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26 mai 2017

CINEMA - THE JANE DOE IDENTITY : L'AUTOPSIE DE L'INCONNUE

 

doe la mouche

Il y a deux façons d'aborder ce film ; la première c'est de seulement vouloir se faire très peur et la seconde se demander ce que cache cette inconnue.

 

OREVAL

ANDRE ORVEDAL a -t-il simplement cherché à nous mettre mal à l'aise avec un film qui dépasse l'imaginable pour aller vers le surnaturel, comme il dit ? :"On a pas eu besoin de changer grand chose au scénario que IAN B GOLBERG et RICHARD NIANG nous avaient présenter (en 2013), juste des éléments mineurs sur le tournage et un tout petit peu d'improvisation. Je voulais travailler des couleurs spécifiques avec notre décorateur MATT GANT. On souhaitait avoir une maison des années 70 qui serait restée dans son jus, pas abandonnée, juste très peu entretenue depuis 30 ans. D'autre part, je voulais pas trop répéter les mêmes angles, trouver pour chaque scène une idée formelle différente; faire comme un film d'action,sauf qu'ici l'action se limite aux mouvements des acteurs dans une pièce. J'ai cherché comment mettre mal à l'aise le public; tourner en continuité me semblait indispensable".

 

doe4'

 

S'il s'agit seulement de faire très peur, ce film est une bonne réussite. Des phénomènes étranges et inquiétants se produisent dans la morgue qui est située au sous sol de la maison du légiste et de son fils. Le film commence comme un thriller ordinaire, la police vient enquêter dans une maison qui n'a plus d'occupants et découvre beaucoup de traces de sang, ce qui l'oblige à approfondir l'enquête jusqu'au moment où les policiers découvrent dans la terre du sous sol un cadavre de femme nue. Problème, elle ne porte aucun indice qui laisse à penser qu'elle a pu être tuée dans la maison. Ils emportent la victime à la morgue du coin et ils semblent vouloir attendre le résultat de l'autopsie avant de chercher à véritablement identifier cette inconnue. Partant de là, le légiste et son fils qui l'assiste, après avoir annuler une sortie, vont passer la nuit à faire cette autopsie, à ouvrir la peau, la chair, à couper les os avec un sécateur pour pouvoir retirer les organes pour les analyser et noter les indices qui pourraient être utiles aux enquêteurs. Le fait est qu'elle saigne abondamment du nez ce qui est déjà étrange en soi pour un cadavre déterré et son cerveau semble indiquer qu'il y a encore une activité cérébrale. A partir de là, tout ce complique et l'inimaginable se produit avec des phénomènes violents qui nous entraînent dans les contrées du surnaturel pour une promenade sans retour.

 

DOE 9

 

Maintenant, il y a une autre façon d'aborder ce film, plus compliquée, une sorte de deuxième lecture.

D'abord remarquez que nous avons à faire à une femme qui est une héroïne qu'on a déterré et qui va pas cesser d'être là pendant tout le film sur la table d'autopsie. Dans les films habituels l'autopsie ne dépasse guère une séquence. Tout porte à croire que les deux hommes, un père et son fils, qui l'autopsient essaient de mettre à jours le secret de cette inconnue (JANE DOE c'est le nom donné en Angleterre à une personne dont on ignore l'identité). A mesure qu'ils la dépècent de ses organes, cette femme devient un objet d'expérience qui aurait perdu toute nature humaine. On pense alors à ses artistes du moyen âge à qui on confiait le corps de malheureux morts qui n'avaient plus de famille pour les étudier après les avoir dépouillés des hardes qu'ils portaient sur eux pour les revendre. Ici,au bout d'un moment, la morte ne semble plus vouloir se laisser ainsi violer sans ménagement par deux hommes qui se comportent comme des tortionnaires. Leur indifférence vis à vis de ce qui reste une femme qui garde les yeux bien ouverts même quand une mouche noire vient la taquiner, va finir par se retourner contre eux. Après s'être laissé mettre à mal la voilà qui semble à présent vouloir retourner contre ces deux hommes la violence subie; comme l'a écrit un critique on assiste à la lutte des sexes dans ce quelle a de plus cruel et irrémédiable. Tout le monde plonge en plein cauchemars. les deux hommes tenteraient-ils de mettre à jour un autre secret quand ils évoquent l'épouse et la mère partie trop tôt? peut être qu'ils jouent aussi l'avenir de leur relation autour de cette femme qu'ils charcutent?

 

j doe _8

 

Il n'est pas sur du tout que le réalisateur, habitué aux films d'horreurs, ait songé, un instant, qu'il pouvait avoir fait autre chose qu'un simple film de divertissement horrifique. La défense de la condition féminine n'est sans doute pas la priorité de ce réalisateur, en tout cas ce n'est pas une évidence et pourtant là...

Au casting on trouve:

EMILE HIRSH (austin Tilden)- BRIAN COX (tommy Tilden) - ORPHILINA LOWBOND (Emma)- OLWEN CATHERINE (JANE DOE)- MICHAEL MC ELHATTON (SHERIF Sheldon)- PARKER SAUYERS (L'officier COLE)

 

DOE 3

 

On notera que OLWEN a dû prendre des cours de YOGA pour arriver à rester allongé, immobile, pendant des heures sur une table d'opération qui n'avait rien d'un lit douillet :"je devais arriver à faire une respiration artificielle pendant qu'on filmait mon visage pour faire croire que j'étais morte et je respirais en fonction des prothèses qu'on me mettait et de ma posture"

Ce film, que certains ont qualifié de catégorie B, a reçu de la part du public beaucoup de félicitations et des récompenses de jury de festival. Sans en faire le film évènement de l'année,on peut que le conseiller à condition de ne pas tomber dans les pommes trop vite.

Durée du film 1 h 30

 

doe 1

 

*

 

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