CINEMA- MON PERE EST UNE FEMME DE MENAGE: LA HONTE SOLUTIONNE RIEN

PAQUES c'est pas pour moi la meilleure période pour s'enfermer avec un film POLAR, de guerre où la violence n'est pas différente de ce que l'on voit un peu partout toute l'année. "MON PERE EST UNE FEMME DE MENAGE" tombe bien. Ce film famillial de SOPHIA AZZEDINE est tiré de son deuxième roman (2009) qui a connu une bonne diffusion en librairie.

Etre un bon écrivain ne garantit pas d'être une bonne réalisatrice de cinéma, surtout quand c'est son premier long métrage. Son but état clair :" ne pas sombrer dans la caricature.... j'ai été entouré de gens compétents et je n'avais pas peur de poser des questions bêtes pour des professionnels". Déja au niveau du Casting on avait de quoi êre rassuré. AZZEDINE se décrit comme une "torturée du détail"; le professionnalisme d'un acteur comme FRANCOIS CLUZET l'a bien aidé pour faire de son personnage un père de famille et un agent d'entretien (aujourd'hui dans le métro, par exemple, on parle de "technicien de surface" pour limiter la honte des esclavagistes des temps modernes) mal payé, brimé par ses chefs mais qui garde toujours une de ces dignités qui force le respect et pas du tout la Honte.

Il y a dans ce pays des milliers de familles qui essaient de s'en sortir avec un de ces boulôts de "merde" (mais indispensable). Il est bien que la réalisatrice ne se soit pas focaliser sur l'étranger qui vit en HLM de banlieu ; pour elle, l'endroit choisi ( la banlieu parisiènne) est juste un pointage géographique où il n'a pas lieu de s'attarder.

L' histoire est basée sur un ado qui a honte et qui cherche a exprimer son ressenti à travers un blog, mais -t-on le droit d'avoir honte de quelqu'un dont on est trés fier seulement parce que il n'a pas un boulot valorisant et qu'on est l'objet de moqueries dans l'école ?.

AZZEDINE a parfaitement repris le sujet de son livre ( 176pages en 1 heure 20). Elle a tenue aussi à ne pas déborder le budget qui lui avait été alloué par la productrice qui ne l'a pas quittée d'une semelle pendant tout le tournage et qui l'a aidée à résoudre les petites difficultées. Là  et encore, c'est la confiance réciproque et pas la honte qui a primée :" l'humilité n'est honte que pour celui qui humilie" a dit quelqu'un. L' honte est apparue quand l'humain a commencé de se civiliser. C'est avant tout un manque de confiance envers soi-même qui tourne à l'agressivité. Je ne suis pas certain comme BAUDELAIRE que " la nuit efface tout, même la honte" sinon il n'y aurait pas dans les entreprises et le grand commerce ce genre d'humilation qui pousse, de plus en plus souvent, des personnes au scuicide. 

Pour la réalisatrice, on peut s'en sortir en se plongeant dans les livres, les mots... " t'es pas un crétin, tu ne vas pas finir comme moi... Finir comme papa ça veut dire que tu regardes plus souvent le sol que le ciel mais ça ne tempêche pas de marcher dans la merde" l'autre question c'est comment peut-on aimer quand on arrive pas à respecter, à se respecter? L'ado est amoureux d'une élève parce qu'elle n'est pas de son milieu et qu'elle a reçue une autre culture que le seul souci du "gagne pain" ( pour la convaincre il la fait rire). L'amour apporte lumière et espoir.

Ce film est une sorte d'hommage à ces familles qui malgré les difficultées ne baissent pas les bras. Comme l'ado il faut savoir se surpasser pour rester drôle et lucide.

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