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26 décembre 2011

CINEMA - LE MOULIN ET LA CROIX : BRUEGEL DECORTIQUE

breugelUn film est un langage d'images et de sons qui doit être porteur d'une signification à travers un scénario et des dialogues mais aussi avec une mise en scène et des choix de couleurs qui donnent un style au film. Pour parfaire les sensations du spectateur, des réalisateurs qui ont une conscience artistique utilisent la 3D ou le contre relief qui est un regard avec la perspective améliorée; on s'en sert pour construire des formes dynamiques de la vie. Cette forme de construction se doit d'être esthétique.

Le film de la semaine pour cloturer l'année cinématographique n'est pas à proprement parler un film de divertissement populaire, ni non plus un film d'art, mais plutôt un film qui aurait valeur d'explication de texte par l'image sur ce que l'on appelle une oeuvre d'art peinte en 1564 par un flamand BRUEGEL : "le moulin et la croix" est en fait un grand tableau qui parle du chemin de croix de Jésus transposé par le peintre en Flandre.

DE LECH MAJEUSKI s'est basé sur le livre de l'historien d'art Michael GIBSON qui est le coproducteur.

Est-il possible de décortiquer une oeuvre  de façon cinématographique qui explique aussi les raisons des choix du peintre? Ce pari risqué a aboutit à un film de 91 mn avec une belle musique pour l'accompagner et éviter que  la voix off ne tourne en leçon comme souvent dans les visites commentées des musées.

Breugel était un artiste flamand qui a voulu se démarquer de la peinture médiévale ancienne et de la peinture de la renaissance en train de naitre. Il a donc centré le sujet de ses oeuvres autour de la vie réelle de l'époque dans un pays soumis à l'occupation étrangère. Peindre, dessiner ou graver est devenu pour lui une sorte de drame personnel mais nécessaire pour exprimer son ressenti et le perpétuer dans le temps et dans les mémoires des visiteurs. Comme l'a si bien dit le Poete ARAGON:" l'oeuvre d'art ainsi conçue est le résultat de cette lutte des éléments contradictoires du monde, d'une société, dans un homme et des contradictions mêmes de cet homme." Mais précise le philosophe GRAMSCI:" il faut être en mesure de distinguer la jouissance esthétique et le jugement positif de la beauté artistique"

Le Moulin et la croix n'est pas seulement le drame qu'il représente (le portement de croix), c'est aussi le drame de la Flandre de cette époque où les pendaisons et les supplices de la roue sont monnaie courante et donnent même lieu à des festivités en famille. Breugel a transposé ce qui au départ  est une scène biblique dans la réalité de la Flandre d'alors. La vie des gens occupe plus de place que la scène du portement de croix. Ainsi on découvre le vaste paysage avec cette plaine terreuse (ton ocre). Les personnages de terrain sont des habitants croqués par l'artiste pendant les multiples fêtes aux qu'elles il s'était invité. On y rencontre aussi bien des enfants en train de s'amuser (saut à la perche, bataille, course...) que des grandes personnes qui vaquent comme si de rien n'était à leur occupations quotidiennes ( ils portent des balots, ou dressent des potences); quand l'armée vient en réquisitionner un pour une corvée la femme se désespère et le retient. Au loin civils à cheval et familles du village se pressent pour aller assister au spectacle de la crucifixion, la foule déja compacte fait un cercle autour du lieu du chatiment qui verra le triomphe de la mort. Le pendu que l'on apperçoit est de l'histoire ancienne qui n'intéresse plus personne. Au loin, sur le versant gauche opposé, séparé par le moulin qui domine haut dans le ciel, l'horizon est dégagé, un village bleu et vert symbolise Jerusalem (les nuages noirs s'accumulent que dans la partie droite du tableau). La scène qui justifie l'histoire est noyée dans le milieu du tableau. Le christ est tombé sous le poids de la croix, deux personnes essaient de l'aider à se relever alors que derrière un homme à posé son pied sur la croix. Les soldats des flandres qui incarnent les romains (tuniques rouges) font régner l'ordre. derrière viennent les accompagnants qui sont sur un chariot tiré par un cheval, Un colporteur assis sur le côté observe ce qui se passe. Ce qui est mis en avant en fin de compte c'est la vierge prostrée soutenu par un homme; des femmes éplorées l'entourent et pleurent. Un gros rocher la sépare du chemin de croix ; en contre bas des hommes du village se désintéressent de tout.

Voilà, vous savez le principal de cette oeuvre, il vous reste à présent à découvrir comment le réalisateur traite son sujet avec Breugel dans son oeuvre préparatoire jusque dans le moindre détail (un crâne de cheval traine par terre). Laissez- vous embarqué dans ce voyage à travers une expérience visuelle hors norme.

ET BONNE NOUVELLE ANNEE 2012!

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