CINEMA- LE SANCTUAIRE : LA NATURE ET L'HOMME : SOMMES NOUS DIFFERENTS ?

25 mars 2016

CINEMA- LE SANCTUAIRE : LA NATURE ET L'HOMME : SOMMES NOUS DIFFERENTS ?

Je ne suis pas très fan des films dit fantastiques d'horreur qui trop souvent se limitent à vouloir faire peur, où ça crie, ça hurle pour tout et rien en continue avec des histoires qui n'en sont pas. Mais lorsque un nouveau jeune réalisateur apparaît pour un premier film qui fait dans la culture fantastique en prenant appui sur la vie d'aujourd'hui et ses travers, il faut savoir écarter ses expériences malheureuses pour ne pas quelles se transforment en préjugés qui remplacent le courage . Comme l'a écrit René CREVEL, si on veut continuer de déceler et conquérir des montagnes de mouvants désirs, des geysers inavoués, les coraux de l'imagination, les algues d'un tumulte dont, au bord de la plage d'apparence, le flâneur de la surface n'aurait su prévoir les sous-marines splendeurs; il faut se faire à l'idée qu"'il n'y a point d'abime où ne doive avoir le courage de plonger quiconque se propose de représenter l'HOMME Sans que la zone hier interdite ne prétende aujourd'hui figurer le paradis retrouvé".

CORIN HARDY nous livre avec "Le Sanctuaire" une sorte de conte plus noir que fantastique qui mélange la mythologie Irlandaise des fées démoniaques qui enlèvent les enfants en terrifiant les adultes, avec les soucis actuels que l'homme a provoqué avec la déforestation et les craintes engendrées par les virus biologiques utilisées comme arme.

L'histoire est simple: Un scientifique qui travaille pour des industriels forestiers doit aller étudier un coin de la foret Irlandaise afin de comprendre pourquoi elle seule est épargnée par la déforestation qui s'étend partout ailleurs. Il décide donc d'enmener avec lui sa femme et son tout petit garçon. Ils décident de vivre au milieu de ce nulle part dans une ancienne bâtisse abandonnée. Les habitants du coin essaient en vain de le dissuader en lui expliquant que la nuit c'est invivable; mais pour le scientifique, cela relève que des contes et des légendes. Le rationnel et l'irrationnel vont mettre à rude épreuve les capacités mentales et physiques de notre famille. La nature ne ménage pas non plus ses armes pour se défendre avec par exemple le champignon Cordyceps qui peut modifier les comportements humains psychologiques et physiques. Mais quand des monstres apparaissent dans la nuit pour attaquer, enlever l'enfant et forcer tout le monde à partir, c'est l'esprit scientifique qui finira par avoir le dessus avec le fer et la lumière d'un simple flash d'appareil photo.

Côté technique le jeune Hardy rêvait d'utiliser la pellicule, mais la vérité budgétaire l'a obligé à avoir recours a l'appareil photo numérique de type ARRI ALEXIA, précédé de 7 ans de préparation. Malgrés-ce, il a choisi de cibler les effets numérique et d'utiliser au maximum les effets spéciaux plus traditionnels. Les monstres eux mêmes sont des effets visuels issus du meilleur de la technologie du numérique, étant chargés d'incarner la nature qui protège son sanctuaire par tous les moyens. Même si hardy et FELIPPE MARINO pour le scénario se sont laissés aller à la facilité des cris pour exacerber la sensibilité du spectateur qui finissent plus par énerver qu'autre chose, jusqu'à couvrir l'accompagnement musical de JAMES GOSLING, ce premier film reste un travail d'ensemble cohérent et de qualité avec une beauté visuelle nocturne qui n'était pas évidente à rendre avec un appareil photo numérique. Bien qu'il indique avoir beaucoup été inspiré par les films d'horreurs des années 7O, " le sanctuaire" se démarque des films d'épouvante de ces dernières années et c'estjuste qu'il se soit retrouvé primé "meilleur film d'horreur" Empire AWARDS et film d'argent aufast européen film fantastique de Strasbourg.

jOSEPH MAWIE est le scientifique Adams Hitchens - BOYANA NOVAKOVIC sa femme Claire.

MICHAEL Mc ELHATTON dans le rôle de Celm Donnaeley et MICHEL SMILEY dans celui de Garda Davey complètent le casting

CORIN HARDY est un Britannique souvent récompensé pour son travail d'animation en direct. Comme beaucoup, son apprentissage s'est fait avec le super 8, les films de courts métrages (nommé "star of tommorrow" au Screen international du court métrage) après avoir étudié au SCHOOL ART de WIMBLEDON et réalisé des vidéos musicales et des courts métrages sur les légendes urbaines d'horreur.

"Même si dans le film vous entendez quelqu'un dire: "Vous n'auriez jamais dû venir ici" c'est, si vous n'étes pas une nature angoissée qui panique vite, un film qui se voit sans déplaisir.

Reste à savoir si pour son prochain film Corin Hardy sera capable de faire autre chose pour éviter que sa flamme s'étiole et ne devienne qu'une piètre virgule, une rognure de feu de bengale juste bonne à ponctuer les mièvreries des films d'horreur?

Durée du film : 1H 37