CINEMA - LA FEE : LE CINEMA COMME BAGUETTE MAGIQUE

DOMINIQUE ABEL avec FIONA GORDON et BRUNO ROMY se sont attachés à redonner au cinéma la poésie des images qui font rire les spectateurs en partant de l'idée que la poésie nourrit le rire et réciproquement avec pleins de couleurs qui agissent sur les sens pour un langage visuel.

Le film " LA FEE" s'apparente assez aux "fumetti" (nom donné aux bandes dessinées italiennes) cher à FREDERICO FELLINI qui a écrit plusieurs scénario dans sa jeunesse. Fellini disait avoir été influencé par les fumetti comiques : "c'est parce que j'ai vu ces fumetti avec mes yeux d'enfant qu'ils ont influencé mes films....je suis demeuré sentimentalement attaché aux fumetti très simples, linéaires, qui sont presque toujours humoristiques et qui cultivent le sens du comique et du merveilleux....Je crois que le cinéma gagnerait une dimension nouvelle à explorer les fumetti et leur emprunter des sujets... Les BD possèdent cet espèce de détachement un peu ironique qui permet de traiter le merveilleux avec le ton juste et d'une manière saine".

Pour les réalisateurs de LA FEE, la ville du Havre était le décor tout indiqué pour servir de fond d'écran: " c'est un lieu humain, esthétique et moderne qui a été pensé pour faire vivre les gens ensemble" ( D.A). Comme ils disent tous les éléments de ce décor (ponts, tours, raffinerierie, plage) sont des lieux où les personnages peuvent se faufiler. Leur film s'apparente à l'expérimentation des découvreurs du cinéma en utilisant tous les outils du cinéma à ses début ainsi que les effets spéciaux simples. Chaque personnage a un role physique dans lequel il doit laisser son corps s'exprimer en ne donnant pas au langage parlé la primeur d'expliquer car les réalisateurs pensent que c'est à l'imagination du spectateur de faire le travail pour savourer chaque scène qui montre des situations parfois louffoques mélées de tendresse et de naïveté : " c'est pas crédible mais on y croit" (le plan fixe est utilisé pour mettre en avant le corps; des gags ont été improvisés au moment du tournage). tous les personnages sont des handicapés de la vie qui ont besoin d'accéssoires (béquilles, lunettes, faux ventre) pour se déplacer dans le réel.

Ce film belge exploite à fond l'imaginaire pour remplacer la réalité et en faire un art vivant minimaliste du cinéma. Il exploite par des effets simples la poésie du burlesque et du comique qui montre l'irrégularité du monde moderne:" la poésie c'est indéfinissable, mystérieux, reposant, intime, personnel , profond..." (B.R) autant de qualités que renferme ce film dans le quel la fée est une femme aux pieds nus vétue d'un joggin et qui se déplace en scooter en suscitant l'amour fou d'un veilleur de nuit.

laissez vous aller !

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