoire qui avait une grande culture sur les religions comparées et qui avait mis à sa disposition une suite dans un hôtel de luxe. Le Mexique était plongé dans une période révolutionnaire mais continuait à célébrer chaque année le carnaval funeste du "Jour des morts". PETER GREENAWAY a fixé son histoire aux 10 derniers jours du séjour du cinéaste: "Au cours des 10 derniers jours, avait-il écrit, j'ai été follement amoureux et j'ai obtenu tout ce que je désirais; ceci aura probablement d'énormes répercussions psychologiques".

 

squeltte

 

Dans un premier temps PETER GREENWAY avait songé à faire un document en hommage à son cinéaste , mais en découvrant la cité de GUANAJUOTO où s'était tourné "que Viva Mexico", il a changé son projet en film de fiction. On connaît le film culte de  la révolution bolchévique "Octobre" qui avait été l'occasion pour ce fils de bourgeois qui avait parlé anglais jusqu'à 7 ans de rejoindre les artistes révolutionnaires de l'époque pour faire rentrer l'histoire du prolétariat dans le cinéma moderne. Mais on ignore souvent (c'était mon cas) que sa période mexicaine avait marqué une nouvelle étape dans la vie d'Eisenstein. Ce pays des Aztèques l'avait surpris par toutes les contradictions qu'il portait en lui et qui pourtant était resté proche de la  terre et délivrait un message qui pouvait donner matière à beaucoup de films car il représentait pour lui "l'histoire vivante" à travers les différentes couches de son histoire:"le peuple est le matériau de l'histoire et l'homme son substrat". Ce pays avait changé sa vision historique de l'histoire mais aussi la conception physique de qui il était. La mort fait partie de la vie et vice-versa. L'homme est une entité biologique, il est mortel mais  son principe social est éternel, pensait-il. Dans sa conception communiste du monde Eisenstein avec son expérience mexicaine avait fait rentrer la religion dans la conception marxiste du monde comme l'avait fait avant lui Marx. Côté cinéma, l'écran où sont projetés les films sont des sortes de plafond à la Sixtine où le réalisateur peint sa fresque qui raconte histoire humaine vivante.

 

cimetiere

 

C'est un portrait humain de l'homme que Greenway s'est efforcé de dresser à travers son film; il a, comme il dit, "mis a nu  émotionnellement et physiquement". Refusant l'hagiographie, il s'est servi habilement des effets spéciaux, des travelling avec des angles de vues contradictoires, de la théâtralité naturelle des décors, des qualité du numérique comme outil pour donner un rythme à cette histoire mexicaine au cours de la quelle Eisentein se découvre, découvre sa sexualité (il discute avec son pénis), couche avec son guide et dépasse l'idée qu'il se faisait de la mort dans le processus de l'histoire, car pour lui il faut avoir une attitude positive pour produire de bons films.

 

ELMER PHOTO

 

Greenway a inséré des morceaux de prises de vue du cinéaste et n'a rien cherché à masquer du côté capricieux, irascible et provocateur du cinéaste Russe; Pour incarner ce Grand cinéaste hors du commun il fallait un comédien qui n'a peur de rien; il a choisi l'acteur Finlandais ELMER BACK qui emballe ce film avec son guide compère LUIS ALBERTI.

Un film d'artistes pour les amateurs de films qui divertissent de manière intelligente, autre que des simples biopic.

Durée du fim : 1 h 45

 

FINAL

 

*

 

Publicité
Publicité
Commentaires
y a quoi à chercher ?
Publicité
Publicité