CINEMA - MONUMENTS MEN: OEUVRES EN PERIL

Depuis la nuit des temps la guerre est l'occasion de piller les trésors ennemis ou de les détruire pour effacer toute trace d'une culture d'un pays vaincu. Napoléon n'était pas le dernier à ramener en France toutes sortes d'oeuvres d'art de ses conquêtes, mais GORING a été un des plus féroce pilleur mandaté par hitler pendant la seconde guerre mondiale qui n'hésitait pas à dire qu'il voulait "piller sagement et complètement " tous les pays occupés. On estime à plus de 5 millions d'objets artistiques (tableaux, sculptures, arts appliqués...) le détournement des nazis en 5 ans de conflits. Göring rien que lui avait deux wagons de trains pleins à craquer pour sa collection personnelle et il avait fait remplir le musée du jeu de paumes d'oeuvres où il venait faire ses courses  dans cet entrepôt selon les besoins du Reich. En début d'année on a arrêté le fils d'un marchand d'art nazi qui avait caché dans son appartement plus de 1400 oeuvres dont près de 600 enlevés à des collectionneurs d'arts Juifs. Aujourd'hui rien qu'en France la commission des Musées nationaux de récupération (MNR), créée en 1949, dit qu'il reste encore 2000 oeuvres dont on ignore les propriétaires et dont les héritiers ne se sont pas fait connaître (70 seulement  ont été restituées dont Trois prochainement). L'Amérique n'était pas le seul pays allié a avoir mis en place une commission on comptait environ 350 de ce "Men" de 13 pays. Pendant l'occupation certains directeurs de musées n'ont pas hésité à fermer leurs musées et à déplacer les oeuvres pour les mettre à l'abri.

L'idée du film "MONUMENTS MEN" de GEORGE CLONEY est venu de la lecture du livre de ROBERT M EDSEL et BRET WITTER "Terre Brulée"(Lattes). C'est EISENHOWER qui pour les américains a lancé ce programme "five arts and archives section" qui a pris effet quand ROOSEVELT a donné son accord (une équipe de 12 hommes constitués d'historiens d'art, de conservateurs de musées, de plasticiens).

Il a écrit son scénario avec son ami et complice GRANT HESLOV scénariste et producteur. Pour la musique aussi, il a fait de nouveau appel à ALEXANDRE DESPLAT. Pour son casting  il a fait appel, pareillement, à des acteurs amis comme MATT DAMON ce pacifiste qui consacre tous ses revenus publicitaires pour sa fondation afin d' amener de l'eau potable à ceux qui n'en n'ont pas (Inde, Indonesie, Kenia), il incarne le conservateur du métropolitain muséum de New york. Il y a aussi BILL MURRAY, CATE BLANCHETT à qui il a confié le rôle de ROSE VALLAND conservatrice résistante Française qui a beaucoup aidée a sauver les oeuvres dérobées par les nazis. Il a aussi confié le rôle du Français à JEAN DUJARDIN qu'il avait écrit en pensant à lui.: "On s'est dit que ça serait bien de réaliser un film sur la guerre mais en prenant l'angle de l'Art. Cela n'avait encore jamais été fait. C'était assez compliqué car nous voulions que ça reste crédible... Ces monuments men c'était pas des super héros, même s'ils étaient héroïques. J'ai dû prendre quelques libertés avec les personnages pour rendre le récit plus cinématographique. Nous avons donc parfois extrapolé leurs histoires. Il fallait que certains aient des défauts afin de créer de l'empathie....nous avons changé les noms mais ce que nous racontons est vrai...Çà a été un tournage très simple; le plus souvent nous avons tourné qu'une ou deux prises. Pour mon père (Nick Cloney) il avait été dans l'armée américaine en Allemagne, c'était amusant de l'y ramener même s'il a été le plus difficile à diriger...j'essaie de rester créatif. Se contenter de jouer ce n'est pas de la création pour moi. C'est pour cette raison que j'ai plusieurs casquettes, mais en restant dans l'industrie du 7ieme Art. Ecrire un scénario est vraiment plaisant, excitant, mais ce que j'aime le plus c'est la réalisation. Quand vous réalisez, vous utilisez toutes les formes d'art cinématographique: l'écriture, le jeu, les prises de vues, les jeux de couleurs... C'est une peinture que vous dessinez".

MONUMENTS MEN n'est pas un film de guerre et l'humour qu'a voulu y rajouter ça et là GEORGE (CLOONEY est connu comme un grand déconneur") risque de mettre mal à l'aise une partie du public. George est un bénévole humanitaire (messager de paix en 2008 par l'ONU): "j'ai été élevé dans l'idée qu'il fallait secourir et protéger son prochain et pas juste sa petite maison. Il faut s'assurer que les gens plus vulnérables que nous puissent tout de même s'exprimer. Rire m'apporte de la joie dans la routine, je ne me prend pas au sérieux mais je me soucie des autres .Le minimun c'est d'être conscient que nous sommes chanceux". C'est sur qu'avec une pareille philosophie de vie, faire un film qui traite de l'art pendant la guerre n'était pas un sujet facile. Le mérite de Clooney, malgré les imperfections du film, est d'avoir relevé le défi.( un des gros reproches  fait à ce film c'est de ne pas avoir donner une vie, un caractère, à chacun des personnages sauf à l'alcolique alors que Clooney dit avoir travaillé le scénario pendant un an et avoir retardé sa sortie initialement prévue en décembre 2013 pour les Oscars afin d'apporter des petits plus). C'est sur qu'avec de pareils artistes on était en droit d'attendre plus ; l'explication se trouve sans doute dans le fait qu'il est très difficile d'être ojectif et lucide quand on est devant la caméra dans le rôle principal et derrière. Cela dit, beaucoup de spectateurs découvriront avec ce film quelque chose qui  n'avait même pas été traité en documentaire.

CLOONEY est satisfait car le budget de son film (70 millions de $) est déjà amorti rien qu'en Amérique.

Durée du Film 1 h 58

*