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23 mai 2015

CINEMA - LOS HONGOS - BONNE CHANCE AVEC TOUT CA !

 

COUVERTURE LOS HONGOS

 

En attendant de connaître quels seront les films palmérisés au Festival de Cannes , je vous propose mon film "coup de coeur" auquel j'aurais volontiers accordé la palme d'or des films "autre langage" qui, de plus, ravira les amis artistes qui m'ont fait aimer le "STREETART".

 

OSACR RUIZNAVIA

LOS HONGOS est le deuxième long métrage du réalisateur, scénariste OSCAR RUIZ NAVIA (il avait connu un premier petit succès avec "la Bana" 2009). Directeur de sa société de production "Contravia films" depuis 10 ans, cela lui a permis de faire un autre type de cinéma au niveau de la ligne éditoriale qu'il voulait apporter pour avoir plus de liberté dans ses réalisations sans avoir à rendre compte à d'autres institutions. En 2013, son court métrage "soléato" avait été présenté à la quinzaine des réalisateurs de Cannes. C'est encore autre chose que le cinéma "indépendant" qu'il trouve souvent "trop contemplatif". De fait, son cinéma est basé sur le mouvement et les scènes en mouvement: "J'aime travailler le thème du mouvement, faire des films sur le flux de circulation dans lequel les personnages se déplacent d'un endroit à l'autre et sont toujours en mouvement. C'est pour donner à voir et transmettre au spectateur cette sensation du mouvement, du déplacement et du voyage, que j'utilise beaucoup le travelling. Ce qui m'intéresse c'est le réel. A partir de ce réel je  construit quelque chose qui n'est pas forcement réaliste. Le film doit faire penser à quelque chose qui existe mais sans que le résultat soit forcement réaliste. Le choix de m'intéresser au "street art" est né d'une volonté de partir de l'expression artistique chez les jeunes artistes et de ma ville. Il était primordial qu'ils dessinent et peignent dans la rue. CALI (ville de Bolivie) a été l'élément déclencheur. Tout petit j'ai toujours aimé cette discipline du "Graff" colombien; j'aimais ça même si je ne pratiquais pas par manque d'habileté; je m'en suis rapproché par la photo. Dans mon film, CALI est un personnage à part entière, c'est le lieu de ma naissance auquel je voulais rendre hommage; Faire un film qui a à voir avec les graffitis c'était aussi ma façon pour m'approprier ma ville. Les artistes de rue font parti de la scène de Cali". SOFIA OGGRONI  sa directrice de la photographie l'a aidée à accentuer ce jeu du mouvement avant même de commencer le tournage.

 

HONGOS 4

 

le titre de son films qui en français s'ignifie "Les Champignions" symbolise ces êtres vivants qui évoluent dans un contexte de décomposition; il représente,dit-il, la ville qui prend sa source dans la mort avec des êtres vivants qui essaient de s'élever plus fort dans ce contexte de décomposition, de corruption et de violence. Il renvoie à la décomposition et en ce sens c'est un film métaphorique de valeur universelle. Les hongos montrent une forme de vie qui existe malgré un environnement inhospitalier, précise -t-il:  "les deux personnages principaux de mon film ne regardent pas en arrière et ne se laissent pas atteindre par les problèmes financiers, familiaux ou sentimentaux. Chacun lutte pour sa survie, ses rêves, sa liberté d'expression et ce en dépit du contexte. .... Les jeunes d'aujourd'hui se connectent à travers les réseaux sociaux plus que ce qu'ils ont autour d'eux. Ils s'intéressent aux conflits que relate "You tubbe" et ne se sentent pas concernés par ce qui se passe dans leur quartier. C'est le paradoxe de ce qui se passe mais qui s'explique par le fait qu'ils sont tellement dégoûtés par la corruption, les politiques, etc, qu'ils s'en désolidarisent en disant "Bonne chance avec tout ça" et qu'ils se tournent vers les voix étrangères qui les intéressent. Personne ne veut rien dire mais, en Colombie et ailleurs, tout le monde est comme aliéné à certains discours. Eux  veulent être des gens comme ceux qu'ils voient descendre dans la rue, comme par exemple en Egypte, et ne pas attendre pour avoir la possibilité de voter pour un candidat politique. Le slogan pris à l'extérieur qu'ils affichent sur les rues de Cali est: "Nous resterons jamais silencieux" (Nunca guardaremos el silencio). Par ce slogan ils essaient de mobiliser les gens pour qu'ils s'identifient à eux. Ils pensent que les choses peuvent changer; même si beaucoup pensent encore qu'ils se font beaucoup d'illusions, eux pensent que ça dépend de chacun... Le street art est un art habité par les images. Notre société actuelle fait une consommation permanente d'images et les conséquences que ça implique appartient à l'époque où nous vivons. Les jeunes sont sensibles à ce qu'ils voient sur internet et dans la rue."

 

HONGOS 7

 

L'histoire  de ce film est celle de RAS et CALVIN ; Ras est ouvrier du bâtiment, après son travail il peint des graffitis sur les murs à l'Est de Cali. Quand il ne dort pas assez il rêvasse et un jour; il vole des pots de peinture pour finir une grand fresque murale, ce qui lui vaut d'être renvoyé. Son ami Calvin vit de l'autre côté de la ville et il étudie l'art; il a une grand mère dont il prend grand soin. Ce troisième personnage c'est en quelque sorte l'ange protecteur plein de sagesse, vu son âge, son rythme de vie est différent des autres mais elle donne toujours des enseignements importants.

 

LOS HONGOS 10

 

Les deux ados, l'un est d'origine africaine et l'autre en relation avec le pacifique: "ils représentent deux parties de la société qui ne sont pas opposées. Ce sont deux jeunes différents mais unis par la même passion. Ils symbolisent le dialogue entre deux zones de la ville; c'est une façon de faire parler la ville entre un lieu et un autre (l'un va en roller, l'autre en vélo). Mon film a de multiples nuances de couleurs; chacun représente une facette mais ce ne sont pas les seuls à exister... Montrer des extraits de la révolution en Egypte c'est exprimer un sentiment de connexion entre les peuple opprimés car la douleur et l'injustice sont universelles: "Pourquoi en Amérique du sud on ne se sentirait pas proche de la situation arabe?". Plutôt que de développer un fait rattacher spécifiquement à Cali, je voulais donner un sens plus métaphorique à la situation".

 

hongos 1

 

Régalez- vous avec ce film qui a déjà obtenu plus de 14 récompenses dans divers festivals. Le gouvernement Colombien a aidé au financement alors que certains diffuseurs en Colombie l'ont refusés. Autre situation cocasse, les policiers n'ont rien dit des violences policières que montrent ce film, ni sur la corruption qui est un sujet tabou en Amérique du sud  alors que ce sont les specateurs Colombiens qui se sont montrés plus divisés !

Durée du film 1 h 43.

 

HONGOS5

 

*

 

 

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Commentaires
A
Superbe analyse. Voilà bien un film qui me donne des envies. Merci pour cet excellent article
E
Ton résumé est très intéressant, et bien fait. Et l'histoire ne me déplait pas.<br /> <br /> Et puis voir le monde par les yeux des plus jeunes, ça nous fait toujours du bien, enfin, on aimerait bien.
y a quoi à chercher ?
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