CINEMA- 120 BATTEMENTS A LA MINUTE : LE COMBAT DE L'ESPOIR
Nous approchons de la fin des vacances, autant reprendre contact avec la réalité et les problèmes qui nous attendent. S'il y a un film qui faut chercher à voir c'est Bien le film de ROBIN CAMPILLO qui a presque raflé la palme d'or du dernier festival de Cannes et a qui on a décerné en fin de compte le "Grand prix" pour ne pas être trop ridicule.
ROBIN CAMPILLO né en mars 1962 a fait l'IDHEC puis a collaboré comme monteur scénariste avec CANTET avant de se lancer en 2004 comme réalisateur avec "les revenants". Les premières récompenses n'ont pas tardées jusqu'au Meilleur film à la MOSTRA de Venise et en 2015 nommé dans les CÉSARS des meilleurs films et réalisateurs.
CANTET a dit de lui :" Déjà à,l'IDHEC Robin impressionnait par sa clairvoyance, sa façon de formuler les choses,de les cerner de les soupeser mais c'était sans compter sa lenteur". C'est aussi sans doute ce que lui reprochent une partie des critiques étrangers.
Pour 120 battements à la minute il a choisi un sujet oh combien difficile : "Le SIDA". EN 92 il avait rejoint le groupe Act-up Paris qui a prolongé en France le Act-up américain qui le premier a essayer de mobiliser contre le sida et l'attentisme du gouvernement à mener une grande lutte nationale d'information pour la protection contre ce virus et aussi contre les laboratoires pharmaceutiques qui ne pensaient qu'à réaliser d'énormes bénéfices dans le monde entier.
Pour son film, il s'est d'abord inspiré de son expérience :" En tant que Gay, j'ai vécu les années 80 difficilement dans la peur de la maladie. En 90, l'interview télévisé de DIDIER LESTRADE, fondateur de Act-up France, a parlé de la "COMMUNAUTE SIDA" composée de malades, de proches et de personnel médical qui affrontaient l'épidémie sous une forme différente de la société. Ce discours rompait 10 ans de silence; c'est alors que j'ai décidé de rentrer à Act-up....A cette époque il n'y avait ni téléphone mobile, ni internet, ni réseaux sociaux et pas de possibilité de diffuser nos propres images. On avait juste le fax et le minitel pour se retrouver, se réunir et se confronter. Pourtant on a réussir à tenir une réunion chaque semaine avec tous les membres; c'était des réunions publiques ouvertes à tous. Le mal est là, il fallait faire avec. réapprendre à vivre avec la peur en se protégeant ou en se soignant. Et aussi mener des actions chocs accompagnées de moments de fêtes. Condamnés à mourir tous étaient bien décidés à profiter de chaque seconde de vie".
CAMPILLO a écrit le scénario avec la participation de PHILIPPE MANGEOT (ancien président d'act-UP 97). Le titre fait référence à la musique festive et inquiète de l'époque et la situation de la communauté Gay. Pour tourner les réunions dans les amphi, il a disposé de 3 caméras de façon que sa mise en scène soit instructive et énergique. Au départ, beaucoup dans l'opinion publique restent insensible à l'action de ACT UP. Pourtant quand on voit les débats passionnés dans les réunions, les affrontements pour débattre de la nature des actions futures etaux nouvelles formes de communication on sent bien que la motivation n'était pas que personnelle: "J'ai essayé de reconstituer pas mal de débats et d'actions; je les ai agencées librement par rapport à la vérité historique avec différents traits de caractères des personnalités qui ont marqués cette histoire du groupe et des tensions qui opposaient les personnes."
Dans ce film on sent bien que le gouvernement et les laboratoires de recherches pharmaceutiques ne se précipitent pas et qu'il aura fallu des actions spectaculaires d'Act-up pour obtenir un début de prise en compte. Pour les manifestants, chaque action est déjà une victoire. Même ceux qui sont aux portes de la mort restent joyeux et combatifs. SEAN est aussi un poète qui admire la beauté du ciel. En fin de compte, cette histoire est une histoire d'amitié et d'amour qui veut secouer les tabous sur la sexualité. SEAN et NATHAN sont des amants passionnés qui espèrent que les mois à venir ne seront pas les derniers de leur jeunesse fantasque de toute une génération sous perfusion. C'est grâce à eux que le combat contre le sida continue et va peut être finir pas être gagné.
NANUEL PEREZ BISCAYART est Sean
ARNAUD VALOIS Nathan
ADELE HAENEL Sophie
ANTOINE REINARTZ Thibaut
FELIX MARITAUD Max...
Durée du film : 2 h 22
Ps: depuis 1977 le gouvernement savait que le plasma à sec transfusé aux hémophiles pouvait transmettre des hépatites B et C . Il a attendu 1985 pour mettre en place le dépistage du Sida dans le sang dans les centres de transfusion sanguine, alors que l'année précédente on avait recensé 7534 cas de sida. Dans les prisons, certains centres continuaient de pratiquer 4 à 6 collectes par an. Le gouvernement avait beau déclarer dans une circulaire que "le risque de contagion peut être considéré comme inexistant dans les contacts visuels de tous les jours familiaux ou professionnels" on continue à voir des employeurs se séparer des employés suspéctés d'avoir contacté le SIDA. En 2000, on comptait en Asie 6,4 millions de cas et on redoutait une explosion a venir sur les autres continents; mais alors que les fonds d'aide étaient estimés à 10 milliards pour 2005, l'aide réelle ne dépassait guère les 500 millions de dollars.
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