CINEMA - A L'ORIGINE DELA VIOLENCE : ENQUETE FAMILLIALE POUR COMPRENDRE ET AVANCER

 En attendant de connaitre le palmares de Cannes 2016, intéressons-nous à un film qui sera sur nos écrans le mercredi 25 mai et qui serait dommage de laisser passer:

Il est toujours bon de ne pas se fier à ses réticences sur quelque chose parce que "on croit que..." qui relève en fait de notre peur imbécile qui comme le "silence est la lèpre" maltraite nos personnes.

ELIE CHOURAQUI a eu le plus grand mal à convaincre les producteurs français de financer son film, il a même dû lancer un appel aux internautes pour qu'ils l'aident a avoir les moyens de bien finir son film après avoir reçu l'aide d'Allemands. Mais au final sa volonté à ne pas baisser les bras a fini par payer et son film:"A l'origine de la violence" est un très bon film d'aujourd'hui contre l'ignominie et la banalité du silence . Ce film est tiré du roman de FABRICE HUMBERT qui a remporté le prix RENAUDOT en 2010 qui a été vendu à plus de 100 000 exemplaires. Fabrice a d'ailleurs collaboré à l'écriture du scénario du film avec Elie.

Même s'il est beaucoup question du camp de BUCHENWALD (Allemagne) tout au long de l'histoire, ce film est bâti sur le "Présent" et la nécessité d'affronter le "passé", y compris de sa famille plutôt que de s'enfermer dans le silence pour fuir une réalité qui ne s'effacera jamais complètement de la mémoire et de nos vie et celle de nos enfants. Pour bien faire sentir cela, le réalisateur a eu l'intélligennce de mélanger dans son casting des stars anciennes comme MICHEL BOUQUET (Marcel fabre) et des jeunes débutants STANLEY WEBER (nathan wagner le prof) et CESAR CHOURAQUI (le grand père); de la grand musique : la 7è symphonie de BEETHOVEN et celles de DJ CYRIL ETIENNE et ROMAN PONCET.

Au retour d'un voyage scolaire en Allemagne NATHAN, jeune prof, fait part,au cours d'un déjeuner avec son père (RICHARD BERRY), de l'étrange découverte qu' il a faite avec sur une vielle photo en noir et blanc de Buchenwald où on voit au second plan un déporté qui ressemblait à son père.Celui-ci s'obstine à ne rien se souvenir mais ne parvient pas à dissuader son fils de se lancer dans des recherches sur la famille; il va aller de découverte en découverte pour finir par comprendre pourquoi il a cette violence en lui qui, de temps à autre, lui explose à la gueule sans crier gare: "je me souviens moi-même qu' après la guerre on ne parlait plus de rien, dit Chouraqui, je voyais ma mère caresser tristement des vêtements en me demandant ce qui se passait. Ce n'est qu'à 17 ans que j'ai su que mes parents avaient perdu un fils".

C'est un film sur la violence souterraine qui dans une famille comme il en existe beaucoup, on ignore d'où on vient, qui on est ; ce n'est pas un film sur la shoa, même si ici le réveil de la mémoire passe par une plongée dans les horreurs de l'histoire et des souvenirs qui ternissent l'image de cette famille normande des FABRES. C'est un film qui rappelle d'autre part que même si on est plongé dans la pire des situations, les humains privés de tout, trouvent encore la force de rire et même de continuer à aimer et faire des enfants pour entretenir cet instinct de survie sauvage qui leur permet de surmonter la douloureuse réalité du quotidien et cette peur de finir sa vie avant même de l'avoir vraiment entamée.

Elie CHOURAQUI à 65 ans nous offre là un exemple de son savoir faire en matière de cinéma. Rappelons qu' il a débuté en étant d'abord un Volleyeur de haut niveau, puis un journaliste sportif avant d'embrasser une carrière au cinéma comme assistant de LELOUCH, PINOTEAU, YVES ROBERT, pour devenir réalisateur en 1978 avec son premier long métrage. Pour compléter, ce "Touche à tout" a fait une comédie Musicale créée avec PASCAL OBISPO :" Les 10 Commandements" qui a tellement été un succès, qu'aujourd'hui il prépare  une mise à jour pour les prochains mois.

"A l'origine de la violence" est un film qui ne laisse pas indifférent et qui soulève une saine réflexion sur la vie au présent, un film violent, pas larmoyant, qui mêle tendresse et terreur, passé et présent, grande Histoire et histoire simple de famille de tout un chacun, avec le silence pour de mauvaises raisons et pour la peur des conséquences...

Durée du film : 1 h 50

ps:

                                     le roman de FABRICE HUMBERT -350 pages -2010 En livre de poche.

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