CINEMA -LENA : QUAND LA MEMOIRE VOUS JOUE DES TOURS

Après "l'Amour et rien d'autre" (2011), deuxième film pour l'Allemand JAN SCHOMBURG à quatre ans de distance ; "c'est,dit-il, le temps nécessaire pour trouver les financements", comme quoi même en Allemagne rien n'est facile. Le sujet lui a été inspiré par une émission de radio où une femme racontait la difficulté à retrouver son ancienne vie quand on est devenue amnésique; même les mots dans son livre intime lui semblaient être d'une inconnue: "son intervention a initié mon nouveau projet de film; pour nourrir mon oeuvre j'ai lu de nombreux livres et  articles sur le sujet, mais mon scénario n'est pas basé sur la vie de cette femme". Dans son scénario, Lena avait un métier (elle étudiait des genres et produisait des livres) qui faisait d'elle une intellectuelle brillante; elle avait  un mari et voila qu'à 40 ans elle devient amnésique suite à des lésions du cerveau qui entraînent des pertes de mémoire alors que d'autres sont toujours actées, c'est une sorte d'amnésie rétrograde qui la prive de ses souvenirs personnel (de sa vie de famille avant l'accident neuropsychologique) mari et amis deviennent des inconnus.

A travers ce sujet, le réalisateur s'interroge sur la conduite à tenir dans ce cas: Doit -on être cette personne nouvelle qui redémarre sa vie ou doit-on rechercher à reprendre son ancienne vie en cherchant à se rappeler qui on était à travers les photos, les écrits que l'on a conserver et des souvenirs  que raconte le mari? Pour Lena (MARIA SCHRADER) le passé qu'elle retrouve ne sont que des traces d'une inconnue avec quoi il est difficile de reconstituer la personne qu'elle était vraiment dans sa totalité. Elle refuse de faire semblant de se rappeler qui elle était. La femme qu'elle voit lors quelle se regarde dans la glace lui convient, cela lui permet de passer outre ses blocages et ses refoulements, de faire sa vie (elle dîne et couche avec un autre que son mari sans éprouver de culpabilité.) Elle s'afranchit des conditions morales de l'ancienne femme qu'elle était et de son empathie vis à vis des proches qui sont restés à ses côtés pour l'aider à passer ce cap de la convalescence. Mais est-on vraiment libre de choisir la vie qu'on veut vraiment mener en faisant table rase du passé ? Si on se fit au lois de la justice en société, on reste responsable de son passé même si on cherche à l'oublier ou si on l'a oublié vraiment. Dans les sujets du bac Littéraire il y avait la question: " suis-je ce que mon passé a fait de moi ?"

Le réalisateur a travaillé sur le cadrage des visage, d'abord sur celui de Léna bien aidé par la comédienne avec des gros plans en essayant d'être près du visage et du corps pour être le plus sensitif possible à l'intention du spectateur. C'est à travers son visage, son regard, que le spectateur peut ressentir si l'émotion est vécue ou simuler.

Ce film est comme un petit devoir de vacance de philosophie. Comme l'a écrit un critique:" Léna est un ovni qu'on n'oublie pas"

Durée du film : 1 h 33

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