CINEMA - INSOUMIS : LA REVOLTE POUR LES OPPRIMES DU QUEBEC

"Il faut tuer la mort qui sur nous s'abat"

-GASTON MIRON-

Dés le début des années 60, on a senti un peu partout un vent de révolte des peuples colonisés. Le QUEBEC ne pouvait rester en dehors de l'histoire. Depuis que la France avait abandonnée "la nouvelle France" en 1767 les QUEBECOIS étaient en souffrance dans une sorte de révolution tranquille. L'apparition du "front de libération du Quebec" isue de groupes radicaux clandestins allait, à partir de 1962, soulever la question du "QUEBEC c'est qui , c'est quoi?" avant que DE GAULLE, en 1967, lance son fameux "Vive le QUEBEC LIBRE ; Vive le CANADA FRANCAIS!" pour aider à la  reconnaissance et à la souveraineté du QUEBEC sur la scène internationale.

Le réalisateur canadien MATHIEU DENIS a décidé de ré-ouvrir une page de cette histoire en mettant en avant la révolte d'une partie de la jeunesse Québécoise. Son film " INSOUMIS" est la biopic de JEAN CORBO qui a été dans sa courte vie un des dirigeants du Front de libération du Quebec (FLQ) crée par PIERRE VOLLIERES et CHARLES GAGNON qui était la mouvance la plus violente dans ses actions en faveur,disaient-ils, de la classe ouvrière opprimée.

Pour écrire ce scénario, il s'est bien sur documenté et a interrogé les survivants qui ont été proche du Héros, mais plus encore il s'est inspiré du grand poète national du Québec GASTON MIRON (1928-1996) qui avait écrit un poème en hommage à Jean Corbo intitulé "le Camarade":"Tu allais Jean Corbo au rendez-vous de ton geste".

Ce jeune Québécois avait un père Italien et une mère Québécoise d'un milieu aisé. C'était l'époque où ce jeune étudiant prenait conscience de ce qui relève de la politique et des enjeux complexes au quels le Québec était confronté au sein de ce Canada anglophone qui exerçait une sorte de dictature Canadanisateur. Il était de plus en conflit larvé avec son père qui ne voyait que le fait qu'il était plus heureux ici que dans son pays d'origine et de ce fait Jean se retrouvait en plein trouble identitaire. Il se rapprocha d'amis d'école d'un milieu moins favorisé que le sien jusqu'à en venir à l'idée que la politique ne menait à rien et qu'il fallait s'engager dans d'autres formes d'actions en faveur du prolétariat Québécois; jusqu'à la libération complète du Québec. c'est alors qu'il décida de rentrer dans la lutte du Front de libération du Québec en abandonnant son innocence pour devenir un insoumis. Vite remarqué malgré qu'on lui reprochait ses origines aisées, il est devenu un des dirigeants de la lutte armée et des attentats (Bombes dans les bureaux de recrutement de l'armée, dans les entreprises qui répriment toute présence syndicale) alors que d'autres camarades doutaient et se posaient des questions sur leur engagement qui basculait de plus en plus dans la violence et la mort. Comme disait le poète Miron: "je veux que les hommes sachent que nous savons".

A travers ce film  DENIS a voulu faire redécouvrir au Québécois un épisode de cette histoire que beaucoup ignoraient:" faire redécouvrir et accepter ce que nous sommes collectivement après 2 siècles de lutte et d'affirmation nationale, 2 défaites référendaires et malgré la lassitude ambiante entourant la question nationale; apprendre en d'autres mots à vivre ensemble dans un Quebec transformé par l'immigration et par la vertigineuse mutation sociodémographique des cinquante dernières années". Son film, forcement politique, pose la question sur les moyens employés pour arriver à la fin que l'on souhaite. Ce film restitue bien le lieux et l'ambiance d'une époque de doute et de rebellions avec la jeunesse fortement impliquée. C'est un film d'auteur pour lequel le scénariste a refusé de faire dans le spectaculaire ; il aurait peut-être demandé à être un peu écourté pour certaines scènes et un peu plus impliqué sur les problèmes de la jeunesse de cet époque. Les acteurs que l'on ne connaît pas chez nous sont tous crédibles: ANTHONY THERRIEN (Jean CORBO)- ANTOINE L'ECUYER (François)- TONI NADI (le père) et KARELLE TREMBLAY (Julie le coup de coeur de Jean).

Musique OLIVIER ALARY 

Durée du film : 1 h 59

 ps: En 2012, le QUEBEC a connu des vagues de manifestations étudiantes sans précédent contre la hausse du financement du droit de scolarité à l'université. Ils avaient adoptés un carré Rouge en signe de refus et de colère. Une chanson collective résumait bien l'appel que les jeunes dans la rue lançaient aux citoyens du Québec:  "Choisis ton côté". On peut voir et écouter le clip officiel de Laure KALANGEL sur YOU TUBE.

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