CINEMA - DANS LA FORET DE SIBERIE: UN GRAND BOL D'AIR

Voilà un endroit où vous avez peu de chance d'aller cet été; raison de plus  pour laisser le cinéma vous y emmener; c'est un voyage que des spectateurs qui enfants avaient l'âme aventurière apprécieront. C'est un Français SAFY NEBBOU qui vous offre ce petit plaisir d'avant l'heure autour des rives du lac gelé de BAIKAL: "comme mon personnage j'ai moi même ressenti cette part d'enfance; il y avait une exaltation à courir sur le lac gelé, à cuisiner dans la cabane avec les moyens du bord, à remettre des bûches dans le petit poêle ; la nature c'est le seule  endroit qui me fait réagir physiquement et qui m'apaise autant. Je voulais que ça soit semblable pour Raphael, que la moindre sensation lui procure du ravissement et du plaisir...Il faut trouver une légèreté pour vivre les choses, sans y penser. Dans un tel environnement la transformation n'est pas que psychologique, elle est aussi physique, la nature impose un rythme cardiaque différent. Il peut arriver des fois qu'on soit lassé du bruit du monde, fatigué de la technologie, de la famille et qu'on se dise: "est-ce qu'une fois dans ma vie , je pourrais être seul face à moi même, dans un lieu, un univers qui me plaît? Lui a choisi  le froid, mais surtout l'espace et la solitude".

L'idée de départ, comme dans bien des cas, est parti d'un livre écrit par SYLVAIN TESSON qui en 2011 a obtenu le prix MEDICIS. Il racontait son voyage d'aventurier pendant un an en Sibérie, coupé du monde moderne, à vivre seul au rythme de la nature de ce lieu qui fait qu'au bout d'un certain temps on retrouve les réflexes proches de la condition animale par moins 30°. Pour les besoins du cinéma et sur les conseils de Tesson, Nebbou  et DAVID OELHOFFEN ont rajoutés dans le scénario un personnage qui est tout le contraire de Teddy (RAPHAEL PERSONNAZ), un russe pure souche qui tient le rôle d'un fugitif qui depuis des années se cache dans cette forêt : Aleksei (EVGUENI SIDKHINE): "La cabane est le royaume absolu de l'échapée, c'est ce que j'essayais de dire dans mon livre ; la fuite est un principe qui n'est jamais exprimé par les voyageurs parce que peut être c'est pas très noble et que cela implique peut être une forme d'égoïsme ou de lâcheté mais on peut être lâche sans nuire aux autres. Chez les gens des cabanes ou qui ont vécu en exil cet égoïsme peut ensuite trouver sa vertu dans le fait qu'il essaie de ne pas nuire. On voit très bien dans le film que cette expérience de vie n'est pas abstraite . NEBBOU prouve à travers son film qu'il peut y avoir une forme de générosité chez l'égoiste des cabanes" (Sylvain TESSON né en 1972 et actuel président de la guide européenne du Raid).

Pour assouvir son besoin de liberté Teddy décide de partir pour se rapprocher de quelque chose qu'il ne connaissait pas, d'un lieu  qui pour l'heure ne fait l'objet d'aucune publicité des agences de voyages: le Lac baïkal en Siberie qui est gelé une grande partie de l'année entourée par la forêt et les montagnes. Il va devoir apprendre à se faire accepter de la nature en vivant dans une modeste cabane en bois. Un jour par temps de blizzard il ne doit sa survie qu'à la présence d'un Russe qui depuis des années s'est réfugié dans cette jungle froide pour échapper à la justice alors qu'il aurait pu très bien le laisser mourir et recupérer sa camionette, sa cabane et le reste de ses biens. De là va commencer une amitié et une entraide sans que cela nuise à l'esprit du livre. Tout au long du film on sent les éléments de la nature.

Safy Nebbou est né à Bayonne en 1962; il a commencé au cinéma en étant comédien puis metteur en scène de théâtre. A partir de 1997 il réalise plusieurs courts métrages avant de se lancer dans le long métrage en 2004("le cou de la girafle") et depuis les films se suivent tous les deux ans avec intercalé des mises en scènes pour le théâtre et une série documentaire.

La musique est du compositeur Trompettiste, pianiste IBRAHIM MAALOUF (récompensé aux victoires de la musique pour son album"Illusions") : " Avec  Safy on pouvait discuter en direct. On allait au studio et je composais ce qui me semblait juste par rapport à ce que je voyais; il me laissais chercher et me faisais signe quand quelque chose lui plaisait vraiment; nous étions connecté sur une émotion, je pourrais presque dire que Safy a composé une partie de la musique car il était un peu comme un chef d'orchestre".

" J'ai envie que ce film fasse écho au déphasage de notre monde contemporain sans cap...et sans repères. Il nous faut réapprendre à vivre avec soi et avec les autres" (SAFY NEBBOU).

Durée du film : 1 h 45 mn

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Comments

[maggie 76]

As-tu lu le livre ? J'ai vu que j'ai vu la BA ce w-e, je me suis dis que j'irai le voir... Je vais essayer de lire le livre avant... achat dans les prochains jours.