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19 septembre 2015

CINEMA - MEMOIRES DE JEUNESSE : UNE FEMININE SE SOUVIENT

 

pianos

Au départ on se dit que c'est un sujet qui a déjà été traité à de multiples reprises, puis après entre en considération que c'est un film anglais inspiré d"une romancière qui a écrit un ouvrage sur ses souvenirs de jeunesse pendant la guerre de 1914 "testament of youth" (Non publié en France) et que le réalisateur JAMES KENT dont c'est le premier film a pris beaucoup de précautions en lisant avant de se pencher sur son scénario les journaux intimes et les correspondances de VERA BUTAIN, en écoutant sa fille SHIRLEY WILLIAMS, puis  MARK BOSTRIDRIGE et PAUL BERRY qui avaient écrit sa biographie (Bostridrige sera retenu comme conseiller avec la fille de Véra) et pour finir de s'inspirer du romancier poëte JAMES DICKEY qui a lui aussi écrit un roman à partir de l'histoire de cette femme célèbre  en Angleterre (Il est décédé en 1997). Pour finir il a confié l'écriture du scénario à une femme JULIETTE TORRHIDI car c'est vrai aussi qu'une femme est plus à même de mieux exprimer le ressenti d'une autre femme.

Fort de tout cela, on se dit que ce film devrait pouvoir se diférencier des autres, d'autant que VERA était qualififiée de Femme à l'esprit frondeur, ayant revendiqué le droit d'être autre chose qu'une épouse parfaite, de pouvoir s'émanciper et étudier pour avoir une vie indépendante.

tranchee

Pour son premier long métrage KENT qui avait déjà fait des documentaires avec des portraits de femmes comme Margareth TATCHER et des oeuvres pour la télévision, avait, avec VERA BUTAIN, matière à sortir de l'ordinaire d'autant que la jeunesse de cette femme appartenait à une époque qui se situait après l'ère conservatrice Victorienne, à un moment où commençait à apparaitre des mutations technologiques d'importance comme l'électricité, le téléphone... et les premières manifestations des femmes pour leur émancipation et leur dignité. Et comme cette femme s'était aussi illustré par des discours pacifistes car s'étant engagé comme infirmière pendant la guerre, elle avait pu mesurer toute l'horreur et les atrocités de ce conflit mondial qui avait massacré et mutilé des millions de jeunes être humains et décimé des des familles complètes sans parler, comme on le voit aujourd'hui encore pour la Syrie et d'autres pays, des populations innocentes contraintes de fuir la barbarie guerrière qui fait rage; KENT avait, là encore, tout loisir de réaliser un film qui ne soit pas larmoyant mais bouleversant, toujours d'actualité. D'ailleurs dans ses choix de mise en scène on peut dire que le réalisateur a bien travaillé avec ses choix qu'il qualifie lui même d'"Esthétique" en jouant par exemple avec la lumière: fluide et lumineuses pour les scènes d'avant guerre, sombre et nerveuses pendant les scènes de guerre (caméra à l'épaule), puis, explique KENT :" quand Vera est frappé par le deuil on se centre sur des gros plans pour qu'on sente physiquement le poids que Vera supporte et qui lui pèse". Pour sa trajectoire esthétique Kent fait a sorte de montrer que le monde de l'après guerre n'est plus celui optimiste de l'avant guerre: "Nous connaitrons tous la souffrance et nous devons tous, jeunes et vieux, apprendre à faire face". Kent prend soin de montrer que pour Vera, soldats Anglais ou allemands sont des êtres humains de grandes valeurs car ils ont tous peut être une femme, des enfants ou une fiancée qui les attendent chez eux. C'est pour cela qu'à la fin du film on voit Vera prononcer un long discours pacifiste.

bande d'amis

Le metteur en scène a opté pour un film narratif basé sur le flash back avec pour l'entrée le visage figée de VERA (ALICIA VIKANDER), le regard perdu, qui entend les cloches qui résonnent au loin et la foule en liesse sur le quai de la gare pour accueillir le retour des soldats. Triste, elle va se réfugier dans une église et elle contemple un tableau de FRANCIS DANBY sur "le Déluge" avec les pauvres âmes emportées par les flots qui se noient dans les limbes terrestres. A partir de là, elle va refaire l'histoire de sa jeunesse qui est celle d'une jeune ado dans une famille aisée d'Angleterre. Le père (DOMINIQUE WEST) est un conservateur rigide qui a du mal à accepter que sa fille Vera préfère envisager d'aller à l'université d'OXFORD avec son grand frère plutôt que d'épouser l'homme de son rang qu'on lui propose. Il trouve grotesque qu'elle veuille devenir écrivain. Mais grâce au soutien de son frère elle obtient satisfaction. A partir de là; elle va fréquenter une bande d'amis et tomber amoureuse du jeune Roland (KIT HARINGTON);c'est alors que la guerre est déclarée est que tous ces jeunes deviennent des soldats....

alicia

Le tournage du film a été fait en décors naturels à Londres, Oxford et le Yorkshire pendant 41 jours.

Il est dommage que JAMES KENT n'ait pas osé faire vraiment un film engagé sur la condition des femmes, sur les questions de l'après guerre  avec ces millions de jeunes sacrifiés par l'incompétence des va-t-en guerre de tout bord, politique et militaires confondus, ce qui aurait nécessité de ne pas s'en tenir aux seuls souvenirs de VERA même si l'actrice Suédoise qui est entrain de conquérir les réalisateurs est superbe dans son rôle où elle évoque ses rêves brisés.

infirmière

Ca reste un PREMIER film qui se regarde sans difficulté comme l'histoire d'une jeune femme de caractère qui regarde ce que la guerre lui a volée personnellement. Mais je trouve un peu trop flateur quand on dit que c'est "un portrait de femme qui a marqué l'Histoire"...pour les Anglais peut-être.

Durée du film : 2 h 10

amour

*

 

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Commentaires
M
Je compte aller le voir même si je crains qu'il ne soit un peu mièvre... tu ne sembles pas emballé...
y a quoi à chercher ?
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