CINEMA : THE REVENANT et LE CONVOI SAUVAGE - VOUS L'AIMEZ COMMENT LE WESTERN ?
Hugues de VERRE 1830
Imaginez l'Amérique de 1824; il n'y a que les journaux pour relater ce qui ce passe dans ce jeune pays pas encore tout à fait moderne et méconnu des américains eux même. Aussi, quand on recueille une histoire qui raconte un fait divers invraisemblable, les lecteurs se précipitent et ça finit pas devenir un livre entre histoire vraie et légende. c'est ce qui s'est passé lorsque le trappeur HUG VERRE a raconter son périple de 300 km dans le Dakota du Sud, le long de la rivière du Missouri. Attaqué par un GRIZZLI femelle avec ses deux petits, elle lui a déchiré le cuir chevelu, perforé la gorge et cassé une jambe avant d'être tué par les autres trappeurs de l'expédition chargée de récupérer toute sorte de peaux d'animaux pour, à leur retour, en faire le commerce. Laissé pour mort, Verre avait été soigné par une indienne avant de repartir à la recherche de l'expédition. Il avait remonté le long du Missouri pendant 300 km entre les montagnes enneigées de l'Amérique du nord et la vallée sauvage dans laquelle vivaient des tribus d'indiens qui s'opposaient aux trappeurs venus leurs voler les fourrures qui représentaient leur trésor en nourriture et en habits.Il avait retrouvé les membres de l'expédition mais, la colère étant passé d'avoir été abandonné, il leurs avait pardonné et s'était contenté de raconter son histoire à un journaliste. Articles et livres s'étaient succédés. La mythologie s'est mélangée à la vérité historique: bêtes sauvages et indiens versatiles sont venus gonfler l'histoire. EN 1824, un romancier publiera "Rencontre avec un Grizzly". Plus tard MICHAEL PUNKE publiera "the revenant". C'est ce livre qui allait servir de base au cinéma pour produire 2 Westerns singuliers: "LE CONVOI SAUVAGE" de RICHARD C SARAFIAN (1971) et aujourd'hui: "THE REVENANT" du Mexicain ALEJANDRO GONZALEZ IRANITU.
Si vous êtes un(e) cinéphile convaincu et curieux, vous irez certainement voir les deux films, ne serait-ce que pour vous convaincre que Chacun à son intérêt; le premier vient d'être restauré et sortira en salles en même temps que le second, avec un peu de chance il trouvera des directeurs de salles?
Commençons en tout bien tout honneur par LE CONVOI SAUVAGE. Il a été réalisé au tout début des années 70 où l'Amérique connaissait la tempête des Hippies et la découverte de l'écologie avec le retour aux bienfaits de la nature. Le réalisateur SARAFIAN a éprouvé le besoin de sortir un western contestataire par rapport aux classiques sortis jusque là. Il en a fait un film qui a surpris par sa hardiesse de certaines scènes accompagné d'une musique magistrale de JOHNNY HARRIS.
Dés le début on se retrouve plongé dans le surréalisme avec cette expédition de trappeurs; sur la berge le bateau remplies de peaux de castors est sur une sorte de chariot a roulettes tiré par 22 mules. zackary BASS (Richard HARRIS) est le trappeur favori du capitaine; au cours d'une partie de chasse pour faire encore quelques fourrures il est attaqué par un Ours. Considéré comme mourant le capitaine délègue deux de ses hommes pour le veiller et l'enterrer après sa mort et si au matin il n'est pas mort, ils doivent le tuer, l'enterrer et rejoindre le convoi. Dans la nuit les gardiens s'enfuient craignant d'être tué par des indiens. Bass un homme ordinaire, reprend connaissance et décide de survivre coûte que coûte; pour dormir il se recouvre de feuilles pour éviter que l'odeur de son sang attire les bêtes sauvages. Quand il peut se déplacer, il se nourrit en cueillant des baies et en pêchant des crabes à la main; il lui arrivera même de disputer un grison agonisant aux loups pour en manger le coeur encore chaud. iL finira par chasser le léopard pour se servir de peau comme vêtement. Il résiste à la fatalité.
Pour mieux comprendre qui est BASS-VERRE le réalisateur intercale quelques flash-back qui sont des souvenirs en compagnie de sa femme et son fils (des sortes d'hallucinations). Autre moment d'émotion, c'est quand il trouve une indienne adossée à un arbre mort qui s'agrippe pour accoucher. Le réalisateur montre un Verre à deux visage, un très humain et un autre qui veut se venger de ceux qui l'ont lâchement abandonné.
LE CONVOI SAUVAGE n'est pas un simple western c'est aussi un film politique et humaniste. On apprend comme Bass -Verre à vivre dans et avec la nature dite sauvage . A la fin de son film on retrouvera son héros avec des traces de peinture noire sous les yeux et des tresses dans les cheveux.
Le casting était composé JHON HUSTON (le grand réalisateur), RICHARS HARRIS et SHEYLA RAYNOR.
Quand on pense que ce film a été réalisé il y a 45 ans sans toutes les avancées technologiques d'aujourd'hui, on voit bien qu'il ne suffit pas d'voir beaucoup d'argent pour faire un chef-d'oeuvre.
Durée du film 2 h 27.
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Voyons à présent ce qu'il en est de "THE REVENANT".
D'abord ce film longtemps retardé (10 ans) avant de trouver son réalisateur en la personne du Mexicain ALEJANDRO C INARRITU a demandé 9 mois de tournage (au lieu de 90 jours prévus) et fait flamber le budget qui de 60 millions de $ a dépassé les 130 millions à la fin! L'explication donnée étant le choix du décor et l'exigence du directeur de la photographie EMMANUEL LUBEZKI de tourner uniquement en lumière naturelle pour renforcer l'effet de la réalité.
Bien qu'il se défende d'avoir fait un film avec la même trame que le convoi sauvage, le spectateur trouvera quand même que l'histoire est la même à quelques nuances près: la neige, la nature sauvage extrême, la bataille avec l'ours (rassurez-vous Di Caprio ne risquait pas grand chose, il se battait contre un acteur vétu de bleu pour dissimuler le corps, portant la tête de l'ours). Autre différence de scénario, la bataille contre les indiens est plus sauvage, barbare au point d'être qualifiée de "gore". Cela dit, le froid glacial était réel et Di Caprio a dû prendre un bain dans l'eau glacée, et dormir dans le ventre d'un animal; En fait ce film focalise sur le génial LEONARD DI CAPRIO qui adore se transformer et se rendre méconnaissable, si bien qu'au final on a le sentiment que l'on a privilégié la Forme et négliger le contenu ; on fait dévoré à Di Caprio du LION (en fait, du foie de bison cru) et comme pour l'autre film INARRITU utilise le fash-back.. Ici VERRE a été marié à une indienne assassinée par des soldats et a avec lui un fils moitié indien. Les Indiens eux revendent les peaux volées aux trappeurs pour faire libérer la fille du chef de tribu qui a été kidnappée.
Il aurait été surprenant qu'avec un tel budget et les moyens de la technologie moderne INARRITU se loupe sur tout; donc le côté positif c'est ces espaces sauvages sublimes qui donnent des images grandioses.
En dehors des scènes de violence le scénario ne fait pas grand chose même au niveau dialogue pourtant c'était pas a cause du casting:LEONARDO DI CAPRIO, TOM HARDY et DOMHNELL GLEESON.
Durée du film: 2 h 36 un western d'ambiance sauvage style David CROKETT rancunier.
Quel est des deux le plus fidéle au roman de MICHAEL PUNKE ? Les éditeurs ont profité de la sortie du film pour réédité le roman de MICHAEL PUNKE ça va de 7 à 25€ ( 7,60€ EN LIVRE DE POCHE 384 pages) .
< PHOTO DE m. PUNKE
PS : Nos amis Belges ont vu ce film depuis février; lire le commentaire de SENTINELLE: http://livresque-sentinelle.blogspot/
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